Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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À PROPOS D’ÉLECTIONS


Au lendemain de la bataille électorale, un rapide coup d’œil sur la période mouvementée, orageuse même, que nous venons de traverser, ne peut manquer d’être suggestif.

L’acharnement de la lutte, les procédés employés sont, pour l’observateur impartial qui juge de haut les événements, motifs à réflexions profondes, j’allais dire à conclusions salutaires. Et pourquoi pas?

LES HOMMES SONT SI INSENSÉS, en tous cas si peu logiques, qu’il semble qu’ils aient, de parti pris, éliminé le bon sens, l’ardeur, l’esprit de suite, toutes les conditions du succès des questions touchant le travail pour Dieu, questions qu’ils considèrent pourtant comme capitales, devant primer toute autre, si importante soit-elle, pour réserver ces qualités si précieuses à la poursuite d’intérêts terrestres, légitimes peut-être, mais en tout cas, et de leur propre aveu, d’un ordre inférieur.

Disons tout de suite, pour mettre les choses au point, que nous ne voulons, en aucune façon, entrer sur le terrain de la politique. Aussi bien les points que je voudrais mettre en lumière sont-ils communs à tous les partis, aussi opposées que soient les opinions qu’ils représentent.

Les affiches multicolores qui couvraient les murs, les proclamations succédant aux proclamations, les exposés de programme, les ordres du jour, les flétrissures de l’adversaire, les manœuvres démasquées, la mise en lumière du but à atteindre, les réformes proposées, etc., etc., tout cela mis ensemble révélait un état d’âme unique:


Le désir intense du succès qu’il fallait avoir à tout prix;

le triomphe du candidat choisi.

Pour y arriver, aucun sacrifice n’était jugé trop grand.


Je parle naturellement des convaincus, de ceux qui avaient une opinion personnelle sur la question; ils tenaient au triomphe de leurs idées, combattaient avec acharnement pour elles et, pour cela, tous les lieux, tous les moments leur étaient bons pour les exposer, pour leur gagner des sympathies actives, décider les faibles, les hésitants, éclairer ceux qui, selon eux, étaient dans l’erreur.

Ils oubliaient tout le reste: boire, manger, les affaires du jour.... à l’arrière-plan! Il s’agissait d’une chose autrement importante: LE TRIOMPHE DE LA CAUSE, le succès de leur candidat.

Il fallait entendre les discussions acharnées, la fièvre des adversaires; il fallait voir surtout le mépris qu’on éprouvait pour celui qui semblait assez lâche pour se désintéresser de la question, que son égoïsme ou son indifférence empêchaient de se faire une opinion, ou qui, en ayant une, était encore plus lâche que le précédent, et la taisait par crainte de se compromettre ou par intérêt bien entendu.

Je ne blâmais rien dans tout ceci; c’est toujours avec une profonde joie que je vois un convaincu défendre une idée avec acharnement, et une non moins profonde tristesse que je considère celui qui est trop lâche pour le faire.


Mais mon âme s’emplissait d’une poignante douleur en pensant à l'attitude des chrétiens qui défendent si mal leur candidat:


JÉSUS-CHRIST!


Abstraction faite de tous les formalistes, de tous ceux qui ne savent rien d’une rencontre personnelle avec leur Sauveur, qui n’ont jamais pleuré à Ses pieds, qui n’ont jamais senti leur âme se fondre à Son contact, Sa puissance vivifiante les pénétrer, abstraction faite, dis-je, de tous ces milliards de formalistes qui peuplent le monde.

Je pensais aux millions de chrétiens sauvés, de ceux qui aiment en réalité Jésus, qui désirent lui plaire et lui gagner des âmes, à ceux, pour répéter l’expression que j’employais à dessein tout à l'heure, à ceux qui ont une opinion personnelle sur la question.

COMBIEN oublient de boire, de manger, mettent leurs intérêts matériels à l’arrière-plan pour gagner des voix, des cœurs, des vies, à l’élu de leur âme, à LEUR CANDIDAT JÉSUS?

COMBIEN?

Lecteur, salutiste, chrétien, réponds toi-même?

Ils savent qu’il est le représentant du parti le plus beau, le plus digne du triomphe, le parti de la pureté, le parti de l’amour vrai, le parti de la justice, le parti de la vérité.

Il est celui qui peut assurer à tous la liberté la plus illimitée, peut-on dire de toi que «le zèle de sa maison te dévore.»

Cours-tu vers le but?

As-tu pour objectif: voter pour Jésus-Christ de toutes manières, par ta vie, ta conduite de chaque jour?

Éclaires-tu les âmes autour de toi?

Réveilles-tu les endormis? Où es-tu endormi toi-même?

Réconfortes-tu les hésitants?

Es-tu un combattant pour Jésus-Christ?

Seigneur, enflamme-nous d’un zèle dévorant pour Toi. Nous t’aimons et nous voulons te le prouver par des actes.

Fais de nous des guerriers bouillants, pleins du feu sacré, hâte le jour où dans ce beau pays un peuple nombreux te saluera comme l’élu de son cœur. Nous voici pour y travailler. Corps et âme, en sacrifice nous nous donnons à Toi.


EMPLOIE-NOUS ET FORME-NOUS DE JOUR EN JOUR POUR TON SERVICE.


En avant 1904 05 07


 

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