LE ROYAUME DE DIEU EST POUR CEUX QUI LEUR RESSEMBLENT
Par le Chef d’État-Major
Les mots: «Le Royaume de Dieu» ont une double signification dans l’Évangile. Ils représentent:
– le Royaume de grâce dans ce monde,
– et le Royaume éternel de Justice dans le monde à venir.
C’est en considérant le royaume de Dieu sous ces deux aspects que nous pouvons apprendre d’importantes leçons sur la déclaration que Jésus, lui-même, a faite et qui forme l’entête de cet article.
L’enfance, comme les rayons du soleil, possèdent certaines caractéristiques dans le monde entier. Elles se manifestent à tous avec évidence. La poésie, la prophétie, de même que l’histoire, les reconnaissent et les exaltent. Que ce soit dans la hutte du Zoulou ou dans un de nos Bas-Fonds, le doux contact des mains du petit enfant touche les cœurs les plus durs. DIEU L’A VOULU AINSI!
Jésus-Christ, avec une sagesse qui est une preuve de la divinité de Ses enseignements, illustrait toujours les vérités universelles qu’il annonçait de manière à les rendre universellement compréhensibles. Son choix quant à notre texte ne peut être mal interprété — ni son application non plus.
* * *
1.— Parmi les caractéristiques de l’enfant, plaçons en premier lieu son entière dépendance de ses parents ou de ceux qui le dirigent, pour tout ce qui concerne la vie présente.
Je n’ai pas besoin de m’étendre à ce sujet, ce fait est évident; considéré au point de vue physique, mental ou moral, l’enfant doit dépendre nécessairement de quelqu’un d’autre.
N’en est-il pas ainsi dans le Royaume de la grâce de Dieu?
Que n’avons-nous pas gagné en nous appuyant fermement sur Lui?
Et combien en est-il, parmi ceux qui lisent ces lignes, qui ont perdu, au contraire, en s’appuyant sur eux-mêmes ou en refusant de dépendre uniquement et désespérément de Dieu?
Une dépendance pareille à celle du petit enfant est la seule manière d’obtenir les biens du Royaume de Dieu.
Il y a une leçon à tirer également de la dépendance des enfants envers les parents qui leur ont donné la vie.
Le nouveau-né spirituel est directement dépendant de Dieu, le Père de son peuple, d’une façon toute nouvelle et intime. Il peut réclamer la portion de son héritage.
Toutes les promesses de la Bible et toutes les déclarations du Saint-Esprit sont oui et amen pour lui.
Il ne s’appuie pas sur des intermédiaires; Il ne dépend pas non plus de son obéissance et de sa foi ou de son humble service; Il dépend du fait central et éternel, du Père qui est aussi Son Sauveur.
La dépendance signifie, en pareil cas, que c’est le Père qui donne lumière ou direction, qui donne force, courage, sainteté et vigueur spirituelle.
L’enfant de la grâce recherche ces dons, les réclame, les reçoit et plus il le fait, plus il appartient au Royaume du ciel sur la terre.
Le glorieux état du monde spirituel que nous appelons le ciel, devrait devenir une plus grande réalité pour tous. La Bible en parle beaucoup. La vie, comme une mer orageuse, dont chaque vague porte avec elle une menace de mort, monte et s’abaisse parmi les morts et les mourants.
Le dernier au revoir de quelques-uns de nos bien-aimés s’est déjà adressé à chacun d’entre nous, il a remué nos âmes, et nous a appelés à regarder à la gloire à venir de nos demeures célestes.
Alors pourquoi n’apporterions-nous pas davantage ces pensées d’espérance dans notre vie si laborieuse de chaque jour?
Jésus ouvre à nos yeux pour un moment l’une des portes de ce Royaume céleste, quand il nous déclare que ces habitants sont ceux dont la nature ressemble étonnamment à celle du petit enfant.
2.— Mais c’est la foi — cette confiance de l’enfance, qui en est le trait le plus distinctif et qui plus que quoi que ce soit d’autre, ennoblit la vie de l’enfant au milieu du terrible matérialisme de ses aînés.
Ah! croire — c’est la pierre de touche qui transforme toutes choses en or pur, qui transforme la monotonie de la pauvreté la plus profonde en une perspective d’abondance.
La foi est la sœur jumelle de la confiance. La main dans la main elles font un véritable jardin du voyage de la jeunesse, un jardin de fleurs toutefois, plutôt jardin de fruits. La confiance de l’enfant en ceux qu’il aime, cette confiance en leurs promesses, en leurs projets, cette confiance dans les joies à venir et par dessus tout, cette confiance si simple en son père et sa mère, — tout ceci a sa profonde signification pour nous dans ces mots de Jésus: «Le Royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.»
Car quel est le point essentiel de la vie des justes? LA FOI.
Nous sommes sauvés par LA FOI.
Nous vivons par LA FOI.
Nous combattons par LA FOI, comme Celui qui est invisible de même que la confiance toute simple d’un enfant est le secret de ces brillantes espérances, ainsi dans le Royaume de la grâce, croire est le bonheur.
En avant 1910 02 05
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