Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA PUISSANCE DE SA RÉSURRECTION 


Par le Chef d’État-Major

Mort! oui, et enterré aussi! Jusqu’au dernier moment, ils avaient un vague espoir que ce comble de l’humiliation et de l’horrible serait évité d’une manière ou d’une autre.

Marie pensait aux anges qui avaient annoncé sa naissance et se demandait s’ils ne viendraient pas à nouveau.

Jean se rappelait la montagne de la Transfiguration et espérait contre toute espérance.

Le peuple même qui se tenait devant la Croix avait l’impression que cet homme différait de l’humanité en général, et lorsqu’il entendit Jésus-Christ prier d’une voix forte, il dit: «Voyons, si Élie viendra le sauver.» Mais Élie ne vint pas, et maintenant, tout est fini. Il est mort.

Hérode et Pilate et les Prêtres et le Traître, tous ont triomphé. Leurs machinations diaboliques avaient pleinement réussi. L’opinion publique avait été si agitée par les évènements que, maintenant, tout le monde savait qu’il était mort. Plus de doute possible à cet égard.

Tout Jérusalem, la garnison romaine et les étrangers présents ont vu son côté percé, ont entendu son dernier cri, l'ont vu mourir; les nombreuses discussions quant à cet homme sont closes, réglées à tout jamais — car il est mort.

Il a dit qu’il ressusciterait? Très bien — qui vivra verra.

Pour le moment, roulez une pierre devant la tombe, scellez-la, placez des sentinelles et que tout soit dit. Quant à vous, M. Joseph d’Arimathée, que vos protégés ne se montrent pas trop pendant quelques jours, la ville a besoin de calme. La farce est jouée, laissez tomber le rideau.


* * *


N’avons-nous pas souvent éprouvé des sentiments analogues?

N’y a-t il pas eu dans nos vies, des évènements étranges, des catastrophes imprévues, de mystérieuses contradictions, des problèmes insondables qui ont paru nous fermer le ciel d’une manière irrévocable?

Ne nous semble-t-il pas quelquefois que nous sommes comme l’agneau au milieu des loups, ou le voyageur abandonné dans le désert par la caravane et se mourant de soif dans un pays sans eau?

Considérons donc la situation de nos premiers frères et sœurs, tandis que leur Messie est mort et déposé dans cette tombe orientale.



* * *


C’était une grande épreuve de foi.

La mort de Jésus-Christ plaçait dans une position désespérée le petit Royaume qu’il avait fondé. Dispersés, désolés, atterrés, ces disciples avaient presque tous disparu. Pierre, le principal membre de ce cercle avait ouvertement rétrogradé, et on ne savait trop comment se comporter vis-à-vis de lui. Il paraît d’ailleurs avoir entièrement rompu avec le passé, car ne l’entendons-nous pas dire à deux ou trois disciples: «Je vais pêcher».

C’est là le langage du découragement absolu, sinon du désespoir.

«Cet espoir que nous avions chéri, n’est qu’un espoir, a t-il pu dire, il faut que je songe à l’avenir. Quant à Jésus ... eh bien! Il est certainement mort, et moi je dois vivre. J’ai un vieux bateau dont je ne m’étais pas encore défait. Vous savez, il faut être prudent et je m’étais dit qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, enfin je m’en vais pêcher!»

Dans des moments d’épreuve, on est souvent tenté de se préoccuper surtout de sa position matérielle. Tu ne peux te passer de ceci ou de cela, déclare le tentateur, cette épreuve va t’en priver à moins que tu n’agisses promptement. Et ainsi, les pauvres Pierre disent encore souvent «Je vais pêcher».


* * *


Cette mort était un si étrange et si absolu contraste avec tout ce qu’ils avaient vu et entendu! N’était-ce pas deux ou trois jours avant que les multitudes s’écriaient: «Béni soit le Roi qui vient au nom du Seigneur!» Comme tout augurait bien alors!

La puissance de guérison,

l’autorité de ses enseignements,

la divinité de ses miracles produisaient un effet si merveilleux!

Ses disciples avaient même osé lui demander de s’asseoir avec Lui sur des trônes dans le Royaume des Cieux! Et maintenant!...

Il en est souvent ainsi dans nos vies!

Les épreuves fondent sur nous de la manière la plus inattendue.

La mort paraît, et notre surprise est quelquefois même plus grande que notre douleur. Des pertes surviennent et nous sommes pétrifiés en voyant nos trésors disparaître dans des abîmes que nous ne soupçonnions pas.

Des amis, des camarades nous font défaut et l’étonnement nous saisit en entier. En vérité, nous ne connaissons pas les profondeurs de notre cœur, nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, nous ne savons ce qu’un jour peut nous apporter.

Enfin, ces évènements ne différaient-ils pas de ce qu’il leur avait fait espérer? Ceci était le pire de tout.

ILS L’AVAIENT CONSIDÉRÉ COMME LA VÉRITÉ.

Ils l’avaient entendu dire qu’il était la Vie,

qu’ils ne verraient pas la mort s’ils croyaient en Lui,

que le Père était en Lui,

et que, lorsqu’il entrerait dans Sa gloire et dans son Royaume, ils y seraient aussi.

Comment tout cela pouvait-il s’harmoniser?

Jérusalem se comportait tout comme auparavant: On vendait, on achetait, on blasphémait, on riait, on mangeait, on buvait, on se mariait et l’on mourait comme toujours! Comment concilier tout cela?

Ah! croyez-vous pouvoir comprendre toutes les voies de Dieu à votre égard?

Cherchez-vous la raison d'être de chaque dispensation ou l’explication de tout mystère avant de pouvoir vous confier en Lui? Alors, la foi n’existe plus....

Ce sont les ténèbres qui font de la Foi une réalité.

C’est l'obscurité qui force la Vérité à paraître.

C’est l’ignorance des choses qui ratifie l’abandon de l’âme.


* * *


Une erreur générale c’est de considérer la religion simplement comme un état de sécurité.

Or, ce n’est même pas cela, si ce n’est beaucoup plus à côté. La religion est 

la création d’une vie nouvelle,

la formation d’un homme nouveau,

l’harmonie de nouvelles puissances,

l’incarnation d’une nouvelle révélation,

la création d’un nouveau caractère.

Et comment ceci peut-il être accompli, si ce n’est par les orages, la souffrance, l’épreuve, les insultes, les désappointements, le crucifiement du vieil homme, la mortification de la chair, l’effondrement du moi et de l’orgueil l’obéissance à la loi de l’amour, l’agonie des espérances déçues, la perte des joies anticipées.


* * *


Jésus-Christ les abandonna au moment où ils avaient le plus besoin de lui. Sa face leur fut cachée. Le ciel s’obscurcit La Providence même semblait faire cause commune avec Hérode et Pilate pour se moquer d’eux.

Ne pouvaient-ils pas s’écrier avec leur Maître mourant: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi nous as-tu abandonnés?

Mais leurs cris demeuraient sans réponse. Ne connaissons-nous pas cet état?

N’avons-nous pas traversé ces époques, quand la prière paraît sans force et que la dernière étincelle d’espoir semble avoir disparu, semblables à des cadavres sur le sol.

Nous ne pouvons rien faire. Nous ne pouvons penser à rien. Cet état d’âme doit se produire, pour la réalisation en nous de Son but. Rien dans nos vies n’arrive par hasard, tout est par amour.


* * *


Sa résurrection fut un évènement sensationnel II surprit le monde avec la rapidité d'un tremblement de terre. Personne ne s’y attendait. Les disciples furent des plus surpris. Ce n’est pas de ce côté-là qu’ils cherchaient la délivrance, si tant est qu’ils comptaient dessus.

Le mot IMPOSSIBLE — écrit en grosses lettres fermait ce chemin. Et cependant, c’est de là que vint le salut.

L'INATTENDU ARRIVA. Une fois de plus. Dieu parut se dépasser. Une fois de plus, Il prit de la poussière, de la terre, et créa cette fois-ci l’Homme vainqueur. Il n’y avait pas à discuter ou à tergiverser. Le fait était là, indéniable. Il fit trembler tous ceux qui l’apprirent, il transforma ceux qui le crurent et il remplit de rage et de haine ceux qui le rejetèrent.


LE PRINCIPE QUI DIVISE SE TROUVE ENCORE LÀ.


Ceux qui sont avec Jésus-Christ ont la vie,

ceux qui sont contre Lui, ne l’ont pas.

Il n’y a pas de chemin entre deux. 


* * *


Et ce sera la puissance de Sa résurrection qui accomplira votre délivrance. Tenez bon dans les ténèbres, dans la vie de l’Impossible, et la lumière, l’amour, la puissance viendront en vous.

Ne reculez pas. Ne dites pas: «Je vais pêcher».

Ne vous plaignez pas II vous semble mort, mais II vit pour vous éternellement. IL CACHE SA FACE POUR UN PEU DE TEMPS, MAIS II VOUS AIME D’UN AMOUR ÉTERNEL.

Il paraît vous avoir oublié, mais II ne peut oublier.


* * *


La victoire en vous impliquera la victoire pour les autres: JÉSUS CHRIST SE RÉVÉLERA PAR VOUS.

On verra votre sourire, on entendra votre témoignage, on remarquera votre humilité, votre foi, votre patience, votre bonté, votre douceur dans l’épreuve, votre résistance lorsque vous serez provoqué, votre joie dans la souffrance, votre paix dans l’orage, et on dira ce que les hommes se disaient les uns aux autres lorsqu’ils virent l’expression radieuse et le regard triomphant des disciples après la Résurrection:

«Voyez, Jésus a dû ressusciter, voyez la puissance de Sa Résurrection, c’est la vie sortant de la mort!»

Or, il vous est donné à vous, par la vie et la puissance de Jésus, de montrer l’Impossible accompli.

En avant 1910 03 26



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