Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

MