JÉSUS-CHRIST ET LES ENFANTS
Par la colonelle Mildred Duff
Les enfants — et tout ce qui les concerne — avaient une grande place dans le cœur de notre Sauveur, pendant son séjour sur la terre. Il les comprenait si bien! Ses propres paroles nous montrent qu’Il regardait les choses du même point de vue que les enfants.
Le Sauveur est un exemple pour nous dans tous les détails de nos vies, mais peut-être ne l’est-II nulle part autant que dans notre manière d’agir avec les enfants.
Jésus disait à ses disciples — et à nous en même temps: «Prenez garde de ne pas mépriser aucun de ses petits».
Nous méprisons ce qui a peu de valeur à nos yeux et Jésus nous montre que nous devons nous garder d’amoindrir ce qui, au ciel, est évalué à un si grand prix. Le Sauveur nous avertit aussi du danger de devenir des obstacles pour les enfants. Comme Il condamne sévèrement «quiconque scandalisera l'un de ces petits qui croient en moi!»
Scandaliser veut dire ici faire trébucher l’enfant.
Comme souvent, par notre insouciance et notre défaut de sympathie, nous nous rendons coupables de ce péché vis-à-vis des enfants!
Au lieu de les aider à devenir bons, nous les exposons à des dangers, ou nous plaçons des pièges sur leur chemin, dans lesquels ils tombent sans méfiance.
On avait dit à un petit garçon de ne pas quitter le jardin. Un autre bambin du même âge vint vers la grille et lui demanda de sortir pour jouer avec lui. Il hésita un moment — sortirait-il ou obéirait-t-il en restant dedans? Sa mère l’observait de la fenêtre. À la fin, il succomba à la tentation et partit avec son ami.
Lorsqu’il rentra, sa mère lui dit:
— J’ai vu que ton ami te demandait de sortir et que tu hésitais.
— Tu m’as vu, maman! s’écria-t-il d’une voix indignée et tu n’as pas tapé à la fenêtre ou fait un autre signe pour m’aider à obéir?
Quand nous négligeons d’aider les enfants à faire ce qui est bien,
nous leur facilitons le mal.
Nous savons nous-mêmes comme il est parfois difficile d’avouer une erreur ou une faute lorsqu’on nous demande inopinément: «Est-ce vous qui avez fait cela?» Nous devrions donc prendre bien garde de ne pas donner aux enfants l’occasion de dire un mensonge en les questionnant, quand nous savons qu’ils ont commis une faute. Nous devrions simplement dire: «Tu as fait telle ou telle chose».
Mais qu’adviendra-t-il de ceux qui entraînent les enfants dans les sentiers du péché, leur dissimulant le véritable aspect des choses?
Le Seigneur réserve à ceux-là une punition terrible.
Une meule suspendue au cou d’un homme, causant ainsi la perte de sa vie, lui nuirait moins que de pécher vis-à-vis d’un enfant, ce qui entraînerait la perte de son âme.
LE SAUVEUR EST NON SEULEMENT L’AMI DES ENFANTS,
IL EST AUSSI LEUR DÉFENSEUR!
Le Seigneur a prononcé encore d’autres paroles qui, dans chaque pays, sont pour ainsi dire devenues une lettre de recommandation pour les enfants:
«Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez point.»
«Moi, les empêcher?» s’écriera peut-être quelque lecteur avec indignation, jamais il ne me viendrait à l’idée de faire une chose pareille! Cependant, il est plus facile qu’on ne le suppose «d’empêcher» un enfant.
Nous pouvons les «empêcher» en ne croyant pas qu’ils puissent venir à Jésus.
– Ceux qui ne croient pas à la conversion des enfants, qu’ils le reconnaissent ouvertement ou non, sont des entraves. Leur manque de foi lie les mains du Sauveur.
– Ceux qui découragent les enfants et ne se donnent pas la peine de leur expliquer les choses, leur laissant croire que Jésus se détourne de leur petit cœur pour chaque faute ou chaque erreur commise, «empêchent» les enfants.
– Nous pouvons aussi les empêcher en ne les attirant pas à Lui.
— Permets-moi d’aller à la réunion avec toi, maman, demandait dernièrement un petit garçon.
— Mais tu es encore trop jeune pour pouvoir comprendre ce que l’on dit, répondit la mère. Tu pourras m’accompagner quand tu seras plus grand.
— Oui, mais quand je serai plus grand je n’aurai peut-être plus envie d’y aller, dit le petit.
Il y avait un monde de vérité dans ces paroles!
«Jésus, voyant cela, fut indigné.» C’est la seule fois, dans tout l’Évangile, que ce mot «INDIGNÉ» est employé relativement au Seigneur. Son cœur se gonflait d’une sainte colère contre tous ceux qui cherchaient à le séparer des enfants, même contre les disciples qu’Il avait choisis.
N’oublions pas finalement que l’œuvre parmi les enfants et les jeunes gens fut la mission spéciale dont II chargea ses principaux apôtres après sa résurrection, comme si, en quittant cette terre, il ne pouvait pas leur laisser une tâche plus grande, plus noble et plus belle que de rassembler et de paître Ses agneaux!
Que Dieu remplisse nos cœurs d’un amour semblable à celui du Sauveur. Puisse-t-Il nous réveiller, afin que nous voyions toutes les occasions qui se présentent à nous, dans notre propre pays, de nous occuper de la jeunesse.
En avant 1910 03 19
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