EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE CANON GRONDE AU CHEMIN VERT

Depuis plus de quinze jours, l’on annonçait, soir après soir, que le canon salutiste se ferait entendre le 10 mai dans notre salle; aussi n’était-ce pas sans impatience que chacun attendait ce jour. Il me semble entendre ces réflexions: comment un canon dans une salle de l’Armée du Salut! Pas possible! Eh oui, cela est possible, les Salutistes sont des gens si extraordinaires!

Mercredi soir notre salle était pleine d’un public mélangé, nous avons eu le privilège, ce soir-là, de voir dans notre réunion un pasteur avec les moniteurs et monitrices de son Église, venus chez les Salutistes pour y puiser un peu de zèle.

La réunion commence par un chant du journal, enlevé avec entrain, par une estrade bien garnie. La Capitaine Faigaux qui nous lit la Bible attire notre attention sur l’obéissance de Philippe à l’appel de Dieu, qui eut pour résultat une merveilleuse conversion.

Après un appel fait à chaque pécheur, le canon se fait enfin entendre. J’entends encore l’Enseigne Escorne disant qu’elle aurait voulu être sur la tour Eiffel pour bombarder tous les cœurs des Parisiens, mais en attendant que cela arrive, elle bombarde les cœurs qui sont dans la salle.

Une puissante réunion de prières a terminé cette belle soirée, où chacun a été encouragé, réconforté. L’au-delà, tel était le sujet de la réunion de jeudi soir.

Après une bonne après-midi passée à la campagne, nous sommes tous rentrés pleins de feu pour notre réunion du soir. Le public, quoique moins nombreux était d'une tranquillité parfaite; la réunion fut très puissante. Chaque personne mise en présence de sa responsabilité vis-à-vis de l’appel de Dieu put se demander ce soir-là où elle irait passer l’Éternité.

À la réunion de prières deux âmes vinrent en sanglotant se jeter aux pieds de la Croix. Puisse Dieu achever l’œuvre merveilleuse commencée dans leurs cœurs et faire de ces deux âmes des soldats bouillants pour Sa cause.

Nous croyons pour de grandes victoires au «Chemin Vert», car DIEU COMBAT AVEC NOUS.

Une heureuse dans la guerre,

Cadette H.

En avant 1899 05 20