LE DIEU DE JACOB
L’Éternel des armées est avec nous; le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. (Ps. XLVI, 8.)
Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l’Éternel son Dieu. (Ps. CXLVI, 5.)
Il est remarquable que dans les deux passages ci-dessus cette expression «DIEU DE JACOB» soit présentée comme un titre de gloire, d’élévation et puisque Dieu lui-même a voulu s’honorer à nos yeux par cette association, assurément le fait est digne de notre considération.
Pour bien comprendre cette appellation, «le Dieu de Jacob», il nous faut nécessairement revoir les relations qui existèrent entre Dieu et son serviteur Jacob. Nous y discernons quatre faits bien distincts.
I. D'abord «le Dieu de Jacob» conçut, élabora, forma le meilleur des plans à l'égard de son serviteur. Or, CE DIEU EST NOTRE DIEU, c’est pourquoi nous pouvons dire: «Je suis faible et petit, mais l’Éternel pense à moi.»
Je suis un des problèmes de Dieu auquel, grâce à toutes les ressources de puissance et de grâce dont Il dispose, Il donnera la meilleure solution possible. Je ne sais pas ce que cela vous dit à vous, mais pour moi je suis extrêmement heureux à la pensée que Dieu condescend à faire de ma vie un de Ses problèmes et que, lorsqu’il en sera venu à bout, le résultat sera tout à Son honneur — par conséquent au mien.
Maintenant, voyons quel fut le plan de Dieu à l’égard de Jacob.
Pour commencer, notez qu’il était un de ces jeunes gens qui promettent peu.
Le chapitre XXV de la Genèse nous introduit dans l’intérieur où il naquit et d’où Dieu le sortit pour exécuter le plan magnifique qu’il avait formé pour lui. Évidemment, dans sa famille, rien ne faisait prévoir que Jacob pût jamais devenir ou faire quelque chose de bon.
Au verset 27 il est dit:
«Et les enfants grandissaient, et Esaü devint un grand chasseur, il chassait dans les champs, mais Jacob était un homme simple et restait à la maison. Et Isaac aimait Esaü parce qu’il apportait du gibier.»
Le père aimait son fils parce qu’il lui procurait de la venaison sans qu’il eût à la payer! Assurément il ne faut pas chercher la noblesse dans cet intérieur là. «Mais Rebecca aimait Jacob» d’un amour partial, peu judicieux, qui l’aurait perdu sans l’intervention de Dieu qui avait un meilleur plan pour son avenir.
«Jacob prépara un potage de lentilles et Esaü revenant des champs, fatigué, il dit à Jacob: Donne-moi de ce roux, je te prie, car je suis las; c’est pourquoi il fut appelé Edom. Et Jacob lui dit: Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse.
Et Esaü répondit: Je vais mourir, à quoi me servira mon droit d’aînesse. Jacob dit: Jure-moi que tu me le donnes aujourd’hui. Il le lui jura et il vendit son droit d’aînesse à Jacob.
Et Jacob donna à Esaü du pain et le potage de lentilles; il mangea et but, se leva et continua son chemin. Ainsi Esaü méprisa son droit d’aînesse.»
Tels étaient les deux frères, deux jumeaux: l’un profitant de l’appétit de l’autre pour lui ravir son droit d’aînesse; ce dernier léger au point de donner pour rien un droit auquel il aurait dû tenir!
Prenez-les les quatre, le père, la mère et les deux frères, peut-on attendre d’eux quelque chose de grand ou de bon?
Non, à moins que Dieu n’intervienne!
Mais c’est justement quand il n’y a plus rien à attendre des hommes que Dieu se montre. Sur ces entrefaites II entre dans la maison d’Isaac, met la main sur Jacob et se charge de son avenir.
Jacob, sous la pression de cette main s’écrie: «Ô Dieu, si tu veut être mon Dieu, Tu le seras!» Il le fut et vous savez ce qui en résulta.
Oh! quelle faveur quand Dieu forme un plan à l’égard de quelqu’un.
Que de milliers de fois n’a-t-Il pas opéré ce miracle!
Il m’est précieux de savoir que Dieu a un plan pour chacune de ses créatures et qu’une vie manquée n’est imposée à personne. II n’est nullement nécessaire de partir de ce monde avec le sentiment que vous avez perdu le meilleur de votre vie, puisque «LE DIEU DE JACOB» VEUT ÊTRE VOTRE DIEU.
Il ne demande qu’à entrer dans votre vie, à y introduire son plan d’amour et de grâce et à faire de son mieux pour vous rendre heureux.
Quelques-uns d’entre nous sont déjà assez âgés pour réaliser, avec un sentiment d’admiration et de reconnaissance, ce que Dieu a fait pour eux dans le passé. Tout l’amour d’une mère, toute la bonté d’un père n’auraient pu faire ce qu’il a fait.
Dès le commencement de notre vie II a projeté, espéré, travaillé pour nous, et notre principal sujet de joie dans l’éternité sera que:
«LE DIEU DE JACOB»
A ÉTÉ NOTRE DIEU DANS CE MONDE-CI.
(À suivre.)
En avant 1910 02 12
Table des matières |