LA RELIGION DE L’HUMANITÉ
Par le Géneral
Ami lecteur, ouvrez le soixante et unième chapitre du prophète Ésaïe et vous y trouverez la prédiction et la description de l’Évangile qui devrait pénétrer dans votre cœur comme dans le mien.
«L'Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi; c'est pourquoi le Seigneur m'a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux malheureux.
Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé; «Pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers la délivrance.»
Voilà la religion de l’humanité.
Quand un homme ne peut pas faire ce qu’il veut, on dit qu’il est esclave. Il a beau être libre extérieurement parlant, courir d’un bout du monde à l’autre, s’il ne peut mener à bonne fin les entreprises qu’il projette, il est, dans un certain sens, aussi esclave que s’il était sous les verrous. Or, JÉSUS-CHRIST EST VENU POUR DÉLIVRER LES CAPTIFS et produire un état de choses où les hommes peuvent faire ce qu’ils veulent.
Ils sont alors, et alors seulement, entièrement libres, libres dans tout le sens du mot, car comment un homme peut-il se dire libre, s’il est esclave des circonstances qui l’environnent, s’il ne peut faire ce qu’il veut?
Jésus-Christ est venu vous apporter une liberté telle que vous puissiez joyeusement dire: «Je vis comme je veux. Je mange, je bois, je m’habille comme je veux; j’habite précisément la maison qui me plaît; je fais absolument ma volonté, car la Volonté de Dieu est la mienne!»
«L’Éternel m’a oint... pour publier l’année de la bienveillance de l’Éternel et le jour de la vengeance de notre Dieu; pour consoler tous les affligés; pour annoncer à ceux de Sion qui pleurent que la magnificence leur sera donnée au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu de deuil, un manteau de louange au lieu d’un esprit affligé; tellement qu’on les appellera les arbres de justice, une plantation de L’Éternel pour Sa gloire.»
Tout cela se trouve vérifié en Jésus-Christ.
C’est ce qu’il est venu faire sur la terre, c’est ce qu’il y fait continuellement du ciel où II est remonté, et c’est ce qu’il veut faire aujourd’hui pour vous, cher lecteur, pour peu que vous le vouliez.
– Il veut purifier votre nature vous affranchir de l’esclavage du péché.
– Il veut vous embellir, vous enlever toute tache, vous orner, faire de vous des arbres de vie portant des fruits vivifiants, des arbres de sainteté.
– Il veut vous faire croître, en France, en Belgique, là où vous êtes; et lorsque vous aurez atteint votre entière croissance, vous transplanter dans le pays de la gloire, où vous fleurirez auprès du Fleuve des Eaux Vives qui arrose le Paradis de Dieu.
Voilà ce que Jésus-Christ veut faire.
Voilà ce qui concerne le Divin Ouvrier.
Voici maintenant ce qui regarde l’Oeuvre.
Supposez qu’un homme vienne me dire qu'il va faire une magnifique voie ferrée à travers un pays très accidenté, que les plans sont dressés, les difficultés vaincues, les ingénieurs, les ouvriers, le matériel prêts et les fonds trouvés; que des millions de voyageurs seront bientôt transportés sur cette merveilleuse ligne, d’un pays à l’autre, Je dis: Très bien! mais, à l’œuvre on connaît l’artisan! Rien de mieux assurément que les plans de l’entrepreneur, mais je veux voir l’exécution de ses plans. C’est là que je l’attends...
Jésus-Christ dit:
«Je suis venu pour publier de bonnes nouvelles, pour affranchir, purifier les cœurs, les remplir de la force divine;
je suis venu faire de vous des plantes vivaces, qui croîtront vigoureuses, au milieu de ce pauvre monde et de toutes les circonstances qui semblent les plus contraires à la vie.
Je vais faire de vous des arbres de sainteté!»
Je réponds:
«Où sont-ils, mon Dieu, où est ce grand résultat du suprême Ouvrier?»
