Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UNE HORLOGE QUI NE MARCHE PAS


Il existe à Rochefort, au musée de l’Arsenal, conservée avec un soin tout particulier, une horloge qui ne marche pas. «Pourquoi la conserver si précieusement, me direz-vous, si elle ne marche pas? Est-elle faite de quelque métal précieux, dans quelque marbre rare magnifiquement sculpté, ou enrichie de pierreries inestimables, ou faite par quelque main royale?

Non, rien de tout cela, c’est une pièce de cuivre assez laide, sans aucun ornement et qui fut construite par la main d’un forçat.

«Mais enfin...»

Voici, je vais satisfaire votre curiosité: Sous je ne sais plus quel roi, Louis XIV ou Louis XVI, purgeait sa peine dans le bagne de Sa Majesté un forçat, du nom de Dubois, condamné pour avoir assassiné sa belle-sœur. Le personnage était peu intéressant, mais il était fort habile. Il faisait de ses mains ce qu’il voulait, hélas! on vient de le voir, mais son habileté en mécanique était remarquable.

Au lieu de le faire ramer dans une galère, on le fit travailler de son état de mécanicien. Le directeur du bagne où il était le félicitant un jour de son travail, Dubois lui dit: «Tout cela n’est rien, mais j’ai trouvé le mouvement perpétuel et, si vous voulez, je vous ferai une horloge qui ne s’arrêtera jamais.»

Je vous en défie, dit le directeur.

Dubois insistait, on lui fournit les moyens de mener à bien son ouvrage. On sait que le mouvement perpétuel est considéré aujourd’hui encore, de même que la pierre philosophale, qui transforme tout ce qu’elle touche, ou l’Elixir de longue vie, qui rajeunit éternellement le corps humain, comme une folle utopie absolument irréalisable. Cependant, quelques mois après, le forçat, triomphant, apportait à son directeur la pièce qui figure aujourd’hui à l’arsenal de Rochefort.

Elle marcha sept ans, sans être remontée, bien entendu. Mais voici que notre forçat abusant de la demi-liberté qui lui avait été octroyée en retour, se mit à fabriquer de la fausse monnaie, fut découvert et remis aux fers. Alors il demanda au directeur la permission de regarder l’horloge pour arranger quelque chose. On le lui permit. Il toucha à une pièce et l’horloge s’arrêta. Depuis, tous les efforts pour la faire marcher furent inutiles!


En écoutant ce récit, mon esprit s’envolait loin du forçat et de son horloge pour penser à un ouvrage autrement compliqué, autrement merveilleux, je veux dire à la plus haute création de Dieu, à l’homme.

Dieu avait créé l’homme de sa libre et propre volonté.

Il l’avait créé pour une destinée éternelle, et dans une perfection relative; c’est-à-dire que pour être absolument parfait, l’homme n’avait qu’à faire un choix, UN SIMPLE CHOIX:


IL AVAIT À PRÉFÉRER LA VOLONTÉ DE DIEU À LA SIENNE.


À la première occasion qui se présenta, l’homme tenté hésita, faiblit, désobéit à Dieu et chuta. Le péché, avec ses conséquences désastreuses, mortelles, venait de prendre racine dans son cœur. Ainsi, la merveilleuse création de Dieu était désormais gâtée; le merveilleux rouage ne marchait plus; la tare honteuse s’était attachée à lui.

Quelles conséquences?...

Le péché, avec son cortège affreux de ruines, de malédiction et de mort avait pour toujours souillé et détruit le délicat et sublime chef-d’œuvre du Créateur. Alors que fait l’homme, que font les hommes?

Comme tous les maladroits horlogers, tous les maréchaux-ferrants qui s’évertuèrent, avec leurs gros doigts stupides, à faire marcher l’horloge du forçat, et ne parvinrent qu’à la détraquer davantage, ainsi firent tous les philosophes et tous les moralistes afin de raccommoder le merveilleux ouvrage de Dieu. Tour à tour, ils vinrent présenter leur infaillible remède, l'universelle panacée qui devait, selon eux, guérir l’homme, régénérer l’humanité, et d’un monde enfer faire un monde paradis. Tous ces soi-disant philosophes, avec un orgueil effronté, affirmèrent leur doctrine bonne, à l’exclusion de toutes les autres. Dieu les gênait, ils Le supprimèrent..., dans leur idée du moins.

Et pour n’avoir rien à faire avec Dieu, ils entourèrent ce monde d’une triple enceinte d’acier en disant:

«Nous ne voulons pas du surnaturel!

Nous n’avons besoin ni de Dieu, ni de ciel, ni de miracles.

Nous pouvons nous suffire parfaitement!»

Ainsi le nom de Dieu fut proscrit par un grand nombre.

Par d’autres, il fut déshonoré, ce qui acheva la déroute des religions humaines. Et aujourd’hui, à la fin de ce XIXe siècle (en 1899), et depuis six mille ans que l’homme cherche à vivre sans Dieu, l’on entend dire par quelques-uns:

«Le Christianisme a vécu; il râle, après avoir échoué piteusement; à nous l’avenir! nous sommes à l’aurore d’un monde nouveau où il n’y aura plus NI DIEU NI MAÎTRE!»

Et pendant ce temps, les iniquités s’accumulent.

Le bilan des suicides, des meurtres, des vols, des infamies de toutes sortes, devient, chaque année, plus effrayant.

L’égoïsme toujours plus féroce est comme la lèpre hideuse du progrès.

Ce vieux monde craque sinistrement sur ses fondements pourris, et l’on entend des fous qui crient pour ne rien entendre: Tout va bien! nous avons la victoire!


Ô Éternel, aie pitié de ce monde pour lequel Tu T’es sacrifié en la personne de Ton Fils Jésus.

Ô Éternel, fais souffler Ton Esprit sur ces ossements desséchés, et donne aussi plus d’amour et de courage à ceux qui voient le danger, qui ont été éclairés; OUI, DONNE-NOUS PLUS DE COURAGE POUR AVERTIR, pour supplier les hommes de se tourner vers Toi, de se convertir et de se repentir.

Nous crions vers Toi, Seigneur, entends-nous et sauve!


Tu es l’unique espérance,

Tu es le Seul Sauveur.

Il n’y a dans le ciel et sur la terre aucun autre nom par lequel les hommes puissent être sauvés que ton nom, Ô Jésus-Christ.


A. Antomarchi.

En avant 1899 05 13


 

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