EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE CHANT DE SON TROUPEAU

PSAUME 23

Étant dans les Alpes tout dernièrement, j’aperçus devant moi un berger et son troupeau. La scène qui se présentait ainsi à mes regards était très impressionnante; le petit ruisseau, les pâturages, le berger dans sa vareuse bleue allaient si bien ensemble! Mais combien plus encore, si moi-même j'avais été un berger parmi cette nation de bergers!

David était berger quand il chanta le Chant du Troupeau (psaume 23); il l’a chanté à un peuple dont les ancêtres avaient dit dans une certaine occasion: «Tes serviteurs ne sont que de simples bergers.»

Néanmoins, ce chant est aimé de toutes les nations, car dans le monde entier on n’en trouverait pas un qui ait rempli et embaumé le cœur plus que ce petit psaume si court, de 6 versets.

Sans aucun doute le monde pourrait se passer facilement de bien des livres magnifiques pourtant, et il ne le pourrait jamais de ce rayonnant petit psaume tout ensoleillé. Il a été le moyen de sécher bien des larmes et un baume dans lequel bien des cœurs ont versé leur foi paisible.

Le Seigneur est mon berger.

Qui est le Seigneur dans ce verset? Si nous étions au Nouveau Testament nous n'aurions aucun doute, car les Disciples ont donné ce nom à Jésus; de plus il se l’est donné lui même en disant: «JE SUIS LE BON BERGER».

Il s’ensuit qu’après une lecture hâtive le lecteur pourrait aussi penser que c'est de Jésus qu’il s'agit.

Oui, nécessairement, mais non exclusivement, car LE PÈRE, COMME LE FILS, EST NOTRE BERGER; sans hésiter nous pouvons y comprendre le Saint-Esprit, car dans chaque ligne de ce magnifique chant, C’EST LE TRAVAIL DE L’ESPRIT QUI EST LA BASE DU tout.

Ainsi toute la Divinité est comprise dans ce seul mot Seigneur, dans une parenté divine étroitement unie.

Mais quelle conséquence ceci comporte-t-il pour moi?

Être berger veut aussi dire être un chercheur, en ce cas spécialement. Il arrive parfois de voir un troupeau sans berger.

Où est celui-ci?

Il est par voies et par chemins cherchant une brebis égarée et une fois qu’il l’a trouvée, il la rapporte sur ses épaules avec joie et le cœur en paix.

Mais a-t-on jamais entendu parler d’un berger qui a dû chercher chaque membre de son troupeau? Jamais.

Il n’y a que pour Christ, le Bon Berger, qu’il en a été ainsi, car nous étions tous comme des brebis: nous nous étions tous égarés.

Être un berger veut dire aussi être un gardien.

On a trouvé les bergers de Bethléhem «gardant les troupeaux la nuit» et cela n’est pas travail facile dans ces pays, contre les bêtes féroces, les brigands et voleurs, etc. Mais:

GARDER L’ÂME DE L’HOMME N'EST PAS NON PLUS UN PETIT TRAVAIL.

Il est vrai que la vie du Bon Berger n'est plus en jeu. Il l’a donnée une fois, mais maintenant II est ressuscité.

Malgré cela, il peut être bien peiné et blessé par notre ingratitude ou notre négligence.

Oh! la folie des brebis qui agissent ainsi, qui la décrira jamais?

Oh! la fidélité du Berger dévoué!

Satan est si subtil que s’il ne peut nous attaquer de front, il le fait par derrière. Certainement, des âmes si tentées et si impressionnables ont besoin d’être bien surveillées, bien gardées. Mais celui qui garde, Israël ne sommeille, ni ne s'endort.

Les brebis du troupeau regardent toutes vers Jésus.

Cherchez Sa face, Ses bras, Son cœur, et vous réaliserez que réellement être berger veut dire être gardien, ce qui implique de sa part des «soins de toute nature».

– Tout ce qu’il y a de bon en Christ (et il n’y a que cela) le rend propre à être votre Berger.

– Toute la paternité du Père, la consolation du Consolateur les rend propres à être votre Berger.

La tendresse humaine peut d’une manière ou d’une autre vous faire défaut, mais jamais, au grand jamais, vous n’arriverez à épuiser la vertu ou la patience de l’Amour divin.

Fut-il jamais Berger plus tendre

Toujours prêt à veiller et répondre.

Mais toute cette tendresse devient doublement précieuse quand nous pouvons une fois comprendre qu’elle est NOTRE propriété, toujours à NOTRE notre disposition.

Luther remercia Dieu pour le pronom personnel, mais, en cette circonstance, qui ne remercierait pas Dieu pour le pronom possessif?

Un esprit d'une confiance illimitée est dépeint dans cette phrase, et le mot le plus doux de tous, c’est le petit monosyllabe «MON» mon Berger. IL EST MON BERGER.

S’il est le mien, alors tout ce qu’il possède d’amour est à moi et mon cœur s’y repose avec confiance pour toujours.

S’il est à moi, alors tous ses soins et toute sa puissance sont à moi et mon âme peut se confier en «Lui» pour tout et partout.

Tout ce qu’il possède est à ma disposition et II veille sur moi dans le cas où quelqu’un ou quelque chose voudrait me nuire; mais encore mieux que toutes ses bénédictions, c’est Lui, Lui-même, meilleur que tous ses dons, ses soins, sa consolation, c’est Lui-même. Oh! oui, la plus douce pensée pour moi, sa brebis, est que l’Éternel est MON Berger.

Mais il ne devient MA possession

que quand je deviens SA propriété...

... car parmi les troupeaux d’hommes et de femmes, il y a plusieurs bergers qui voudraient conduire.

La superstition, le scepticisme, le monde, le péché, tous se réclament de ce titre.

Qu’en dites-vous, lecteur?

Moi je peux répondre: L’ÉTERNEL EST MON BERGER.

S’il me fallait d'autres raisons que la bonté, la tendresse du berger, pour suivre Christ, je les trouve au commencement et à la fin de ce psaume JE NE MANQUERAI DE RIEN.

L'homme peut suivre le monde, y chercher son tout, mais tôt ou tard, il lui manquera quelque chose. Mais celui qui fait de l’Éternel son Berger, ne manquera de rien, de rien de ce qui lui est bon.

– Il n’aura plus besoin de pardon, car si Dieu pardonne, qui condamnera?

– Il n’aura plus soif de la grâce; car l’Éternel est le Dieu de TOUTE GRÂCE.

– Il ne s’ennuiera pas après des amis, car il sera appelé l’ami de Dieu qui est l’Ami des amis, qui est l’amour même.

Il n’y a rien comme les bontés de Dieu, nul amour comme son amour, nulle source rafraîchissante comme la source des eaux vives, nul repos comme dans ses bras (sur Son sein) nulle joie comme la Joie Éternelle.

Plongeons-y, oh plongeons-y, et restons là. Restons là, satisfaits éternellement. Alléluia, Amen. Que chacun dise:

OUI, L’ÉTERNEL EST MON BERGER!

Faites-en l’expérience.

En avant 1904 07 09