LE SALAIRE DU PÉCHÉ, C’EST LA MORT
Quelle sera votre Réponse?
Les Salutistes belges s’apprêtent à fêter dignement la Semaine de Renoncement, et la pensée de la royale bienvenue qu’ils allaient lui donner, a placé tout à nouveau devant mes yeux, imposé à mon cœur et à mon esprit les principes sublimes qui sont la force même de notre guerre pour Dieu, parce qu’ils sont l’essence du christianisme dans toute sa pureté, la puissance qui nous soutient dans le combat contre le mal sous toutes ses formes, en nous d’abord, autour de nous ensuite: j’ai nommé le Renoncement.
Le jour où nous avons envisagé cette lutte pour la première fois, nous étions faibles, nous nous sentions misérables, coupables, indignes du pardon de Dieu, mais néanmoins, à cause de cela, à cause de son grand amour envers nous, à cause de son sacrifice, de son Renoncement sublime qui nous valait l’affranchissement, à cause de tout cela, dis-je, dans un sentiment d’infinie reconnaissance, notre être tout entier s’est écrié: «JE ME DONNE À TOI!»
Mais, hélas! qu’avions-nous à donner?
D’abord nos péchés.
Ce n’était certes point un don, mais TOUT BÉNÉFICE POUR NOUS!
Au lieu d’une âme souillée, un cœur nouveau, purifié, libre de tout péché!
Quelle richesse inespérée, quelle joie sans borne! Aussi, avons-nous senti la nécessité de nous donner nous-mêmes, de consacrer nos vies, notre temps, notre argent si nous en avions, tout ce dont nous pouvions disposer.
Ce tout était agréable à Dieu, parce que, si petit et si faible qu’il était, nous l’avions donné par amour pour Lui, par amour pour nos frères et sœurs esclaves du mal, car Dieu regarde au cœur.
Néanmoins quand nous y réfiéchissons, nous sentons que ce que nous avons donné, c'est très, très peu de chose (si peu que nous sommes honteux d’avoir si peu fait, d’avoir si peu à faire) une bonne parole peut être, un témoignage pour Jésus, un mot pour défendre quelqu’un, une protestation contre le mal. C’était tout ce que nous avions.
Dans notre indigence spirituelle, nous avons essayé de nourrir autrui, et Dieu nous a richement bénis. À mesure que nous donnions, notre âme s’est fortifiée, Jésus nous a rendu au centuple et nous sentons que, plus que jamais, nous l’aimons.
Et vous, est-ce l’esprit qui vous anime aujourd’hui?
Votre cœur déborde -t-il de reconnaissance parce que vous avez l’immense privilège, l'honneur insigne de faire quelque chose pour votre Maître?
Et vous, lecteur, possédez-vous ce cœur brûlant d’amour qui a soif de se donner?
Avez-vous l’esprit de cette veuve dont Jésus a pu dire: «Elle a donné de sa subsistance TOUT ce qu’elle avait pour vivre?
Ou bien, êtes-vous, obligé de confesser pour être sincère que vous avez plus pensé à vous-même qu’aux autres?
Je sais bien qu’on peut trouver des objections légitimes. Mais le cas de cette femme répond à toutes.
Elle était veuve, mère de plusieurs enfants, très pauvre, et, à vues humaines, elle eût eu toutes sortes de bonnes raisons pour ne pas donner.
Inutile que je vous les énumère, VOUS LES AVEZ, VOUS-MÊME, FAITES À DIEU quand il s’est agi de faire un sacrifice pour Son Royaume ou vos frères malheureux. ELLE NE LES A PAS FAITES. Obéissant à l’impulsion intérieure, elle a tout donné. Oh! l’esprit dans lequel on fait une chose, comme cela change tout!
N’avez-vous point fait cette expérience, qu’il y a des jours où vous faites plus aisément une chose difficile qui vous semble toute simple, tandis qu’une autre beaucoup plus facile vous a paru extraordinairement pénible?
Pourquoi?
Tout simplement parce que vous vous êtes placé à deux points de vue différents.
La première fois vous avez envisagé la chose dans un bon esprit, avec le désir de faire plaisir, de rendre d’autres heureux, de leur éviter une fatigue, une contrariété, et vous avez eu de la joie de vous dépenser de cette façon. Vous avez obéi à la voix divine.
La seconde fois, vous avez regardé par l’autre bout de la lorgnette, vous vous êtes fait vous-même votre propre centre, égoïstement vous avez considéré vos intérêts et vous avez dit: «Non, c’est assez me sacrifier!»
Vous
avez
obéi à la voix du séducteur, à la chair, à ce qui est bas,
au lieu de vous élever vers l’invisible, de communier avec votre
Modèle.
À quelle voix allez-vous obéir à partir de maintenant, pendant cette semaine?
Voulez-vous cesser de penser à vous même?
Considérez les droits de votre Sauveur béni.
Renoncez d’abord au péché, à tout ce qui vous dégrade,
ensuite donnez-vous pour les autres.
L’Armée du Salut s’emploie de tous côtés à soulager ceux qui souffrent, à relever les tombés, à ramener les égarés dans le bon chemin: ne pouvez-vous pas, ne devez-vous pas faire quelque chose dans ce sens?
Vous avez des facultés, des dons, une intelligence ouverte, un cœur qui vibre à la souffrance de vos frères, quel emploi faites-vous de tout cela?
Votre responsabilité est grande. Ne voulez-vous pas pousser à la roue?
Vous qui aimez Dieu, vous qui voulez voir le mal et la misère disparaître, aidez-nous à les enrayer!
Je mets la chose sur votre conscience, certaine que si vous la consultez elle vous dictera sûrement votre devoir et que vous le ferez.
Mais si vous étiez assez malheureux pour hésiter, mon frère, ma sœur, venez à Christ, apportez-Iui votre égoïsme. Dites-Lui:
«Arrache-le de mon cœur! Il est l’obstacle qui m’empêche d’écouter la voix de ma conscience, l’obstacle qui me met à Ta place et à la place des autres que je devrais aimer et servir. Oh! libère-moi de tout ce qui n’est pas toi!»
Et, comme Dieu exauce toujours semblable requête partant d’un cœur contrit, brisé, vous pourrez donner de bon cœur, vous pourrez vous donner vous-même. Si vous aviez la moindre idée de la joie qu’on reçoit en échange, vous n’hésiteriez pas une seconde. Faites-le donc, et Dieu vous bénira!
* * *
Personne ne peut renoncer à lui-même sous l'impulsion de l'amour de Dieu sans progresser dans sa propre nature morale et sans ouvrir son cœur à l’œuvre de purification et de sanctification que veut opérer le Saint-Esprit.
Mme Booth.
En avant 1904 03 19
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