Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LES SAINTS BOUILLANTS



Par Madame la Générale Booth

Si Jésus avait voulu conserver sa dignité, jamais il ne se serait trouvé entre deux malfaiteurs. L'œuvre entière de la Rédemption est une œuvre d’humiliation, de dévouement et de souffrance.

Si nous n’étions pas prêts à suivre Jésus de cette manière, nous ferions mieux d’en finir avec le christianisme.

Que Dieu nous aide à descendre jusqu’au gens pauvres et faibles, ignorants et méprisés, et à bien vouloir appartenir aux gens de bas-étage.


* * *


Plût à Dieu que tu fusses froid ou bouillant!

Pourquoi Dieu aime-t-il à son service les chrétiens bouillants?

Pour les mêmes raisons qui nous font aimer les gens bouillants pour le nôtre.

Nous n’avons pas confiance dans des amis qui sont partagés, qui sont tantôt fermes, tantôt mous; tièdes partisans qui, au temps du danger, regardent d’où le vent souffle avant de se compromettre en faveur de nos idées ou de nos intérêts — serviteurs qui veulent bien nous aider aussi longtemps qu’ils peuvent se servir eux-mêmes, quitte à nous abandonner, dès que leur intérêt semble opposé au nôtre.

Ce que nous aimons, ce sont les amis et les serviteurs donnés complètement, de tout cœur, dévoués jusqu'au bout, et à ceux-là seulement nous disons nos secrets, nous confions nos entreprises importantes.

Nous pouvons bien employer les hésitants quand ils peuvent nous être de quelque utilité, mais nous ne nous livrons pas à eux, nous ne pouvons avoir d’intimité avec eux et ils ne peuvent être pour nous un sujet de joie; nous préférerions qu’ils fussent chauds ou froids, amis ou ennemis.


En réfléchissant à cela, vous comprendrez pourquoi Dieu dit: «Plût à Dieu que tu fusses froid ou bouillant!»

Laissez-moi vous indiquer quelques traits caractéristiques des chrétiens «bouillants» afin que vous puissiez voir si vous êtes de leur nombre. Être «bouillant» implique la possession:

1° de la lumière,

2° de la pureté,

3° de l’ardeur,

4° de la puissance.


* * *


I - LUMIÈRE


Les saints «bouillants» sont révélés par une certaine influence qui, comme une auréole lumineuse manifeste le péché chez les autres. De quelle manière?


1° Par contraste.

Quel rapport y a-t-il entre la lumière et les ténèbres?

La lumière divine réfléchie par un chrétien bouillant sur la conscience obscure des pécheurs leur fait voir leurs péchés, leur misère et leur danger et, s’ils veulent la recevoir, elle les conduit à la conversion.

Elle «ouvre leurs yeux» et, s’ils le veulent, les conduit à Christ: «tu me persuades presque d'être chrétien.» «Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait.» «Vous êtes la lumière du monde

S’ils repoussent cette lumière, les pécheurs mettent le sceau sur leurs péchés et leur condamnation est double. «Si je n’étais pas venu et que je ne leur aie pas parlé, ils n’auraient point de péché; mais maintenant, ils n’ont point d’excuse de leur péché.»

Quelle terrible responsabilité pèse sur tous les pécheurs qui ont été mis en contact avec les saints remplis de la lumière divine! Quelques-uns d’entre vous, lecteurs, vivent dans cette lumière. Quel usage en faites-vous? Prenez garde!


2° La lumière révèle le péché par antipathie.

Celui qui vit dans les ténèbres hait la lumière et ne vient pas à la lumière parce que ses œuvres sont mauvaises.

La présence d’un certain degré de lumière spirituelle doit produire la repentance ou l’opposition.

Une âme dans les ténèbres ne peut pas demeurer avec une âme pleine de la lumière de Dieu sans se repentir ou s’opposer, être soumise ou se révolter. Ce fut sous l’éclat de cette lumière que les Juifs, autour d’Étienne, étaient en rage et grinçaient des dents. L’effet de sa lumière sur leurs ténèbres révéla leur inimitié et les mit dans une opposition furieuse.

Quand la lumière spirituelle vient en contact avec les ténèbres, leur antipathie innée les révèle l’une à l’autre. Le démon ne peut venir en présence de Jésus sans s’écrier: «Je sais que tu es le Fils de Dieu!»

En est-il de même de vous?

Pouvez-vous venir en contact avec des âmes dans les ténèbres sans éveiller leur inimitié? S’il en est ainsi, c’est votre faute si vous avez si peu de lumière et non pas une lumière qui amène une grande chaleur. Si donc vous ne voulez pas être «vomi» de la bouche de Dieu, recherchez cette sorte de lumière. 


3° Le «saint bouillant» reprend ceux qui l’entourent et ne tolère aucun péché en eux.

Plein de zèle pour la gloire de son Dieu et jaloux de son honneur, il a le cœur brisé parce que les hommes n’observent pas la loi de Dieu.

Les saints savent qu’ils sont la lumière du monde et ils sentent qu’ils sont tenus de la faire briller sur l’injustice, la fraude et l’hypocrisie de leurs compagnons pour «ouvrir leurs yeux et les conduire des ténèbres à la lumière».

Vous ne les entendez jamais soutenir le péché, ou le nommer en termes adoucis, et, toute proportion gardée, ils éprouvent à l’égard du péché les mêmes sentiments que Dieu.

Ils ont en horreur ce qui est abominable, et ne peuvent en aucun cas le permettre, le tolérer ou l’excuser.

Ils tournent sans pitié la brillante clarté de la vérité divine sur la conscience du pécheur et leur réprimande est aussi poignante, directe, personnelle, que celle que Nathan adressa à David, Jéhu à Josaphat, ou Jésus aux Juifs.


