SERA-CE VRAI POUR VOUS?
Sur la foi du témoignage du Capitaine Seagrave, j’ai lu le nouveau livre que met en vente l’Intendance: «La Croix du Calvaire.»
J’ai donc maintenant, moi aussi, une opinion sur la question et elle peut se formuler en deux lignes. La voici:
«On ne m’en avait pas dit la moitié!»
Je me sens pressée de dire à chaque lecteur de l'En Avant, si vous n’avez pas ce livre, faites-en l’acquisition immédiate.
Ce n’est pas un ouvrage qu’on lit tout d’une haleine pour savoir ce qu’il renferme et qu’on pose ensuite.
C’est un livre qu’on lit et relit, qu’on médite sous les regards de Dieu, j’allais presque dire qu’en lit à genoux tant, d’un bout à l’autre, un sentiment d’adoration vous saisit, une soif d’abandon, de consécration vous prend tout entier, on se sent pressé de s’offrir tout à nouveau à Dieu pour vivre la vie qui y est dépeinte, même si cette lumière n’est pas nouvelle et si déjà, antérieurement on s’est livré à Lui dans ce sens précis.
Je sens qu’en disant cela, je dépeins faiblement l’impression que j’ai ressentie en mon âme. Ce que je puis dire de mieux pour essayer d’en donner une idée à peu près exacte, c'est que j’ai dû interrompre à tout moment ma lecture pour prier et m’offrir à Lui.
Ce qui est certain, c’est qu’on se sent en présence de quelqu’un qui relate une expérience ou plus exactement, communique un message de Dieu et, à ce niveau-là, on ne peut qu'adorer en silence, et c’est ce que j’ai fait.
Je voudrais pourtant répondre d’avance à une objection qui m’a été formulée et qui pourrait être dans l’esprit de plusieurs, et par suite éloigner de la lecture de ce bel ouvrage.
«Certains auteurs religieux étrangers, m’a-t-on dit, en raison de leur mentalité qui ne s’harmonise pas avec la nôtre, ont une façon de dépeindre certaines expériences religieuses que, non seulement ils ne vous donnent pas envie de les réaliser, mais qu’ils vous en éloignent. Ces livres nous paraissent indigestes, et nous font plutôt du mal que du bien.»
J’ai fait aussi cette expérience et j’ai rencontré sur mon chemin des gens religieux qui avaient une telle manière de parler des choses de Dieu que si je n’avais pas possédé en mon âme une certitude reposant sur une expérience personnelle et bien définie, ils m'auraient à tout jamais dégoûtée de ces questions et que je me serais écriée: «Oh! s’il vous plaît, ne me parlez plus jamais de Dieu, ni de religion!»
Et, bien loin de me conduire au salut, ils m’en auraient à jamais éloignée. Ceci dit, je me hâte d’ajouter que «La Croix du Calvaire» m’a produit une impression diamétralement opposée. J’ai fait l’acquisition d’un certain nombre d’exemplaires dont je veux faire don à plusieurs personnes à la vie spirituelle desquelles je m’intéresse et si j’étais plus riche j’aimerais m’en procurer quelques centaines pour les répandre.
Vous donc, qui portez sur votre cœur le fardeau de plusieurs âmes qui vous sont chères, offrez-leur ce livre ou invitez-les à se le procurer, et avant toutes choses. Lisez-le vous-mêmes!
Une Parisienne.
En avant 1910 01 15
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