ON A PERDU SA PEINE ET SON TEMPS...
... quand après avoir travaillé toute la semaine on dépense le SAMEDI SOIR la paie que tout bon père de famille devrait RAPPORTER À LA MAISON.
UNE RÉCOMPENSE EST PROMISE à l’ouvrier tempérant: c’est le bien-être, la santé, le bonheur domestique.
Le châtiment de l’alcoolique, c’est la Misère, la Haine, la Folie, la Prison, le Suicide.
QU’ON SE LE DISE!
AUX PARENTS
Vous craignez pour vos enfants le croup, le feu, le chien enragé. Vous avez raison.
Mais pensez-vous que vos enfants puissent être empoisonnés sans danger?
Il est criminel de donner de l’alcool aux enfants sous une forme quelconque: avec ou sans café, avec ou sans sucre, comme apéritif ou comme digestif caché ou non dans du sirop.
— Le développement physique et intellectuel est retardé ou entravé par l’usage de l’alcool. De plus, il est criminel de devenir soi-même un alcoolique, parce que c’est une manière d’empoisonner ses enfants à l’avance.
Les enfants d’alcooliques sont marqués d’une tare héréditaire.
Or, l’alcoolique n’est pas nécessairement un ivrogne; c’est souvent un homme réputé sobre, mais QUI A RUINÉ SANS LE SAVOIR SA PROPRE CONSTITUTION PAR L’USAGE QUOTIDIEN ET MÉTHODIQUE DE L’ALCOOL.
On a suivi trois générations de buveurs dans 215 familles différentes; sur le total des individus examinés, on trouva:
Criminels 14 0/0
Épileptiques 17 0/0
Aliénés 19 0/0
Enfants atteints de convulsions 22 0/0
Alcooliques: 427, soit 50 0/0
Dégénérés 60 0/0
Sur 814 enfants, victimes de leurs parents, on a compté:
16 morts nés,
37 naissances avant terme,
55 cas de tuberculose et 121 morts prématurées. Total: 219.
Et l’on s’étonne que la France se dépeuple! (en 1904)
Parents! ne dites plus jamais:
«En buvant, je ne fais de tort qu’à moi-même.»
C’est faux. Ayez pitié de vos enfants! Renoncez à l’usage des spiritueux. Joignez-vous à une Société de tempérance ou à une Ligue CONTRE L’ALCOOLISME.
Et s’il y a des pères et des mères qui sont décidés à laisser le poison sur la table de famille, qu’ils aient au moins le courage de protéger l’enfance contre eux-mêmes, et qu’ils enrôlent ces pauvres petits dans les Unions scolaires qui luttent contre l’alcool.
LE PAIN EST CHER mais l’alcool est bien plus cher, puisqu’un litre d’alcool coûte plus que DIX KILOS DE PAIN.
LE PAIN EST CHER mais l’alcool coûte bien plus cher, puisqu’un seul kilogramme de pain est plus nourrissant que MILLE LITRES D’ALCOOL.
LE PAIN EST CHER mais il donne de la vigueur, tandis que l’alcool procure une excitation passagère et factice, énerve le travailleur, épuise les forces, vide la bourse, disperse la famille, obscurcit l’intelligence, pervertit la conscience. Le Pain est cher mais il est la richesse du pays; l’alcool conduirait la Patrie à sa perte si les BONS CITOYENS n’y prenaient garde.
LE PAIN EST CHER et on propose, avec raison peut-être, de diminuer les droits qui le frappent; l’alcool est cher, et il faut l’imposer davantage encore, pour en enrayer la consommation.
VIVE LE PAIN! À BAS L’ALCOOL!
En avant 1904 07 02
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