LE DON DE DIEU
Par le Général
Aucun passage n’est plus fréquemment cité par les chrétiens et il est certainement digne de cet honneur. En vérité, il vaut d’être proclamé tout autour du monde et chanté par les anges dans l’univers entier, aujourd’hui, demain et à jamais.
Pourquoi cela?
Qu’est-ce que Dieu a fait pour le monde?
Que signifie actuellement: «Il a donné son Fils unique?»
Malgré tout ce que l’on dit à propos de ces paroles merveilleuses, la leçon pratique quelles contiennent est très souvent ignorée.
Quelques personnes parlent sur ce texte comme si le don de Jésus avait seulement pour but d’apaiser la colère d’un Dieu irrité.
D’autres en parlent comme si ce sacrifice expiait une fois pour toutes nos péchés et si, depuis qu’il est mort, nous n’avions plus rien à faire que de le croire, tout étant bien.
De telles explications ne sont pas correctes.
Elles représentent Dieu comme un ennemi qui se venge, au lieu de le montrer tel qu’il est — notre Père céleste. Ces chrétiens font dépendre leur salut d’une simple croyance, au lieu d’une vie de foi, conforme à celle de Christ.
Notre exemple et notre Maître
C’est pourquoi, considérons le sujet avec soin pendant un moment. Je crois que nous serons amplement dédommagé du temps que nous y aurons consacré.
En premier lieu, laissez-moi vous dire ce que la Bible enseigne à ce sujet. Dieu, contemplant le monde, vit combien les hommes sont ignorants en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement à venir.
Il envoya son Fils Jésus-Christ pour dissiper cette ignorance et instruire les hommes des choses qui concernent leur salut.
Il savait exactement ce qu’il était nécessaire que les hommes connussent et la meilleure manière de leur inculquer cette connaissance. C’est ainsi que Jésus-Christ devint notre Maître. Comme Jean le dit:
«Au commencement était la Parole.
La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.
La Parole a été faite chair et a habité parmi nous.»
De même que les paroles transportent la pensée d’un homme dans l’esprit d’un autre homme, ainsi Jésus vint nous révéler la pensée de Dieu sur nous-mêmes.
Et Dieu — sachant combien il serait plus facile à l’homme d’apprendre la vérité qu’il désirait lui enseigner et le voir pratiquer, s’il pouvait contempler quelqu’un la vivant sous ses yeux — envoya Jésus pour être notre Exemple, aussi bien que notre Maître.
Troisièmement, Dieu vit que — avant que les hommes puissent pratiquer dans leurs vies ce qui leur était enseigné — leurs anciens péchés devaient être pardonnés.
Le merveilleux amour du Père.
Mais ceci ne pouvait pas se faire, tandis que les hommes pensaient que briser les lois de Dieu importe peu et que tout ce qu’ils ont à faire pour être pardonnés est simplement de pleurer et de prier quelque peu.
Dieu dit donc:
«Je vais faire un sacrifice qui montrera au monde combien il est grave de faire ce qui est mal et je pardonnerai tous ceux qui se repentiront et rechercheront véritablement Mon pardon.»
Ainsi Dieu donna librement Son Fils afin qu’il mourût pour nos péchés.
Ce don nous manifeste le merveilleux amour du Père céleste. Voilà quelle me paraît être la signification simple et certaine de ce texte.
Mais laissez-moi m’approcher davantage de vos cœurs.
– Quelle est la portée pratique de cet amour dans vos vies?
– Vous dites que vous êtes Ses disciples et que Son Esprit habite en vous. Vous dites que vous aimez le monde. Cela signifie que vous aimez les gens ignorants, méchants et grossiers qui vous entourent. En est-il vraiment ainsi, ou ne sont-ce que des paroles?
– Dieu a donné une preuve de Son amour.
– Quelle preuve du vôtre avez-vous donnée au monde?
– Laquelle donnez-vous aujourd’hui?
– Par exemple, quelle part de vos pensées lui consacrez-vous?
– Considérez-vous ses péchés et ses misères, ses dangers et son jugement à venir?
Pensez-vous à cela?
Je ne doute pas que vous ayez de très importantes choses à considérer, mais sûrement l’honneur de Dieu et les besoins des âmes demandent un peu de votre temps et de vos pensées.
Supposez que vous mettiez à part quelques minutes chaque soir et chaque matin pour songer aux péchés, aux tristesses des hommes et aux sacrifices que Dieu a faits en leur faveur, puis à ce que vous devriez faire vous-mêmes.
Souffrant du péché.
Laissez-moi vous demander quelle proportion de votre sympathie et de vos sentiments vous leur accordez.
– Votre cœur souffre-t-il jamais?
– Pleurez-vous parfois en voyant les hommes et les femmes oublier l’amour du Père et fouler aux pieds le sang de Son Fils?
– Votre âme gémit-elle quand vous les observez s’abandonnant à la méchanceté et glissant sur la large voie qui mène à la destruction?
– Quelle peine vous donnez-vous en faveur du monde périssant? Combien d’efforts réels faites-vous pour le salut du monde?
J’ose dire que beaucoup d’entre vous travaillent journellement très dur. Mais si vous rentriez chez vous un soir et que vous trouviez en feu la maison de votre voisin, vous oublieriez les labeurs et les fatigues de la journée et vous précipiteriez au secours de ceux qui seraient en danger.
Ainsi, quelle que soit votre activité dans d’autres directions, vous devez aider à retirer les pauvres pécheurs du feu — à les en retirer vraiment — en plein air, dans la salle, dans les auberges, chez eux, parmi les enfants et la jeunesse, en un mot à les en retirer en temps et hors de temps.
LE PÈRE A DONNÉ SON FILS DANS CE BUT.
Avez-vous donné un seul de vos fils et de vos filles? Si Dieu a eu de la joie de donner Son Fils, qu’en est-il en ce qui concerne vos bien-aimés?
En avant 1910 02 12
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