AU SUJET DES MAUVAISES LECTURES
Écho de la Caserne.
Cher En Avant, Le témoignage du jeune Parisien que tu as relaté dans le précédent numéro s’applique, en partie, à mon cas, et si ce n’est pas par ton moyen que j’ai été sauvé, c’est du moins grâce à toi et à ma Bible que je suis resté fidèle à la prière que j'ai adressée à Dieu au banc des pénitents.
Je suis du Corps de Bruxelles. J’ai été sauvé il y a vingt-sept mois, et ce furent vingt-sept mois de vrai bonheur et de sainte joie. Ce n’est pas sans luttes et sans difficultés que ce temps s’est passé; au contraire, j'ai eu bien des combats à soutenir, accomplissant actuellement mon service militaire, et vivant au milieu d’hommes qui ne connaissent pas Dieu et qui prennent un grand plaisir à insulter et à se moquer des vrais chrétiens qui osent se déclarer ouvertement comme tels; c’est dire qu’il n’est pas facile de rester bouillant, mais Dieu a montré sa bonté à mon égard pendant les neuf mois et demi que j’ai été cavalier.
Il a permis que mon commandant me prenne au bureau, et de ce fait j’avais une chambre pour moi seul, où je pouvais chanter, prier et lire ma Bible à mon aise et sans être dérangé.
Maintenant je suis Brigadier et j’ai dû aller à la chambrée; mais ici encore Dieu m’aide à répandre l’Évangile. Si jusqu’à ce jour je n’ai pas encore eu la joie de voir une conversion, je n’en suis pas éloigné, car un homme de ma chambre m’accompagne aux réunions de temps à autre.
Ce qui me réjouit encore davantage, c’est quand je le vois suspendu aux lèvres des Officiers qui annoncent la bonne nouvelle, et quand il chante de tout son cœur. Malheureusement, il remet toujours au lendemain sa décision.
Que Dieu l’aide et l’amène au salut! Maintenant, sous le regard de Dieu et en présence de mes Officières, je prends la ferme résolution et pour le restant de ma vie ici-bas: de ne plus lire et de détruire autant qu'il sera en mon pouvoir tous livres, journaux, brochures ou gravures qui seraient contraires à la volonté de mon Dieu, et qui pourraient tacher ma robe blanchie par le sang coulé à Golgotha pour mes péchés.
Un aspirant candidat.
René François, Brigadier au 1er Guides, 3e escadron, Bruxelles.
* * *
TÉMOIGNAGE
d'une jeune méridionale qui ne noiera plus son chagrin dans les romans.
Je lisais, ces jours-ci, dans un de tes numéros, un article au sujet des mauvais livres, qui me reporta à une année en arrière. J’ai pensé que cela te ferait plaisir si je te faisais part de mon expérience à ce sujet.
J’aimais beaucoup à lire; pour moi, c’était une passion; mais je ne lisais que des romans. J’avais un mauvais caractère, qui me rendait insupportable.
Lorsque j’avais une difficulté, un moment sombre, comme l’ivrogne noie son chagrin au fond d’un verre, j’essayais d’oublier le mien, en lisant mes feuilletons, et quand, fatiguée de lire, je m’arrêtais, j’étais plus malheureuse qu’auparavant.
Aujourd’hui, sais-tu, il n'en est plus ainsi; lorsque je suis découragée, je prends ma Bible, je la lis, tout se dissipe, elle me donne la paix.
Je bénis Dieu pour sa Parole.
Cher En Avant, je te promets de ne plus lire de romans, ni religieux, ni autres. Je suis bien heureuse sous tes couleurs Sang et Feu. Celle qui t’aime.
R. P.
Agée de vingt ans
En avant 1910 04 30Table des matières |