Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LA TRAHISON DE JUDAS


Judas


Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde.Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre.


Trahison! Ce mot sinistre, lorsqu’on l’entend, fait frémir l’âme honnête jusque dans les profondeurs de son être. Que peut-on concevoir, en effet, de plus hideux, de plus vil, de plus criminel que cet acte par lequel poussé par quelque bas mobile, on sacrifie l’être qui s’est confié à vous, on vend le pays qui vous a vu naître, on brise les espérances les plus chères, on anéantit, on ruine... on trahit.

Le péché, sous toutes ses formes, le mensonge, la fausseté l’impureté, l’orgueil, est toujours repoussant.

Le péché c’est une arme forgée dans les sombres régions de l’enfer, un dard empoisonné que Satan met entre les mains de l’homme pour attaquer Dieu et meurtrir le cœur de Christ qui s’est donné pour l’humanité.

Le péché, depuis la Création jusqu’à nos jours, quelle montagne de passions, de vices, de cruautés, de crimes! Qui en mesurera jamais la hauteur orgueilleuse, qui pourrait en sonder les profondeurs égoïstes!

Prenez l’orgueil avec toute sa folie, considérez le péché des sens dans toute sa laideur, mesurez l’avarice dans toute sa sécheresse, interrogez le pharisaïsme dans toute son hypocrisie hautaine, et, si votre âme est honnête, je vous défie de les examiner, tels qu’ils sont sans en être écœurés, sans en souffrir atrocement.

Mais, la trahison les surpasse, la trahison les résume tous.


* * *


Trahir son pays, c’est infâme.

Trahir la foi jurée, c’est cruel:

mais trahir son Dieu,

trahir le sang innocent,

c’est cruel, infâme et sinistre tout à la fois.


Qui comprendra jamais le péché de Judas? Disciple de Jésus, il entend ses sublimes enseignements, il en reçoit les préceptes divins.

Compagnon du Fils de l’homme, il vit dans son intimité, il lit dans son âme, attiré par lui, vers une vie d’abnégation et de renoncement, il s’en détache violemment pour s’enliser dans l’égoïsme le plus abject.

Son âme, au lieu de se dilater au contact de ce grand cœur, au lieu de s’élever dans les régions divines où le Christ voulait la conduire, s’abaisse, se rétrécit, hypnotisée qu’elle est par l’attrait de l’or.

Et cependant, ne peut-on pas concevoir qu’au début Judas ait désiré servir et suivre Christ; en tout cas, il partagea pendant un temps son opprobre et son ignominie.

Ses désirs le portaient vers le Christ,

l’amour de l’argent le conduisit aux prêtres pour le vendre;

sa passion en fit un meurtrier.


Passant, ton âme frémit à la pensée de la trahison de Judas, et lorsque tu lis que, saisi par le remords, il se pendit.

TU FORMES PEUT-ÊTRE UN JUGEMENT HÂTIF ET DIS EN TOI-MÊME: «il n’eut que ce qu’il méritait!»

Arrête, quelques instants, et sans vouloir diminuer en quelque façon l’odieux de son crime, ne serait-il pas possible que sur la pente du péché, Judas eût été entraîné plus loin qu’il ne voulait d’abord aller.

Il avait cru être maître de l’argent; mais ce fut l’argent qui le dompta enfin.

Il en est toujours ainsi avec le cœur rebelle à sa conscience, avec l’âme qui se ferme à la voix divine.

Judas crut expier son crime en se détruisant, il ne fit que précipiter son âme dans l’abîme éternel du désespoir.


* * *


Chrétien, tu frissonnes en pensant au crime de Judas et tu as bien raison, mais PRENDS GARDE DE NE POINT LUI RESSEMBLER.

Le compromis avec le monde, la chair et le diable semble être l’âme même du christianisme actuel.

Aussi, n’est-il point étonnant que sa foi s’évanouisse, que sa force se change en faiblesse et qu’il en soit arrivé à la honteuse expérience d’analyser le Christ et de se demander s’il était homme ou Dieu, c’est-à-dire un simple imposteur?

Un tel christianisme est une abomination devant Dieu et, dans la mesure où ton âme se laisserait séduire par ces subtilités diaboliques, elle serait participante du crime de Judas.

Le Christ qui a sauvé ton âme, Dieu qui t’a appelé à la glorieuse vocation d'apôtre, demande la consécration entière et absolue de tout ton être, de toutes tes facultés à la guerre du salut; lui donner moins serait un vol; faire au-dessous de ce qu’il demande, une trahison.


DÉFIONS-NOUS DU PÉCHÉ DE JUDAS!

SERVONS DIEU DE TOUTE NOTRE ÂME ET DE TOUTE NOTRE PENSÉE.


Rétrograde, mon frère, ma sœur, toi qui, comme Judas, as vécu dans l’intimité de Jésus, qui as épanché ton âme dans la sienne, toi qui as reçu de Lui la vie bénie avec le pardon et la guérison:

RÉTROGRADE, MON FRÈRE, POURQUOI BRISES-TU SON CŒUR PAR TA TRAHISON?

N’imite pas Judas plus longtemps, ne va pas comme Lui jusqu’au désespoir, Tu as mieux à faire.

Reviens à ce Jésus que tu as trahi mais qui t’aime encore malgré tout. Dis-lui tout ton regret cuisant, verse tes pleurs dans Son sein; Il les essuiera avec amour et de Ses lèvres bénies tu entendras à nouveau le: «VA ET NE PÈCHE PLUS» que tu as entendu jadis et qui avait rempli ton être d’une immense joie.


Viens donc à ce Dieu d’amour.

Il t’attend maintenant.


Ulysse Cosandey.

En avant 1904 05 07



Table des matières