Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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CRUAUTÉ


Un soir de Noël, un pauvre vieux colporteur juif se dirigeait du côté d’un petit village des environs de B. Il marchait lentement, ployant sous une lourde caisse, remplie de toutes sortes de petits articles, particulièrement recherchés à ce moment de l’année. Chemin faisant, un violent orage éclata; le vent se mit à souffler avec force, soulevant des tourbillons de neige rendant très difficile la marche de notre homme qui, en fin de compte perdit sa route.

Il était là, exténué de fatigue, le corps à moitié gelé, sans asile, sans aucune connaissance du lieu où il se trouvait; mais, prenant de nouveau son courage à deux mains, il résolut de faire un effort pour retrouver sa route.

Il avait fait à peine quelques pas qu’il s’arrêta, croyant avoir entendu un faible gémissement, puis, se dirigeant du côté d'où lui semblait être venu ce bruit, il découvrit, accroupie dans la neige, la figure et les petites mains bleuies par le froid, une petite fille de cinq ans.

Le cœur du colporteur fut touché; abandonnant sa pesante marmotte, qui contenait toute sa fortune, il se saisit de l’enfant, l’enveloppa du mieux qu’il put dans son manteau et, avec ce fardeau d’un nouveau genre, il se mit à lutter de nouveau contre la tempête, en quête d’une habitation humaine. Bientôt, il aperçut dans le lointain une lumière reflétant faiblement sur la neige; il se dirigea vers elle et, quelques minutes après, il se trouvait heurtant à la porte d’une petite maison située au bord d’une forêt.


Quand les habitants entendirent que c’était la voix du vieux juif colporteur, ils ne voulurent pas ouvrir, et la femme lui cria de l’intérieur:

«Vos ancêtres ont tué le Seigneur, donc nous ne vous donnerons pas l'hospitalité dans cette nuit de Noël.» Que faire?

Le brave homme partit plus loin, pensant plutôt à son précieux fardeau qu’aux paroles amères et méchantes qu’il venait d’entendre; mais déjà extrêmement fatigué par le voyage de la journée, il ne put plus avancer, et s’affaissa dans la neige pour ne plus se relever!

Le matin venu, les paysans sortirent de leur demeure pour épier le retour de leur petite fille qui, la veille, était allée jusque chez les voisins pour s’amuser un peu avec leurs enfants. Ne la voyant pas revenir, ils pensèrent que les voisins l’avaient gardée. Ils se proposaient d’aller à sa rencontre, lorsqu’ils aperçurent le corps du vieux colporteur, presque entièrement recouvert par la neige, tenant toujours serré contre son sein le corps de la petite fille.

Regarde! dit la femme à son mari, un sourire ironique sur les lèvres, il a gardé son trésor jusqu'au bout.

Mais une terrible révélation les attendait, car voulant ramasser ce corps pour le porter dans leur demeure, quelle ne fut pas leur stupéfaction, de trouver enveloppé dans son manteau, les petits bras raidis enlacés autour du cou du vieux juif, le corps de leur petite fille. Je vous laisse juger du tableau.


* * *


Pécheurs, n’avez-vous jamais refusé l'hospitalité au Nazaréen, qui souvent est venu frapper à la porte de votre cœur?

Pour arriver jusqu’à vous, Il a subi les plus terribles orages, Il a dû lutter contre les vents aveuglants de l’enfer, la calomnie, le mépris, la haine féroce d'une soldatesque enragée. Abandonnant la gloire dont il était environné dans le ciel, Il a quitté son Père, la compagnie des anges, pour venir sur notre pauvre terre souillée, nous apporter la perle de grand prix.

Mon frère, ma sœur, Il est devant vous maintenant, Il frappe à votre porte, voulez-vous Lui ouvrir?


IL VOUS OFFRE LA VIE ÉTERNELLE.


Sinon, vous ferez la triste expérience un jour, qu’il s’est éloigné de vous, et vous aurez tué ce qui est encore plus précieux que le trésor d’une mère: Votre corps et âme! ! !

V.Seydel.

En avant 1899 04 29



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