ÉCHOS DU CHAMP DE BATAILLE
Le Vigan
Nous avons eu la semaine passée la visite de nos O. R. les Adjudants Dejonghe. Les réunions qu’ils ont présidées ont été bénies, puissantes et fort goûtées de nos amis et camarades.
Mardi soir l’Adjudant fut particulièrement inspiré en nous parlant de la femme de Jéroboam allant trouver le vieux prophète Achija. L’application qu’il en fit à ses auditeurs fut des plus solennelles et des plus puissantes.
Comme la femme de Jéroboam fut démasquée lorsqu’elle arriva chez le prophète ainsi:
TOUT HOMME SERA MIS À NU ET À DÉCOUVERT
LORSQU’IL ARRIVERA DEVANT SON JUGE SUPRÊME AU DERNIER JOUR.
Lundi, en compagnie des Adjudants, nous sommes descendus dans la rue. Successivement à la rue du Pont, la rue des Barris, la rue Haute et la place du Marché, nous avons chanté nos beaux cantiques et annoncé nos réunions. Nos chants ont surtout été écoutés et goûtés à l’entrée de la rue des Barris par les ouvriers sortant de l’usine et à l’angle de la rue du Pouzadon et de la rue Haute. Là nous étions entourés par une foule qui nous écoutait religieusement.
Grâce à notre réclame nous avons vu dans notre salle plusieurs visages nouveaux. Heureux au service du Maître.
C.-A. Mollet
Enseigne.
* * *
Les Bordes
Notre réunion du vendredi soir 25 février, annoncée huit jours à l’avance pour une petite fête familiale nous à tous réjouis. La grande chambre où nous nous réunissons toutes les semaines offrait ce soir-là un aspect tout différent, car pour la circonstance avait été dressées une longue suite de tables gracieusement décorées de fleurs et de verdure. En un mot c’était un thé joyeux ainsi que le nomment les salutistes.
Chose importante entre toutes, il régnait au milieu de nous un bon esprit et chacun et sentait à l’aise. Un certain nombre d’amis avaient contribué à la réussite de cette soirée récréative et dans laquelle ne manquait pas la note du sérieux que doivent toujours apporter les chrétiens, même dans les moments où ils veulent se réjouir.
La réunion a débuté par des chants auxquels a succédé pour chacun une bonne tasse de thé accompagnée d’excellents gâteaux qu’une amie avait elle-même préparés pour la circonstance.
Après ces quelques instants où l’on était libre d’échanger les réflexions que suggérait ce moment, la capitaine nous a chanté avec sa guitare une strophe de cantique en anglais, mais elle a eu le soin de traduire, car sans cela l’auditoire n’y aurait rien compris, je me hâte de le dire.
La Lieutenante nous fait entendre une splendide poésie qui était surtout belle par la morale qui en ressort; trois fillettes à leur tour nous récitent de petites poésies, et comme le programme n’est pas encore épuisé ce dont personne ne songe à se plaindre la capitaine nous intéresse beaucoup par une récitation très poétique qu’elle tenait en réserve depuis un moment. Cette poésie terminée, les deux officières chantent un magnifique duo que l’auditoire en chœur a redemandé, tant il était beau.
Nous avons ensuite une émouvante récitation qui nous intéresse vivement par la Lieutenante.
La partie récréative prend fin et fait place a un beau cantique chanté en partie par quatre voix et après cela vient la lecture de la Bible que chacun écoute avec grande attention, dans Luc ch. XVIII.
La Capitaine s’arrête particulièrement sur les versets 3, 4 et 5 nous démontrant combien était importune et tenace, mieux que cela d’une persévérance à toute épreuve la prière de la veuve qui ne se lasse pas de de redemander toujours les mêmes choses.
Comme on l’a dit en effet nous n’insistons pas assez nous nous lassons parfois de prier, quand nous n’obtenons pas de suite l’exaucement de nos requêtes.
Ne serons-nous que quelques-uns constituant le petit troupeau, a qui Jésus à dit: «Ne crains point», qui persévéreront et qui prieront sans nous lasser? Alors seulement nous aurons la victoire, car loin de nous ranger du côté du monde, nous devons lutter sans trêve et sans relâche et avec la force de Christ nous pourrons par notre importunité auprès du Sauveur obtenir de Lui tout ce que nous Lui demanderons conformément à Sa volonté.
Allons à Jésus plus que jamais avec confiance.
Lui qui ne se lasse pas d’entendre nos supplications et qui sait, mieux qu’aucun ami ici bas ne pourrait le faire, sympathiser avec ceux qui souffrent.
Le souhait de ceux qui ont préparé cette petite fête n’a pas été seulement de nous réjouir quelques instants, mais plutôt le désir ardent que ce moment ait pu être un moyen de rencontre avec Dieu pour ceux qui vivent encore loin de sa grâce leur montrant que les chrétiens ne sont pas des gens tristes et malheureux comme on veut bien le dire dans le monde mais qu’au contraire eux seuls possèdent la seule véritable joie, car dans la piété se trouvent renfermées les promesse de la vie présente et de celle qui est à venir.
LES JOIES DU MONDE au contraire SONT BRUYANTES ET TROMPEUSES et laissent après elles le vide au coeur tandis que la piété bien comprise donne la paix du cœur, ce bien précieux entre tous.
La réunion se termine par la prière et chacun rentre chez soi avec le sentiment d’avoir passé un bon moment ou plusieurs pour ne pas dire tous ont été bénis, car tout ce qui est fait pour la gloire de Dieu ne peut manquer de porter ses fruits tôt ou tard.
Les officières reprennent la route de Bordes accompagnées de quelques amis, le cœur joyeux d’avoir pu travailler encore une fois bien que sous une forme différente mais néanmoins pour le service du Maître auquel elles ont consacré leur vie.
Une amie.
En avant 1910 03 12
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