Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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JOURNAL D’UN COLPORTEUR

MES IMPRESSIONS PERSONNELLES EN COURS DE ROUTE


Blacon

Charmé de l’entretien que j’eus avec ces dévoués camarades que sont le Sergent, Mme Mattras et Mlle Mattras et Mme et Mlle Pommaret, car ces cinq camarades habitent ensemble. Mlle Pommaret n’aurait-elle pas dû partir pour l’E. M.? que sa nièce Mlle Mattras ne manque pas l’occasion que lui accordera certainement le Colonel de devenir Officière.

Si un jour en colportant dans la suite je rencontrais dans un Poste la Capitaine Mattras, là je lui rappelerai notre entretien de Blacon. Ceux qui acceptent de devenir candidats et par là officiers, font comme Marie, choisissent la bonne part.

À Blacon, je vendis aux amis Pierre Jean qui paraissent de chauds amis de l’Oeuvre, à Mme Lature dont la réputation est faite vis-à-vis de l’Armée. J’aurais aimé voir Mme Fallût, mais cette généreuse amie était malade, M. Bœgner, pasteur me reçut gaiement et m’acheta sans façon, j’allai voir ensuite M. Voisin, curé de Blacon, qui ne fait pas mentir son nom, car il paraît être un agréable voisin.


Crest

N’ayant pas trouvé notre dévouée camarade Lydie Rissoan, je demandai son adresse et allai lui dire bonsoir au Doralon chez sa sœur près de Montmeyran. Cette camarade m’avait rendu de bons services à deux endroits, soit quand j’étais au poste de Privas avec le dévoué Sergent-Major Forestier de Vevey, (Suisse), soit au 14 juillet dernier aux Parandons, car pendant que la Capitaine Hirchy s’était chargée de la cuisine pour le Colonel Fornachon, le Brigadier Jeanmonod, la camarade Rissoam s’était chargée du buffet dans le Château du Mont du Salut des Barandons , on aurait dit qu’elle avait toujours fait cela.

L’Armée est une des œuvres si extraordinaire que les S. S. comme les Officiers savent se tirer d’affaire, ce sont comme on dit vulgairement des hommes ou des femmes d’attaque. Ils s’attaquent à tout et le plus fort c’est qu’ils réussissent.

C’était le samedi soir, le lendemain matin dimanche nous eûmes dans la maison hospitalière Béranger une bonne petite réunion et notre camarade Rissoan y amena sa petite nièce. 


Touleau

En allant à St-Fortunat, je remarquai sur ma route, ce nom Touleau! Eh me dis-je, c’est là qu’est le Frère Girardin, un petit détour pour aller voir ce vieil Ami, en vélo j’y fus vite, arrivé près de chez lui, j’aperçois mon Girardin qui part en visite, nous nous rencontrons. «Tiens,te voilà» me dit-il, et de suite il me dit qu’il allait voir un vieux malade, mais qu’il rebrousserait chemin pour me conduire chez lui. Non lui dis je, continue ton travail et sous peu je viendrais te voir ainsi que tes paroissiens. Il me dit que l’Armée est très peu connue parmi ses 800 paroissiens. Eh bien lui dis-je, je viendrai les voir pour leur vendre de l’excellente littérature salutiste et leur faire faire plus ample connaissance avec notre Armée. Quand tu voudras venir, me dit-il, tu m’écriras, je t’attendrai pour dîner, c’est entendu lui dis-je, il m’accompagna jusqu’à l’extrémité de sa paroisse, nous causâmes de l’Enseigne Mollet, du Cap. d’E. M. Seydel, des Adjudants Bastide et Blachier, de l’Enseigne Beau et de tant d’autres; il me donna des nouvelles de mon vieil ami Favier, car il avait reçu une lettre de lui.


Saint-Fortunat

Continuant ma course, j’arrivai chez les aimables Sergents-Majors Pons, qui habitent le château des Moineries; je fus reçu par M. et Mme Pons. Je trouvai nos chers amis réconfortés, car leur petit-fils qui avait été en danger de mort, allait mieux et semblait entrer en convalescence.

Chers M. et Mme Pons, ils ont bien eu leurs épreuves. Que le Seigneur leur conserve leurs petits enfants, c’est là l’ardent vœu de mon cœur. Nous parlâmes du bienheureux Charles Pons et de sa charmante compagne, qui tous les deux sont aujourd'hui avec la Capitaine d’État-Major Beaumann-Pons, la Capitaine Delord, les Enseignes Pierredon, Béraud, etc.

M. Pons se dérangea pour venir me montrer le sentier qui conduit chez les Camarades Gruas; au bas de la montagne je trouvai un fils Gruas avec un de ses voisins qui venaient de l’école. On me dit que je suis un bon marcheur, mais pour gravir la montagne je dus précipiter mes pas, car le fils Gruas qui conduisait le trio, arpentait cette montée comme un écureuil. Toute la famille, excepté le père qui était absent et que je regrettai de ne pas voir, me reçut admirablement; je passai la nuit sous leur toit. Ces Camarades me racontèrent, ce qui me charma, que la Capitaine d'Etat-Major Chapouand leur avait écrit que, à Noël aux Barandons, il y avait foule pour l’arbre et que les réunions de la Jeune Armée étaient bien suivies. Cher Barandon! cela me fit tant plaisir!

En passant je me permets de dire que plusieurs Camarades de l’Ardèche et de la Drôme, espèrent aller passer leur 14 Juillet au Mont du Salut des Barandons. Prenant congé de ces sympathiques Camarades, j’allai faire la vente dans ces hameaux ou maisons éparpillées.

Arrivé près de Saint-Fortunat, un chasseur abaissa de suite son fusil, car il croyait apercevoir en moi un gendarme. J’allai voir un peu tout le monde dans Saint-Fortunat; le curé me reçut très bien. Ensuite près de l’église se forma un rassemblement de catholiques, du nombre était un homme soi-disant incrédule et une femme très causeuse qui me fournit l’occasion d'un bon entretien spirituel.

En allant aux Ollières, je m'arrêtai chez M. et Mme Barlet, pasteur. Ces amis aiment beaucoup l’Armée, c’est pourquoi l’Enseigne Boisson était venu quelques jours avant pour avoir une soirée de cinématographe dans le temple de M. Barlet. Je ne trouvai pas le pasteur, mais Mme Barlet me reçut très aimablement et m’acheta de grand cœur; les grands cœurs portés quelquefois par de tout petits hommes ou de toutes petites dames comme Mme Barlet, achètent toujours. Avis aux grands cœurs quand je passerai.

(À suivre)

En avant 1910 02 26


 

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