II - PURETÉ


De même que la chaleur nettoie, fait monter l’écume à la surface, et détruit les germes nuisibles, de même le feu brûlant de l’Esprit Saint purifie l’âme qui en est pénétrée.

Les chrétiens «bouillants» sont purs.

Ils se purifient comme lui même est pur. Ils se conservent «sans tache dans le monde». Où qu’ils aillent, ils purifient l’atmosphère morale autour d’eux.

Leur seule présence réprouve et tient en respect les cœurs impuissants des ténèbres. Le pécheur sent le besoin de s’écrier comme Pierre: «Retire-toi de moi, je suis un homme pécheur.»


III — ARDEUR


La chaleur brûle. Les saints «bouillants» embrasent le cœur des autres saints; ils réchauffent la conscience des pécheurs, brûlent les doigts des pharisiens, fondent le cœur des rétrogrades, rallument l'amour de ceux qui l’ont perdu.


IV. PUISSANCE


Les chrétiens «bouillants» sont puissants.

L’Esprit ne leur est pas donné avec mesure. Ils peuvent n’être ni très intelligents, ni très instruits, mais leur chaleur fait plus d’impression sur le cœur des pécheurs et provoque plus l’opposition de l’Enfer que l’intelligence et la science de toute une génération de professeurs tièdes.

Les pécheurs de la Galilée ont, en trois ans, fait plus d’impression sur le monde que n’avait pu le faire, pendant des siècles, toute la science des Juifs, et cela parce qu’ils étaient «bouillants» pour le service de Dieu.

Les saints «bouillants» sont plus qu’un défi pour leurs ennemis. Satan lui-même en a peur. «Je sais qui tu es!» dit-il à Paul. Oui, il connaît et il craint ceux qui lui ressemblent. Les méchants ne peuvent pas tenir devant les saints car ils sont frappés au cœur par leur témoignage et il faut qu’ils s’écrient: «Que dois-je faire pour être sauvé?» ou bien: «Arrière! Arrière de moi!»

Les saints «bouillants» ne sont pas seulement capables de travailler, ils peuvent encore souffrir. Ils peuvent endurer la grossièreté, supporter les reproches, discuter avec les principautés et les puissances, combattre avec les bêtes féroces, braver la persécution et la mort.


Être «bouillant» provoque l’opposition des pharisiens.

Ils regardent ceux qui le sont avec mépris, les appellent fanatiques, exagérés, auteurs de troubles en Israël, perturbateurs de la paix de l’Église, occasion de reproches envers ce qu’elle renferme de plus respectable. Les pharisiens n’étaient-ils pas les pires ennemis de Celui qui a dit: «Le zèle de ta maison me dévore!» et ils sont encore les ennemis les plus acharnés de ceux qui sont remplis de Son Esprit.

Peu importe que leur credo soit celui des chrétiens ou celui des Juifs, l’esprit est le même. Il ne veut pas tolérer «Dieu manifesté en chair».

Ils n’ont aucune objection à une religion formaliste, cérémonielle, honorable; mais un christianisme vivant, brûlant, enthousiaste, ne peut être pour eux que de Beelzébul!

Être bouillant provoque l’opposition du «monde.»

Il les déteste parce que ceux qui sont bouillants regardent ses plaisirs avec mépris, mettent à néant ses maximes et ses habitudes, foulent aux pieds ses ambitions et ses applaudissements, ignorent ses récompenses, abjurent son esprit et vivent dans une région supérieure. «Vous n’êtes pas du monde, c’est pourquoi le monde vous hait.»

Il peut tolérer ceux dont la religion est rationnelle, décente, ceux qui apprécient ce monde aussi bien que l’autre, et tâchent d’en tirer le meilleur parti, mais quant à ces enthousiastes funestes, fous, imbéciles, qui viennent placer leur religion partout, qui en veulent à l’âme de chacun, qui ont toujours à la bouche les mots de Dieu, mort, jugement, ciel, enfer. «Sus! à ces gens-là! Ils ne sont pas dignes de vivre!»

Être «bouillant» provoque l’opposition du diable.

Oh! comme il hait ceux qui le sont! Que de mal il se donne pour les faire tomber! C’est qu’il sait que cela en vaut la peine. Que de conciliabules tenus pour s’occuper d’eux.

Ceux-ci, en effet, mettent le feu à sa récolte.

Ils mettent en déroute ses meilleures légions.

Ils ébranlent les fondements de son trône.

Ils arrachent la proie de ses griffes.

Ils la tirent même du feu.

Il faut qu’il se défende! Il lui faut mettre contre eux ses forces en mouvement! De faibles défenseurs suffiront pour les «tièdes», mais pour les «bouillants», il faut qu’il s’en occupe lui-même!

Il n’a pas trop, pour cela, de toute l’astuce, de toute la force de sa gigantesque intelligence. Il les attaque de tous côtés, et, si Dieu le permet, il finit par avoir leur tête. Il eut celle de Paul. Mais ils le défient même quand ils sont entre ses dents.

Il ne peut les avaler. Ils trouvent moyen de s’échapper pour la gloire, et qui sait tous les maux que, de là-haut, ils préparent à son royaume? Gloire à Dieu! notre ennemi est vaincu!

Faut-il vous rappeler, en terminant, qu’«être bouillant» assure la faveur spéciale de Dieu, sa protection, sa communion, et la victoire finale?


«SOIS FIDÈLE JUSQU’À LA MORT,

ET JE TE DONNERAI LA COURONNE DE VIE».


Mais être «tiède», c’est être «vomi de sa bouche», c’est le dédain, la disgrâce et l’abandon final.


Que voulez-vous être?

Tiède ou bouillant?


En avant 1910 04 16


 

Table des matières