Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA SÉPULTURE DE JÉSUS



La mort a plusieurs voix. Celle de Jésus et sa sépulture parlent haut et sur un ton de triomphe.

Ce fut une mort qui mit fin à la mort et un sépulcre qui enterra la tombe.

Et cependant ce fut aussi un très humble et douloureux événement.

Nous ne devons pas oublier l’humiliation, la pauvreté et la honte inscrites sur chacune des circonstances de cette mort, beaucoup plus fortement que la victoire, si nous voulons nous en servir pour apprendre tout ce que Dieu veut nous enseigner.


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«Il passa par la mort»


Pour beaucoup, même pour ceux qui ont été délivrés de la peur des coupables, la mort a encore ses terreurs. Par la Grâce divine, ils peuvent laisser reposer leur cœur dans l’assurance d’une glorieuse résurrection et cependant ils tremblent, dans la douloureuse appréhension du changement qui, seul, pourrait rendre la résurrection possible.

Il n’y a probablement aucun des instincts de toute la famille humaine qui se manifeste plus fréquemment que cette répulsion pour la tombe. LA MORT EST UNE CHOSE SI HIDEUSE! Toutes les circonstances du dehors nous le rappellent: la bière, la tombe, l’ombre silencieuse, les vers, plus silencieux encore.

Les conditions mentales généralement communes aux derniers actes de la vie, épaississent le nuage; la séparation de ceux que nous aimons, le sentiment du travail inachevé, la pensée du chagrin des autres, que la mort apporte généralement, la réalité des espérances déçues, le sentiment que le cœur et la chair s'anéantissent et que nous ne pouvons plus rien faire, tout cela tend à rendre vraiment affreuse la vallée de la mort.

Et pour beaucoup, même parmi ceux qui ont reçu le don de l'Esprit, se dresse le grand «POURQUOI?» des incrédules. Car, en vérité, la mort de quelques-uns est un MYSTÈRE! Il vaut mieux parler ainsi que nous dire capable de l’expliquer, car il est trop évident que nous n’y pouvons rien comprendre.

Le mystère est souvent ce qui rend la coupe si amère.

Pourquoi mourir si jeune?

Pourquoi mourir quand on a tant besoin de vous?

Pourquoi mourir si tôt après avoir réellement commencé la vie?

Oh! Pourquoi?

Combien d’ombres sont venues sur les cœurs des personnes que j’ai connues, comme un orage dans la nuit, à propos de ce pourquoi? rendant plus intense encore la répulsion pour la hideuse visiteuse et ajoutant à toutes les autres la plus grande de toutes les terreurs: le doute.

Maintenant, en présence de tels doutes — ou peut-être devrais-je dire de telles questions — cette vision du corps inerte de notre Seigneur n’a-t-elle pas quelque chose en elle qui fasse envoler toutes nos frayeurs? Ne nous dit-elle pas: J’AI PASSÉ PAR LÀ AVANT TOI, MOI QUI TE PARLE.


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Je suis Puissant pour sauver.


À ma croix sont suspendues les clés de la vie; moi, même moi, je suis mort, oui, réellement, cruellement mort, mais MAINTENANT JE SUIS VIVANT POUR TOUJOURS!

Oui, Il passa par ce chemin avant vous. Il porta un linceul, il reposa dans une tombe, la dernière place de repos ici-bas pour nous pauvres humains. Les horreurs, les ombres et les mystères de la chambre mortuaire sont devenus des signes que la mort est vaincue.

La tombe n’est que le porche d'un temple dans lequel nous nous tiendrons sûrement, elle est la porte d’entrée qui nous conduit à la maison de repos.


«Dans la maison de mon père il y a plusieurs demeures.

S’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit.»


Vivants ou mourants, mais spécialement en mourant, nous partageons le même droit avec Étienne, le premier témoin de Jésus-Christ, qui témoigna dans les horreurs de la mort et s’écria: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit.» À Lui nous devons tout remettre.

Jésus passa par ce chemin avec un corps brisé et déchiré, dans la faiblesse et le mépris, mais avec des vêtements royaux et sur Lui nous osons nous jeter, sur Ses mérites, sur Son sang, sur Son corps, mort et enterré pour nous. Il sera avec nous même à la fin. Il passa par ce chemin avant nous.»