«Ô Jésus, Tu l'as fait pour moi!»
Est-ce là ce que vous pouvez dire, cher ami, cher lecteur?
«Ô Jésus, Tu as porté la Bonne Nouvelle jusqu’au fond de mon être! Tu en as pénétré ma vie entière! La religion que tu m’as apportée est la chose la plus joyeuse que j’aie jamais connue! Que sont toutes les richesses terrestres auprès du bonheur ineffable, céleste, dont Jésus-Christ m’a enrichi?»
Est-il vrai que Lui-même ait affranchi votre âme, qu’il vous ait purifié, orné, rendu beau, moralement parlant, aux yeux des anges et devant Dieu?
Est-il vrai que vous soyez devenu un de ces arbres de justice portant des feuilles et des fruits qui donnent la mort au diable et qui, en même temps, réjouissent les anges de Dieu, des fruits qui empoisonnent le mal et le font disparaître?
L’œuvre est-elle faite?
La prédiction est-elle accomplie?
Ce n’est pas tout encore.
Où sont ceux dans lesquels l’Esprit du Christ est entré, et qu’il a qualifiés pour marcher sur Ses traces?
Pouvez-vous dire:
«L'Esprit de l'Éternel est sur moi?»
Jésus Christ a fait de moi un homme divin, Il est venu en moi, Il me possède, Il m’a donné non seulement un salut divin pour moi, mais une œuvre divine à faire?»
Dites! Est-il vrai que vous alliez de lieu en lieu, Ouvrant les portes aux prisonniers? sauvant les hommes, bénissant l'humanité, comme votre affaire personnelle, votre travail par excellence?
S'il en est ainsi, heureux, bien heureux êtes-vous? Bienheureux les gens parmi lesquels vous demeurez! Dieu veuille multiplier de tels arbres bienfaisants!
* * *
Le prophète continue sa prédiction: «Ils rebâtiront sur d’anciennes ruines, ils relèveront d’antiques décombres. Ils renouvelleront des villes ravagées, dévastées depuis longtemps.»
Que de désolation dans ce pauvre monde! Que de dégâts moraux!...
CROYEZ-VOUS QU'À CETTE HEURE, JÉSUS SE PRÉOCCUPE DE REBÂTIR QUELQUE RUINE CHÈRE AUX ARCHÉOLOGUES, ou de trouver quelques millions de francs pour arracher à l’oubli tel édifice historique croulant de vétusté?
Dix mille fois non!
Écoutez-Le plutôt:
«Voyez cette pauvre veuve là-bas qui a vu disparaître dans la tombe de son mari, tout ce qu'elle appelait bonheur! JE VEUX, dit-II, lui faire connaître l'amour de Dieu, qui est l’Epoux de la veuve, le Père des orphelins!
«N’y a-t-il pas de ces filles désolées, abandonnées, qui ont tourné le dos à la vertu, qui ont cru faire leurs adieux pour toujours au ciel et aux pures joies qui se reflètent sur la terre et qui, avec la plus grande amertume, se sont écriées:
«Je descends dans l’abîme de l’enfer!»
«JE VEUX», dit Jésus. «réparer les brèches dans le cœur de cette pauvre fille!» Adorable Sauveur!
C’est donc au Sauveur qu’il faut aller pour recevoir toutes les guérisons morales.
Gloire à Dieu!
Il est le Réparateur des brèches.
– Il restaure les âmes désolées.
– Il guérit les âmes brisées.
– Il renouvelle ce qui tombe en ruines!
– Il donne une joie éternelle!
– II fait de Ses serviteurs «les ministres de Dieu!» pour marcher sur Ses traces, car, dit-il: «Je suis l’Éternel qui aime la Justice! J'établirai leurs œuvres dans la Vérité, et Je traiterai une alliance éternelle.»
William Booth.
En avant 1910 04 09
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