Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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QUI SONT NOS ÉLÈVES-OFFICIERS?


JoieDuSalutiste

La joie suprême du salutiste

Arracher une âme à la passion qui la retient esclave, en l'amenant à réclamer de Dieu la délivrance.


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L’Armée du Salut est pour beaucoup de gens plus ou moins mystérieuse. Ils ne savent ni ce qu'elle est, ni ce qu'elle fait, ni ce qu'elle veut. Ils savent encore moins qui sont les salutistes, d’où ils viennent et pourquoi ils sont salutistes plutôt qu'autre chose. L'article ci-dessous est destiné à les éclairer. Mais nous ne cacherons pas que nous avons visé plus haut en l’écrivant.

Nous caressons, en effet, le secret espoir qu’il sera non seulement lumière, mais encore bénédiction et que plus d’un jeune à l'âme ardente et assoiffée d'idéal et dont le cœur a souffert en contemplant les misères de l'humanité, se lèvera dans une résolution virile et répondra à l’appel du Maître: «Me voici, Seigneur! Envoie-moi


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«Ah! si seulement j’avais connu cette religion-là plus tôt!»

Combien de fois n’avons-nous pas entendu, dans nos salles ou ailleurs, cette remarque à la fois joyeuse et attristée? Le regard de nos interlocuteurs, leur intonation de regret mêlé d’admiration, tout en eux disait:

«Si je l’avais connue, j’aurais consacré ma vie à une aussi belle œuvre. Au lieu d’avoir orienté mon existence comme je l’ai fait, voilà la carrière noble entre toutes, que j’aurais choisie, voilà le travail à faire, le travail par excellence dont notre pays a besoin et pour lequel je me serais donné, mais il est trop tard.»


Trop tard! Béni soit Dieu, il n’est pas trop tard pour tout le monde!

Tous ceux qui viennent à notre contact ne sont pas heureusement des gens âgés. L’Armée du Salut a au contraire la spécialité d’attirer les jeunes gens et de leur plaire — de leur plaire non seulement par l’entrain et la vie de ses réunions et manifestations extérieures, ce qui serait peu de chose — et, vu sous un certain jour, n’aurait peut-être même aucune valeur — si ces dehors n’étaient révélateurs de la vie intense, réelle et cachée qu’elle recèle dans son sein et qui la pousse à marcher sans cesse à l’action bonne, se dépensant sans compter dans toutes les directions, brisant s’il est nécessaire les cadres vermoulus et la routine exécrée.

Imaginez alors quelques-uns de ces jeunes venant en contact avec l’Armée du Salut. Ils sont à l'âge des aspirations ardentes et généreuses, ils rêvent de carrière grande et utile.

À quoi vais-je employer ma vie? se demandent-ils.

Que ferai-je des dons et des facultés que je sens bouillonner en moi, de cette ardeur que j’ai soif de répandre au dehors?

Pour ceux-là aussi l’Armée du Salut est une révélation. Ce sont leurs aspirations, leurs rêves de dévouement qui prennent corps et un joyeux «Eurêka» s’échappe de leur poitrine. Voilà le champ de bataille rêvé!

Plus de doute, ils entendent là des jeunes parler de la joie d’avoir abandonné leur vie pour vivre pour Dieu en la personne des misérables dans tous les domaines. Cette joie pure est contagieuse.

On a soin de les prévenir — pour éviter toute erreur ou tout regret — qu’il ne faut rechercher en venant à nous ni position brillante, ni salaire rémunérateur — point d’ambition terrestre ou d’orgueil humain à satisfaire —, mais tous ceux qui sont ambitieux d’aimer, de se dévouer, de soulager la misère, de détruire le mal et de faire rayonner autour d’eux la pureté, la justice et l’amour, au lieu de la haine et de la souillure, tous ceux-là s’enflamment à la perspective d’une telle vocation réalisable pour eux! C’est là, en effet, un grand point.

Ailleurs, peut-être, dans d’autres champs d’action, quelques-uns avaient entrevu un jour ou l’autre une occasion de se donner. Mais, l’accès était plutôt difficile... examens compliqués, des capacités d’ordre divers — intellectuelles surtout — et peut-être même de fortune étaient requises, et c’était pour ces jeunes ouvriers, à l’âme ardente, mais à la bourse plutôt légère, et à l’instruction souvent incomplète, un obstacle sérieux.