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Une saveur de mort dans la mort.


Un célèbre Empereur romain qui, à l’apogée du pouvoir, s’embarqua dans une campagne d’extermination, avec toutes sortes de cruautés contre les disciples de Jésus-Christ, demandait un jour avec mépris et dérision:

«Eh bien, que fait le Galiléen, maintenant?

Le Galiléen, répondit le chrétien, il fait un cercueil!»

Quelques années après, le grand Empereur et la vaste puissance qu’il représentait étaient tous deux dans la tombe.

Depuis ce jour, combien d’autres persécuteurs ont aussi dû y descendre!

Combien d’infidèles et de systèmes entiers d’infidélité ont été changés en poussière dans le même creuset!

Quelle multitude de douteurs, d'incrédules et d’indifférents ont été déposés dans le cercueil!

Oh! voulez-vous avoir Sa croix?

N'y a-t-il pas d’appel aujourd’hui venant du Calvaire?

Ne parle-t-il pas même à vous de la vertu, de la douceur, de la noblesse d'une vie de service, de sacrifice pour les autres, de travail pour Sa parole, de victoire sur le péché et la mort, de vie, de vie abondante dans le Sang du fils de l’Homme?


CROYEZ-MOI, SI VOUS N’ACCEPTEZ PAS SA CROIX,

IL VOUS PRÉPARERA UN CERCUEIL.


Peu m'importe la noblesse de vos aspirations, l’élévation de votre idéal, la grandeur de votre travail pour élever l’étendard de votre propre vie:


Si vous n’acceptez pas la Croix, tout devra vous suivre dans la tombe.


Vos plus hautes aspirations comme les plus basses, vos conceptions les plus chères, vos plus profondes ambitions, tout devra être enterré. Si le douloureux sacrifice de Jésus-Christ n’a pas une saveur de vie dans la vie, il doit avoir une saveur de mort dans la mort. C’est la seule alternative.

Jésus-Christ vivant et mort travaille en vous et en moi pour l’une de ces fins:

ou, par l’amour, les larmes et la fontaine jaillissant de sa Passion, il nous conduit à une vie éternelle avec Lui et son Père,

ou bien par notre endurcissement, Il nous conduit avec tout ce que nous avons à la mort éternelle.


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«Et II fut enseveli.»


Ils le perdirent pour quelque temps.

Mais il n’en était pas moins réellement là comme Il est toujours près de nous pour nous donner la vicioire. Il était parti un peu avant, voilà tout.

N’est-ce pas là la leçon que donne le tombeau de Jésus à ceux qui pleurent des êtres aimés?

Ne sont-ils pas ensevelis avec Lui?

Il passa par l’étrange voie des ténèbres et de la mort pour RESSORTIR TRIOMPHANT DANS LA GLOIRE DE LA RÉSURRECTION.

Pensez-vous qu’il n’aura pas la puissance de ressusciter aussi ceux que nous aimons.... ?

Mais ils sont vivants et pour toujours; parce qu'il vit, ils vivent aussi! Voilà l’explication de ses étranges funérailles; c’est au moins une des raisons pour lesquelles ils l’ensevelirent, afin qu’il puisse tenir un flambeau de consolation sur les tombes qui s’ouvrent.


Ne pleurez plus, alors, comme ceux qui n’ont pas d'espérance. IL EST L’ESPÉRANCE.

Vos espérances perdues étaient peut-être étrangement enracinées dans votre meilleur amour, et votre cœur fut déchiré quand vous les perdîtes; vous avez crié comme le prophète: «Mon tabernacle est gâté, toutes mes cordes sont cassées!»

Ah! mais, rappelez-vous qu’il fut enseveli aussi. Il connaît le chemin, et ceux qui l’ont suivi sont bénis pour toujours,

Cette espérance est la nôtre. L’AMOUR EST VRAIMENT PLUS FORT QUE LA MORT; les grandes eaux du Jourdain elles-mêmes ne peuvent le submerger.

Chers amis partis avant nous, nous nous verrons encore! la main dans la main, nous chanterons les louanges de notre Roi! Oui, nous vous connaissons et nous vous aimons encore, parce que nous connaissons et aimons notre Sauveur!

En avant 1899 04 01



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