EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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NOTRE MISSION

Par Mme Booth ✝︎ 1890

«Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute créature.» (Marc XVI, 15.)

«Car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés.» (Actes XXVI, 16-18.)

La grande idée qui domine dans chacun de ces textes est que nous devons agir vigoureusement contre le royaume de Satan.

«Allez par tout le monde et annoncez la bonne nouvelle à toute créature.»

Qui a jamais jusqu’ici saisi tout ce qu'embrasse une pareille mission?

Les énormes obligations qui pèsent sur le peuple de Dieu d’après ce commandement n’ont jamais été jusqu’à ce jour qu’à moitié comprises. «Allez!»

NON PAS BÂTISSEZ DES TEMPLES ET DES ÉGLISES puis attendez que les gens viennent à vous, mais «ALLEZ!» — courez à eux, cherchez-les et «prêchez ma bonne nouvelle à toute créature!» Imposez-vous vous-mêmes et imposez votre message à l’attention des gens.

La mission de Paul, transmise par lui jusqu’à nous, renferme la même idée. «Vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux.»

Les hommes sont indifférents, préoccupés, endormis dans leurs péchés et sans souci du danger. Je t’envoie vers eux comme mon héraut, pour les secouer, les faire lever, ouvrir leurs yeux, les amener à penser et à comprendre la vérité des choses éternelles.

Nous devons faire cela, en tant qu’ambassadeurs de Dieu, que les hommes le veuillent ou non.

Nous n’avons pas à attendre des occasions favorables, mais dans un cas d’une pareille importance nous devons hésiter même «hors de temps.»

Nous ne devons pas hésiter à forcer l’attention des gens sur la vérité par crainte de les blesser. Celui qui nous a donné la mission a prévu et pourvu à ce résultat. «Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie.»

On voit par ces deux missions que l’agression qu’elles ordonnent provoquera de l’opposition. Sans aucun doute. Qui a jamais entendu parler d’une agression sur terrain étranger, sans aucune opposition de la part des détenteurs du sol, surtout quand ces détenteurs sont puissants?

Une pareille chose est naturellement impossible dans les choses de la chair et bien davantage dans les choses de l’esprit. «Le monde entier est soumis au malin.» «Un homme fort garde sa maison», et si nous, équipés par un plus fort que lui, allons l’attaquer, nous devons nous attendre à rencontrer de l’opposition de sa part.

Notre Seigneur a enseigné avec insistance à ses disciples de s'attendre et de se préparer à la persécution.

Je considère qu’il n’y a pas de signe moins en faveur du christianisme moderne que le peu d’opposition qu’il rencontre; car il est aussi vrai maintenant que jamais que si nous ne sommes pas de ce monde, le monde nous haïra, et que celui qui est né de la chair persécute celui qui est né de l’Esprit.

La seule loi posée dans le Nouveau-Testament pour la poursuite de notre course progressive, est celle de l’adaptation.

«Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns.»

«Ayez pitié de ceux qui hésitent; sauvez les autres par la crainte, les arrachant du feu.»

Le message de l’Évangile est exposé là avec une clarté qui supprime toute hésitation, en termes parfaitement bien définis.

Nous n’avons pas même le droit d’intervertir l’ordre dans lequel il est tombé des lèvres de notre Sauveur glorifié:

«Afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la iumière et la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent par la foi en moi le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés.»

Voici l’ordre divin:

1. – conviction;
2. – repentance;
3. – pardon.

Malheur à l’homme qui brise cette succession. Il commet une erreur dans le genre de celle qui consiste à mettre une clé dans sa serrure sens dessus dessous. Celui qui a fait l’homme a fait cet ordre, et cet ordre est adapté à notre constitution mentale et spirituelle.

Prenons garde de le suivre exactement.

N’ALTÉRONS PAS LE MESSAGE QUI NOUS EST CONFIÉ; telle est l’injonction qui nous est faite par Dieu. Mais quant à ce qui est des méthodes employées pour amener les hommes à entendre le message, notre Père nous laisse libres comme l’oiseau dans l’air et le poisson dans l’eau.

Adaptation, bon sens, voilà nos deux seules lois.

Je puis délivrer mon message dans n’importe quelle langue, en sorte que tous mes auditeurs puissent en comprendre l’exacte signification. Les mots n’ont de valeur qu’en tant qu’ils représentent des idées.

Je puis le faire parvenir aux hommes par une infinie variété d’agents. Par l’intelligent et savant théologien, comme aussi par l’enfant nouveau-né en Christ à peine capable de lire ou d'écrire.

Tout homme, si dégradé ou impur qu’il ait pu être, peut servir de moyen pour ouvrir les yeux de ses semblables et les faire passer des ténèbres à la lumière.

En avant 1904 05 14