UN IVROGNE TRANSFORMÉ
Un pauvre ouvrier, vieux célibataire, puddleur (affineur de fonte) de son état, passait le lundi de la fête, vers 10 heures du matin, près d’un de nos soldats. Chose habituelle, un ivrogne qui voit un Salutiste ne peut faire autrement que de lui demander secours. Ce fut le cas pour notre homme qui désirait absolument expliquer son mal heureux état, dans l’espoir d’être délivré de cette maudite passion de boire.
«Je suis seul au monde, disait-il en pleurant, bon garçon, bon travailleur. Voyez mes mains, elles sont comme de la corne. J'ai gagné beaucoup d’argent, j’en gagne encore et je suis tellement misérable que je n’ai pas un habit convenable à me mettre sur le dos. Je suis tout râpé. Je sais que vous êtes de braves gens et que vous aimez tout le monde et que vous me donnerez un bon conseil. De mon côté, je vous promets de ne plus boire.»
Le Salutiste lui fait comprendre qu’il ne peut le faire avec la force qu’il a, mais qu’il doit le demander à Dieu à l’instant même, et en disant cela il l'invite à se mettre à genoux avec lui, afin qu’ils puissent ensemble invoquer Dieu.
Et là, priant de tout son cœur, notre homme se sentit tout soulagé; la boisson cessait d’agir sur lui, tandis qu’en pleurant il demandait à Dieu pardon pour la vie qu’il avait gaspillée dans le monde.
Il se releva, transformé, affirmant avoir senti la puissance de Dieu et promettant de changer de vie.
«J'irai le soir à la réunion, dit-il, j'ai encore 10 centimes en poche, je m’en servirai pour payer mon entrée.»
Le soir vint: à l’heure convenue il entrait dans la salle, débarrassé de la boisson du matin et en reconnaissance, se donnait à Dieu de tout son cœur.
Nous croyons pour les autres ivrognes et nous leur crions: Espoir pour vous!
Hâtez-vous tant que la porte de la grâce vous est ouverte.
Camarades, à l’œuvre, luttons pour le Salut du monde qui périt.
Soyons des Soldats:
SACHONS NOUS SERVIR DES ARMES QUE JÉSUS-CHRIST
NOUS A DONNÉES LE JOUR OÙ NOUS AVONS CRU EN LUI.
Hubinont.
En avant 1904 03 19
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