EFFETS DU TABAC SUR LES JEUNES GENS
Comme tous les éléments qui ont un effet sur les nerfs, le tabac exerce une action diverse sur les différents individus qui en font usage, et il ne saurait être l’objet de règles absolues.
Pour la plupart des constitutions, il a des effets délétères. Il est toujours nuisible aux fumeurs qui n’ont pas atteint un entier développement, et l’on ne devrait jamais en user avant l’âge de 25 ans.
Le Dr. Seaver, directeur du laboratoire de physique à Yale, a classifié, durant neuf ans, les étudiants qui ont fréquenté cette Université et il les a soumis à un examen minutieux. Il a constaté que les fumeurs paraissaient de quinze mois plus âgés que les non-fumeurs et qu’ils étaient de plus courte stature.
La nicotine est un obstacle à la croissance et ses effets, sous ce rapport, sont très sensibles. À Yale, pendant le cours dont la durée est de quatre ans, ceux qui ne fumaient pas, bien qu’ils fussent plus grands lors de leur entrée, grandissaient de 24 0/0 plus que les fumeurs et leur poitrine devenait de 24 0/0 plus large que celle des autres.
Le Dr. Hitchcock, du collège Amherst, a trouvé des différences encore plus marquées. La différence, dans la force des poumons, est très frappante dans les deux classes et elle a été remarquée par tous les observateurs. Elle montre l’effet du tabac sur la respiration, la nicotine étant très nuisible aux voies respiratoires.
Quant aux effets de la nicotine sur les facultés mentales, il est plus difficile d’interpréter la signification des statistiques. Parmi les élèves les plus brillants de Yale, seuls 5 0/0 sont des fumeurs, tandis que parmi ceux qui ne peuvent obtenir des diplômes, 60 0/0 font usage du tabac.
Telle statistique particulière ne signifie pas rigoureusement que la décrépitude mentale accompagne l’usage du tabac chez les jeunes gens, car d’autres facteurs sont à considérer, mais elle n’est guère flatteuse pour les fumeurs.
En avant 1904 06 25
Table des matières |