CUEILLETTES
Un Témoignage
L’ennemi de mon âme vint me tenter, après ma conversion, sur les points faibles de mon caractère. J’aimais les roses. Visitant la tombe d’un ami, je vis encadrant la voisine une guirlande de roses blanches. Il me semblait que jamais je n’en avais vu de si belles.
Ne pouvais-je pas en cueillir une, au moins une!
Je me souvins de mon vœu de fidélité à Dieu, j'élevai mon âme à Lui et me détournant je respectai les roses de mon prochain.
À quelques jours de là, je trouvai un porte-monnaie bien gonflé. La tentation me fit trembler. Je n’osais l’ouvrir, je le portais au bureau où il serait réclamé. Il contenait 80 fr. 50.
Autrefois j'en avais trouvé plusieurs, (petit marchand ambulant, j’ai toujours les yeux sur le pavé), ce fut chaque fois une occasion de boire davantage. Mais cette fois, grâce à Dieu, je résistai.
La récompense de 5 francs que je reçus fut partagée avec les pauvres.
J’ai persévéré dans cette voie, le Dieu que je prie chaque jour m’a gardé et me remplit d’une douce joie Voilà 14 ans que cela dure et malgré mes 73 ans je me sens jeune et heureux.
Papa Faitout, de Bordeaux.
Transcrit par J. B.
* * *
À la Maison de Santé
Une pauvre et vaillante malade se réjouit cordialement de ce qu’il fait beau pour les vacances de Pâques. «Ce n’est pas pour moi, ajoute-t-elle, puisque je ne bougerai pas d’ici, mais j’en suis si heureuse pour tous ceux qui peuvent en profiter!»
Petite fleur de désintéressement cueillie par J. B.
En avant 1910 04 09
* * *
LA PUISSANCE DE LA CROIX
pour séparer l’âme du péché
Aussi désormais, nous ne connaissons plus personne selon la chair. (2 Cor. 5. 16.)
À la lumière de la Croix, l’apôtre regarde les hommes et les choses sous un angle différent; il ne les voit plus comme du temps qu’il était pharisien et se promenait dans les rues de Jérusalem.
Il était bien alors, comme il le disait: «Hébreu, né d’Hébreux» et ne voulant rien avoir à faire avec les Samaritains. Mais, à la lumière du Calvaire, cet esprit de caste a disparu:
«Désormais, dit-il, je ne connais plus personne selon la chair, car je vis maintenant dans un monde où toutes les distinctions sont effacées, où il n'y a plus ni Juif, ni Grec mais tous sont unis en Jésus-Christ.
Je vis séparé du monde, il est vrai, mais sans lui dire: Retire-toi, je suis plus saint que toi. C’est une séparation créée par Dieu Lui-même au moyen de sa présence en moi.»
Et pourtant, malgré cette séparation, l’apôtre se trouve rapproché des hommes, en qui il ne voit plus que DES ÂMES, POUR LESQUELLES «CHRIST EST MORT», car le même Seigneur est le Seigneur de tous, et distribue ses richesses à tous ceux qui l’invoquent.
La Croix l’a séparé de son orgueil terrestre charnel et exclusif, pour faire de lui le représentant de Christ et le serviteur de tous.
Nous voyons donc que l’apôtre admet qu’il peut y avoir une connaissance de Christ selon la chair dont la Croix nous délivre par le Saint-Esprit. C’est une connaissance pour ainsi dire extérieure, telle que celle que possédaient les disciples avant le Calvaire: ils connaissaient Jésus sans vraiment le connaître à travers le voile de sa chair.
C’est ce qui arrive encore de nos jours pour ceux qui ne connaissent que le Christ historique. Sa vie, sa mort, sa résurrection et son ascension ne sont pour eux que des faits extérieurs, saisis par l’intelligence, mais qui n’ont aucune influence sur la vie.
Tandis que tout change d'aspect pour celui qui a compris et accepté sa participation à la mort de Christ, car le Saint-Esprit lui révèle le Sauveur vivant, ressuscité qu’il contemple par l’Esprit.
Extrait de la Croix du Calvaire, par Mme Penn-Lewis.
En avant 1910 04 09
Table des matières |