Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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JÉSUS À GETHSÉMANÉ


Mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné?

(Matth. 27, 46).


Quel abîme de douleurs et d’angoisses! Qui pourrait jamais comprendre, bien moins encore exprimer par des mots ce que Jésus notre bon Sauveur éprouvait alors, sur ce bois infâme du Calvaire?

Ici recommence pour lui, plus douloureux et sans qu’il vienne un ange pour le fortifier, l’agonie de Gethsémané où sa sueur écoulait en terre comme des grumeaux de sang et où il sécriait: «Abba, Père, toutes choses te sont possibles: éloigne de moi cette coupe».

Ici, c’est plus encore. Ici le bien-aimé fils de Dieu épouve le sentiment de l’abandon du Père, du courroux du Père contre les pécheurs, dont Christ s’est constitué le représentant et la caution enGolgotha.

«Christ s’est offert lui-même en sacrifice vivant afin que par son sang nous ayons la rémission de nos péchés»; et l’Éternel l’ayant voulu froisser l’a mis en langueur.


CHRIST A ÉTÉ FAIT MALÉDICTION POUR NOUS.


Si nous ne pouvons pas sonder ces mystères sur lesquels les anges se penchent pour regarder jusqu’au fond, de grandes et toutefois de simples leçons en ressortent pour nous.


Que le péché est donc horrible aux yeux de Dieu et combien terrible sera le sort de ceux que Dieu abandonnera!

Combien Jésus a aimé les pauvres pécheurs, combien il nous a aimés, et ne voudrions-nous jamais abandonner Celui qui a bien voulu être abandonné pour un temps de son Père afin que nous-même ne le fussions pas à toujours?

Mais aussi, si nous avons cru en Lui, et si, toutefois près de notre dernier soupir nous avons encore un combat à essuyer, si Dieu semble, pour un instant, nous cacher sa face, nous pourrons lui dire avec confiance, au nom du Christ: «Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» et nous entendrons dans notre cœur, cette sublime réponse, revêtue d’un charme et d’une grâce irrésistible: «JE NE TE LAISSERAI POINT,» et, voyant reparaître sa face, au sein des épreuves, des luttes et des combats, avec David nous dirons, dans des sanglots entrecoupés peut-être, ces paroles profondes:


«Quand je marcherais dans la vallée de l’ombre de la mort,

je ne craindrai aucun mal, ton bâton et ta houlette me rassurent.»


Puis, au terme de notre voyage, en ayant gardé la foi, en ayant combattu le bon combat avec Jésus lui-même nous dirons encore:


«TOUT EST ACCOMPLI».


Mais auparavant il faut travailler, lutter, pleurer, prier et se réjouir de ce que le Christ est vivant au siècle des siècles, intercédant pour tous.

Heureux les morts qui meurent au Seigneur, car leurs œuvres les suivent.

C. Saladey.

En avant 1899 04 01


 

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