Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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PAR CI, PAR LÀ!

DANS LE DOUBS


Par le Commissaire

Je donne, telles qu’elles me viennent à l’esprit, les pensées que me suggère ma visite dans le Doubs où, avec nos chers camarades, nous avons guerroyé contre le Royaume des Ténèbres, gagné des âmes à Christ et contemplé l’amour de Dieu envers nous.


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Ce qui m’a frappé le plus pendant cette trop courte visite — j'eusse aimé rester pendant quinze jours au moins à combattre comme aide de camp du Brigadier Châtelain et lieutenant de l’Enseigne Loosli — ce sont les occasions uniques offertes à nos camarades du Doubs pour Dieu et l’Armée, en voyant ces beaux auditoires se presser soir après soir pour entendre le message du Salut, en regardant ces visages intelligents, avides d’entendre la vieille histoire, toujours nouvelle cependant, du Christ qui est mort pour sauver, ces paroles de Jésus à l’église de Philadelphie me revenaient à l’esprit: «J’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.»

Oui, c’est une belle porte que Dieu nous a ouverte! L’Enseigne Loosli entend en profiter et je ne puis que louer le zèle qu’il déploie jour et nuit pour le triomphe de la noble cause.


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Il est évident que les habitants du Doubs croient dans l’Armée du Salut. On le sent à leur contact, on le lit dans leurs yeux, on le voit à l’intérêt qu’ils portent à notre œuvre.


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Il fait bon rencontrer des vétérans de la guerre sainte comme les sergents Gugelmann de Valentigney et plusieurs autres braves qui ont CONSERVÉ LE FEU DES VIEUX JOURS et travaillent ardemment à la lutte pour le salut des âmes. Dieu bénisse ces chers Officiers locaux et Soldats.

Nous rendîmes visite à la mère d’un ex-Officier, Edmond Barbier, qui mourut, victime d’un accident en se rendant de Belfort à Beaucourt; nous priâmes avec ce cœur meurtri mais que Dieu soutient divinement au milieu de l’épreuve.

La veuve du défunt — l’ex-Capitaine Bouvier — a passé par des eaux bien profondes pendant ces jours d’épreuves, mais le «Dieu des veuves et des orphelins» a mis le baume de sa paix dans ses blessures. Cette chère Camarade s’est consacrée tout à nouveau à Dieu et à la guerre; son plus vif désir est de combattre comme une vaillante soldat du Corps de la rue Auber où nous l’avons enrôlée.


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Si une organisation religieuse peut répondre aux besoins actuels de la France, c’est bien certes l’Armée du Salut. Le peuple français, dans sa grande majorité, est dégoûté des formes vides. Il réclame à grands cris une rénovation de l’âme religieuse; IL LUI FAUT LE VRAI PAIN DE VIE, le seul remède à ses maux, la seule consolation à ses douleurs: le Christ du Calvaire, mais le Christ réel:

le Christ-Dieu,

le Christ vivant,

le Christ qui sauve en pardonnant.

Camarades, ayons bien soin de mettre le vin nouveau dans des outres neuves; n’employons pas dans nos réunions ce «patois de Canaan» aussi fade qu’impuissant, ne restons pas à «l’aise en Sion» comme le feraient des serviteurs infidèles, ne «vivons pas dans les nuages» comme le font quelquefois des théoriciens religieux aussi vains et enflés d’orgueil qu’ils sont bornés d’esprit et ignorants.

Non, Camarades, cette religion-là ne sauvera pas la France; son génie est trop grand, son intelligence trop vive, ses besoins trop réels et trop urgents pour qu’elle se contente d’une telle comédie.

Montons donc jusqu’à Dieu en nous abaissant jusqu’à la Croix;

saisissons cette arme invincible,

portons le Christ réel aux masses,

donnons-leur l’Évangile,

travaillons, travaillons, travaillons, aimons les âmes et donnons-nous pour elles.


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C’est en allant vers le peuple, en comprenant ses besoins spirituels, en s’identifiant avec lui que le salutiste le gagnera. DONNONS-LUI DONC LE PAIN DE VIE; on a essayé assez longtemps de le «moraliser», mais cela n’a pas réussi.

Ce qu’il lui faut, c’est la Bible inspirée, le Christ vécu, le Salut; tout le reste n’est qu’un narcotique, l’airain qui résonne et la cymbale qui retentit.


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Soyons donc plus agressifs; attaquons le péché, l'incrédulilé, le vice, la fausseté, le mensonge, avec véhémence.

Vive le christianisme du Christ!

Ah! quelles occasions magnifiques Dieu nous a données; mais aussi quelles responsabilités!

En avant 1904 03 26


 

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