UNE JOURNÉE BÉNIE AU SERVICE DE JÉSUS-CHRIST
Le salut à la maison - L’amour remplaçant la haine - Miracle du XXe siécle.
«Votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur», venions-nous de lire dans notre culte du matin (1 Corinth 15-58) et, remplies de foi en cette promesse, nous partons accomplir la mission que le Seigneur nous confie; mission belle entre toutes: affermir les genoux qui chancellent, relever les courages abattus.
À cette tâche, qui suffira? pensons-nous dans nos cœurs. Et le Seigneur de nous répondre: «Moi, en faisant éclater ma force en ta faiblesse».
En route, donc; notre uniforme soulève de çà, de là, quelques réflexions, mais avons-nous le temps de nous y arrêter?
Nos cœurs et nos esprit; sont trop préoccupés de leur tâche pour le faire. Nous sommes à la première étape de la journée, et notre première visite est pour une chère mère de famille qui attend avec joie ses Officières, bien occupée au travail qu’elle doit livrer dans la journée et qui est loin d’être terminé, elle peut à peine se déranger pour nous offrir des chaises.
Heureusement, nous sommes venues, non pour être servies, mais pour servir; aussi, quelques minutes après, nous étions à l’œuvre pour l’aider d’une manière pratique, et bientôt, le travail terminé, elle put jouir un peu des conseils d’encouragement que nous lui donnons.
Le temps passe vite lorsqu’il est bien employé, c’est midi, une autre chère amie a réclamé le privilège de nous avoir et, avec joie, elle exerce l'hospitalité recommandée par Saint Paul.
Ensuite, nous consacrons un moment aux enfants, nombreux dans cette maison, et bientôt, après avoir chanté les cantiques de Sion, nous voici tous à genoux: dix personnes, petits et grands.
Quel beau spectacle que ces enfants à genoux: les yeux fermés, ils font penser au ciel et inspirent ma prière; nous eûmes là un moment béni, où nos âmes s’élevèrent jusqu’à Dieu, lui exposant nos besoins et quand nous nous relevons, un courage tout nouveau semble illuminer le front de nos amis, pour qui la lutte pour la vie est réelle et souvent bien dure.
Puis nous quittons cette maison et, accompagnées par l'une de nos amies, nous nous dirigeons dans un autre quartier, et là nous voyons et entendons des choses merveilleuses, plus qu’aucune découverte, aussi belle soit-elle.
Le salut est entré dans la maison où nous sommes et a tout transformé.
Oh! quelle plume habile il faudrait pour décrire ces choses: mais écoutons la personne qui nous parle, et puisse ce témoignage aider une âme indécise peut être.
Oh! nous dit-on, il y a seulement quinze jours tout m’était à charge: le travail, en grondant, bousculant les enfants, je l’accomplissais, le découragement, la haine, le diable enfin remplissait mon cœur et la paix n’était pas dans mon cœur, et maintenant je ne me reconnais plus.
Quand les soucis veulent venir, alors je prends mes boîtes avec un nouveau courage et joyeusement je redouble d’ardeur et pense que Dieu a été si bon pour moi de me faire vous connaître et par votre moyen venir à Lui que je ne me désole plus. Il va m’aider, et vous prierez pour moi; la haine même n’est plus dans mon cœur: hier j’ai rencontré une personne que je ne pouvais rencontrer sans sentir la colère bouillonner en moi, et chose extraordinaire je n’ai ressenti aucun sentiment, j’ai pu rester calme et dire à Dieu: Bénis-la et montre-lui sa méchanceté.
Enfin tout est ensoleillé maintenant. Oh que je suis heureuse de vous avoir connues!
Émues nous écoutons ce témoignage si simple, mais si vibrant du premier amour. Nous sentons profondément que c’est le Seigneur qui a fait cela et à Lui nous rendons toute la gloire.
Ensemble nous avons un moment béni, nous lisons dans la parole de Dieu quelques précieuses promesses, nous donnons quelques conseils à cette chère âme qui les reçoit avec reconnaissance et avant de nous séparer, nous allons encore nous unir dans une ardente requête.
«Oh! nous dit notre amie, il y a quelqu’un dans la maison qui aimerait assister à la prière. Voulez-vous que j’aille la chercher?»
Avec joie nous acquiesçons à ce désir et nous sommes encore à genoux; le Saint-Esprit est manifeste à nos âmes, nous assiégeons le trône de grâce en faveur de ces cœurs si simples, mais si désireux d’apprendre les choses qui concernent le royaume de Dieu.
Quand nous nous relevons, les larmes inondent le visage de nos amies, larmes bénies qui montrent que ces cœurs sont touchés et accessibles au salut. La chère voisine nous dit merci et à regret nous quittons ce quartier où un véritable intérêt est suscité; les enfants veulent venir nous embrasser et nous demandons bien instamment à Dieu de continuer l’œuvre commencée.
Joyeuses nous rentrons au logis. Nos cœurs sont émus et nous parlons peu, ne trouvant pas de mots exprimant bien notre reconnaissance envers Dieu de ce que, à cette question: «Où as-tu glané aujourd’hui», nous pouvons répondre:
Dans ta vigne, Seigneur; fais fructifier le travail de nos mains.
Heureuse plus que jamais dans la mêlée.
J. Villevieille.
En avant 1904 12 03
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