MÉLI-MÉLO
L’HOMME ET LA BÊTE
Une voiture pesamment chargée, attelée d’un cheval et conduite par un homme, avait à gravir une côte escarpée. La bête sous le harnais tirait avec courage, l’homme armé d'un fouet frappait avec vigueur; tous deux voulaient la même chose, l’arrivée du fardeau au sommet de la colline; mais, hélas! le char n'avançait guère, parfois il reculait, et nos deux ouvriers étaient à bout de forces et d’inventions.
— Hue! criait le charretier.
— Je voudrais bien avancer, pensait le cheval; mais je ne le puis pas.
— Ah! rossinante! dit le premier, appliquant un vingtième coup de fouet.
— Cela ne me donne guère de force, pensait le second, bien au contraire; je souffre un peu plus, et je puis moins tirer.
— Ah! brigand, tu ne veux pas marcher? Pan!
— et le fouet acheva l’explication.
Enfin, l’un écume de rage, l’autre de fatigue; l’un est rouge de sa colère, l’autre de son sang.
Lecteurs, je vous le demande: Quel est l'un? Quel est l'autre? Quelle est la bête brute? Quel est l’animal raisonnable? Je vous le laisse à deviner!
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Y AVEZ-VOUS PENSÉ?
Un étranger visitant un jour un hôpital fut accosté par un aliéné qui lui dit:
— Monsieur, avez vous jamais rendu grâce à Dieu pour la raison qu’il vous a donnée?
— Non, répondit l'inconnu un peu surpris.
— Ni moi non plus, reprit le pauvre affligé, et il me l’a ôtée!
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DU CALME!
Un domestique de Frédéric II l’avait tellement impatienté qu’il lui donna un soufflet qui dérangea un peu ses cheveux. Le valet sans se déconcerter va se placer devant la glace de la chambre du Roi et refait devant lui sa boucle qui était tombée.
— «Comment, dit le roi, tu as l’audace?
— Sire, répond le domestique, c’est seulement afin que les gens qui sont dans l’antichambre ne s’aperçoivent pas de ce qui s’est passé entre nous deux.
— Le roi ne put s’empêcher de rire «et vous aussi n'est-ce pas?» et passa dans une autre chambre.
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NEWTON
Jean Newton disait un jour:
— Quand j’étais jeune, j’étais sûr de beaucoup de choses; maintenant, il n'est plus que deux choses desquelles je veuille être tout à fait certain:
la première, c’est que je suis un pauvre pécheur,
la seconde, c’est que Jésus-Christ est un tout puissant Sauveur.
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AU PORT
Voici, elle vient! Ton tour arrive habitant du pays (Ez. 7. 7.)
Ces paroles du prophète viennent de s’accomplir pour une amie du Corps de St-Jean-du-Gard, Madame Dhombres. Elle a quitté les siens en déclarant qu’elle était sauvée et qu’elle allait au ciel. L'Enseigne Mousseaux a présidé un culte à la maison, M. le Pasteur Cadix, sur la tombe. Nous exprimons à la famille toute notre sympathie.
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PARABOLE DE FRANKLIN
Sur la guerre. Un jeune ange de distinction ayant été envoyé ici-bas en mission pour la première fois, on lui donna pour guide un vieux génie.
Ils arrivèrent en planant sur les mers de la Martinique,(lisez Mandchourie) précisément le jour ou se livrait une bataille opiniâtre entre les flottes de Roding et de Grasse (12 avril 1772).
Lorsque à travers des nuages de fumée, il vit le feu des canons, les ponts couverts de membres mutilés, de corps morts ou mourants, les vaisseaux coulant à fond, s’embrasant ou sautant en l'air, et au milieu de cette scène de misère et et de destruction, ce qui restait de l’équipage s’égorgeant avec fureur:
— «Sot étourdi, dit-il à son guide avec colère, vous ne voyez pas ce que vous faites. Vous vous chargez de me conduire sur la terre et vous m'emmenez en enfer».
— «Non, reprit guide, je ne me suis pas trompé; et ce sont les hommes que vous voyez. Les diables ne se traitent jamais les uns les autres d’une manière aussi barbare; ils sont pleins de jugement et plus de ce que les hommes appellent orgueilleusement humanité».
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CHEZ LES PAÏENS
Les païens ne sont pas propres et l'un des traits habituels qui suivent la conversion des sauvages et des barbares c’est le besoin de propreté. Les indigènes de Livingstonia sur le bord du Nyassa, achetèrent pendant le courant de l’année 1883, dix tonnes de savon. C’était un signe des progrès de la mission.
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FLÈCHE! !
Approchez de cette fosse, regardez ces ossements blanchis et disjoints; voilà tout ce qui reste ici-bas d’un homme que vous avez connu peut-être et qui ne pensait pas plus à la mort, il y a peu d’années, que vous n'y pensez aujourd'hui.
Ne fallait-il pas, en effet, qu'il songeât d’abord à sa fortune, à celle des siens, à l’établissement de sa famille?
Aussi s’en est-il occupé jusqu’au dernier moment.
Eh bien! maintenant allez, entrez dans sa maison.
Des héritiers indifférents y jouissent des biens qu’ils avaient amassés, et travaillent eux-mêmes à en amasser de nouveaux; du reste, un souvenir du mort, quelque chose de lui subsiste cependant, et la tombe ne le renferme pas tout entier.
Il avait une âme, une âme rachetée du sang de Jésus-Christ: où est-elle?
À l’instant où elle quitta le corps, sa demeure fut fixée,
OU DANS LE CIEL SANS CRAINTE DÉSORMAIS,
OU DANS L’ENFER SANS ESPÉRANCE.
Terrible, terrible alternative! Et, à présent, plongez-vous dans les soins de la terre, différez votre conversion; dites encore. Il sera temps demain.
Insensé! ce temps, dont tu abuses, creuse ta fosse,
et demain ce sera l’éternité!
Marius .
Aux Ondes par l’Estrechure (Gard)
En avant 1904 11 26
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