Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

CALVAIRE D'ALORS...

CALVAIRE D'AUJOURD'HUI 



Calvaire d’alors...

La première heure allait finir quand, de la geôle,

Jésus sortit, portant une croix sur l’épaule.

On avait délié les cordes du poignet,

Ayant été battu de verges, il saignait;

On le huait; la loi frappe, le peuple accable;

La croix démesurée, écrasante, implacable,

Dont la cognée, à peine, avait taillé les nœuds,

Était faite d’un bois féroce et vénéneux

Et qui semblait avoir déjà commis des crimes.

La foule allant, causant, mangeant les pains azimes,

Chantant, montrait les poings au Christ, des deux côtés

De la route, ou tremblaient ses pieds ensanglantés.

Des vierges, reflétant l’aube sur leur visage.

L’insultaient et battaient des mains sur son passage...

Une tourbe (populace) le suit; Il arrive au plateau.

D’infâmes poings crispés arrachent son manteau.

Cris féroces: «Va donc, pas de miséricorde!»

Il va, montrant son dos rouge de coups de corde,

Hué par l’aboiement et mordu par les crocs

D’on ne sait quel vil peuple, envieux des bourreaux.

Au milieu des affronts, il est comme une cible...

(Victor Hugo)


Calvaire d’aujourd’hui..

... Après l'office chanté au lutrin avec, comme chef d’orchestre, le maître des cérémonies en culotte courte et en perruque, l’archevêque de Séville, les pieds nus, fait le tour de la nef en portant sur l’épaule une croix de bois aussi grande, aussi lourde que celle du Sauveur.

Comme lui, trois fois il tombe, trois fois il se relève, et de même que Jésus fut aidé par Simon le Cyrénéen, de même un de ses prêtres lui prête assistance. Dans la décoration tristement, sévèrement violette de l’Église, en ce jour de deuil liturgique, cette scène frappe...

(Extrait d'un récit de voyage).


* * *


Tout en respectant les sentiments religieux qui ont animé durant la Semaine Sainte la multitude des fidèles qui, prêtres ou laïques se sont pressés dans les vastes cathédrales, allant faire la visite annuelle au Saint-Sépulcre, simulé plus ou moins magnifiquement, selon les ressources de la paroisse, dans une partie réservée de l’église, tout en respectant, disons-nous, ces sentiments, nous ne pouvons nous empêcher de faire un parallèle entre le drame terriblement tragique qui se déroula il y a 19 siècles (en 1899), et les représentations que l'on veut en faire aujourd hui.

Loin de nous la pensée de vouloir blesser qui que ce soit, mais:


QUI OSERAIT CEPENDANT PRÉTENDRE

QUE CECI RESSEMBLE, MÊME DE LOIN, À CELA?


A. A.

En avant 1899 04 22


 

Table des matières