EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SAGE CONDUITE D’UN INCRÉDULE 

Il y a peu de temps, un vieillard me raconta son histoire. La voici telle que je la recueillis de sa bouche:

Je ne croyais pas à la Bible, ni même à la réalité de la religion. Ce qu’on appelle expérience chrétienne, je le considérais comme une illusion, comme une pure exaltation du cerveau, et tous les chrétiens indistinctement je les traitais de dupes et de fanatiques.

J’étudiai des auteurs incrédules, et je fus confirmé dans la croyance que la mort est un sommeil éternel: point de ciel, point d’enfer, rien que l’anéantissement.

Cependant, à mesure que les années s’écoulaient, un doute s’élevait parfois dans mon âme. Cette question s’imposait à moi:

«Et si, après tout, la religion était vraie... que deviendrais-je alors?»

Après avoir longtemps imposé silence à ces pensées incommodes, je résolus enfin d’essayer un moyen qui devait, selon moi, m’en débarrasser complètement; je me dis à moi-même:

«Je ferai en cachette précisément ce que conseillent les soi-disant chrétiens. Ils recommandent la prière, la lecture de la Bible: je prierai, je lirai la Bible; et si, comme j’en suis persuadé, cet essai ne produit aucun résultat, le doute ne pourra jamais plus aborder mon esprit.»

Le dimanche suivant, quand tous les membres de ma famille se furent rendus à l’église, je m’enfermai dans ma chambre. Je m’agenouillai et je dis:

«Ô Dieu! si tu existes, écoute-moi. S’il y a un ciel à obtenir et un enfer à éviter, apprends-Ie moi. Je ne crois pas à la Bible; mais si pourtant elle est vraie, révèle-le-moi et m’éclaire!».

Après cela, j’ouvris cette Bible que j’avais si souvent raillée. Je commençai par le Nouveau Testament et je lus chapitre après chapitre, avec une profonde attention, demandant toujours à Dieu de me faire trouver la vérité.

Plus je lisais, plus mon intérêt était excité, et bientôt il me fut impossible de me soustraire à la conviction invincible, écrasante, que le livre que j’avais entre les mains était bien la Parole de Dieu.

«J’ai cru toute ma vie à des mensonges! m’écriai-je avec angoisse. Je suis pécheur! Je suis perdu!»

Je parcourus la Bible tout entière. Je lus attentivement I’histoire de la création, de la chute, de la venue du Christ.

Ma corruption naturelle se dévoila toujours plus clairement à mon âme. Mon anxiété devint intense et je ne songeai plus à la cacher. Pendant tous les jours de cette semaine, je ne fis autre chose que de sonder la Parole de Dieu et de prier. Il m’arriva même de passer des journées entières, seul dans un bois voisin de ma demeure, suppliant Dieu d’avoir pitié de mon âme.

Enfin, le dimanche matin, juste huit jours après que j’eus commencé mes recherches comme je me rendais à l’église, Jésus se révéla à moi comme le Sauveur de mon âme. Le chemin du salut m’apparut dans toute sa simplicité, et je m’écriai du fond du cœur:

«Je sais que mon Rédempteur est vivant!»

Mon âme fut inondée d’une joie inexprimable. Ma langue éclata en accents de reconnaissance et bénit Celui dont l’amour m’avait racheté. Mon scepticisme était vaincu.

J’avais découvert, par mon expérience personnelle, la puissante réalité de la foi chrétienne, et bientôt je commençai à parler autour de moi du Sauveur que j’avais trouvé.

En avant 1910 03 12