À l’Armée du Salut, rien de tout cela, du moins comme obstacles!

Les dons intellectuels — même en abondance — ne sont jamais négligeables. mais ils ne sont pas la condition, pas même une des conditions requises de quiconque désire poser sa candidature aux fonctions d’Officier dans nos rangs.

L’ouvrier où le paysan peuvent y prétendre tout aussi bien que l’homme instruit ou de noble famille, et de fait, tous ces éléments y sont représentés.


La seule condition requise d’un candidat à notre œuvre, C’EST D’AIMER DIEU DE TOUT SON CŒUR, d’être résolu à Lui consacrer sa vie, à Lui et aux perdus, par pur amour, sans aucun mobile intéressé.

Et ainsi, ceux que l’ambition d’aimer et de se donner dévore s’offrent comme ouvriers dans cette œuvre où ils auront pour seul moteur: L’AMOUR, et pour seule ambition: PORTER L’ESPOIR ET LA VIE DIVINE AUX CŒURS LES PLUS SOUILLÉS ET LES PLUS MISÉRABLES.

Après examen de leur candidature, les jeunes gens, s’ils sont acceptés, entrent en qualité d’élèves-officiers à ce que nous appelons l’École Militaire. École de prophètes, temps de préparation divine, de mise à part, où nos élèves-officiers apprennent tout d’abord la science des sciences: se connaître soi-même — ou du moins commencer —, car cette étude dure toute une vie; puis l’âme humaine avec ses manifestations si variées, le moyen de sonder, de bander les plaies, et d'en extirper le venin avec délicatesse et savoir-faire. C’est toute une éducation professionnelle, dans un certain sens, où les éducateurs sont moins ceux qui se succèdent dans les divers cours pour instruire ces jeunes gens que Dieu Lui-même avec Lequel ils se mettent toujours plus en contact, en relations plus directes et plus personnelles.

N’est-Il pas le Seul qui à travers cette belle vie de dévouement au peuple et d’éducation du peuple, dans son sens le plus profond et le plus élevé, saura les inspirer, les soutenir, les encourager, les vivifier?


Sans doute une telle éducation ne se fait pas en quelques mois.

Elle l’œuvre d’une vie. Mais nous en posons les jalons, les principes, les fils directeurs. Nous indiquons surtout à ces jeunes gens la source toujours ouverte qui suppléera à leur impuissance et l’Éducateur suprême qui les formera pour toute bonne œuvre.

Notons du reste que le côté pratique n’est pas oublié dans l’éducation que reçoivent à l’École Militaire nos élèves officiers: ils s'exercent à tenir des réunions dans les divers postes de la capitale, à la vente du journal dans les cafés, aux visites de maison en maison, en même temps qu’ils apprennent les principes de sage hygiène qui les mettront à même de tenir leur maison propre et de préparer une cuisine simple, mais substantielle.

En un mot, nous cherchons à les outiller de toute manière pour la belle tâche à laquelle ils ont voué leur vie, mais nous donnons la première place à ce qui doit faire d’eux des hommes et des femmes de Dieu, au caractère fortement trempé, à l’âme assoiffée d’idéal et de vie pure et qui iront semer dans le monde et faire pénétrer partout sur leur passage, dans les couches les plus misérables de la société, cette flamme d’amour, ce germe de vie.


Il n’est pas nécessaire d’ajouter après cela que nos Écoles Militaires sont l’une des branches les plus importantes de notre œuvre, puisque de la valeur des élèves-officiers qui y sont formés dépend la valeur de l’œuvre elle-même. Aussi nous aimerions mettre tout spécialement sur le cœur de tous ceux qui comprennent l’importance vitale de ces questions le devoir de nous aider à porter le fardeau financier qui grève si lourdement notre budget annuel. Nous serions reconnaissants si quelque lecteur, s’intéressant particulièrement aux questions d’éducation, voulait nous adresser un don destiné à cette branche spéciale de notre œuvre.


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Il vaut toujours la peine de vivre lorsqu’on vit pour aimer.


En avant 1910 04 23



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