EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COIN DES ENFANTS

UN CŒUR GÉNÉREUX

Un jour, en arrivant auprès d’une chaumière, je vis un petit paysan qui en battait un autre beaucoup plus grand et plus âgé que lui; l’aîné de ces enfants se contentait d’éviter les coups et n’en portait aucun.

Je m’approche de ce dernier:

«Est-ce votre frère, lui dis-je, qui vous bat de la sorte?

— Non, monsieur, répondit le paysan; c’est un de mes voisins.

— Il est bien méchant, repris-je; et pourquoi, lorsqu’il vous bat ainsi, ne le lui rendez vous pas?

— Mais, monsieur, répartit le paysan, je ne peux pas: je suis le plus fort.»

À ces mots, je me dis tout bas! «Voilà un généreux petit enfant.»

* * *

Une bonne manière de se venger:

Répondre par l’amour à la malveillance.

Il y avait un pauvre homme qui était mal tourné et bossu. Un jour qu’il pêchait à la ligne, de méchants enfants vinrent à passer, et, voyant sa bosse, ils se moquèrent de lui et troublèrent sa pêche, ce qui était très mal, parce qu’il n’avait pas d’autre plaisir.

Comme il était patient, il ne disait rien. Il faisait semblant de ne pas les voir et de ne pas les entendre, si bien qu’ils se lassèrent de le taquiner et s’en allèrent jouer sur le bord de l’eau.

Tout-à-coup, l’un d’entre eux tomba dans la rivière. Il se serait certainement noyé, si le bossu qui n’avait pas de rancune, ne s’était jeté bravement à la nage et ne l’avait retiré. Ce que voyant, les petits enfants se repentirent aussitôt et demandèrent pardon à l’homme généreux qui leur avait donné cette leçon de courage et de bonté.

* * *

LA LIBERTÉ

Petit oiseau, dit l’enfant,

Vois cette cage dorée

Que pour toi j’ai préparée:

Est-il séjour plus charmant? 

Tapis de fleurs, lit de mousse,

Millet sec et mouron frais,

Rien n’y manque!... que d’attraits!

Que ta vie y sera douce!

Petit enfant, dit l’oiseau,

À la plus riche des cages,

Je préfère mes bocages

Et le plus humble arbrisseau.

Rien n’excite mon envie

Dans ton palais enchanté;

J’y perdrais la liberté!

La liberté, c’est la vie!

N'oublie jamais, enfant, que Jésus donne la liberté; lui seul peut te libérer de la cage du péché qui t’emprisonne. S’il t’en a fait sortir une fois, n’y rentre jamais plus.

Si tu t’y trouves encore et ne sais comment faire pour en sortir, appelle Jésus à ton secours. Il fera sa demeure dans ton cœur et avec Lui tu seras toujours joyeux.

* * *

LE BIEN

Trois enfants, trois amis, s’en allaient à leur classe:

«Si je travaille bien, mon père m’a promis,

Dit l’un, un louis d’or.» Le second des amis

Dit: «Je travaillerai pour que maman m’embrasse.»

Le dernier soupira: «Pour moi, je n’aurai rien,

Car je suis orphelin, je n’ai ni père, ni mère;

Mais je m'efforcerai cependant de bien faire.»

Il faut faire le bien parce que c’est le bien.

Louis Ratisbonne.

* * *

LA RENONCULE ET L’OEILLET

La renoncule, un jour, dans un bouquet,

Avec l’œillet se trouva réunie:

Elle eut le lendemain le parfum de l’œillet.

On ne peut que gagner en bonne compagnie.

Béranger.

* * *

EXISTENCE DE DIEU

Tout annonce d’un Dieu l’éternelle existence:

On ne peut le comprendre, on ne peut l’ignorer,

La voix de l’univers annonce sa puissance,

Et la voix de nos cœurs dit qu’il faut l’adorer.

* * *

LE TUTEUR

Délivre-moi, disait une rose trémière

À sa petite jardinière,

De cette perche auprès de moi,

Qui me gêne et me nuit, qui m’étouffe et me blesse

— Je te l’ai mise exprès pour garder ta faiblesse.

— Me garder, vraiment, et de quoi?

Je me tiens toute seule en parfait équilibre;

Je suis grande et veux être libre!»

La jardinière enleva le tuteur.

Arrive un coup de vent: il emporte la fleur.

Songez-y, mes enfants, s’il vous prenait l’envie

D’échapper à la main qui fait votra soutien:

C’est un bien grand malheur, pour l’enfance et la vie ,

Que de n’être tenu par rien.

Mets ta petite main dans celle de Jésus qui saura te guider. À l’heure du danger, de la tentation, Il t’aidera à tenir bon et à être un petit soldat fidèle,

En avant 1904 05 28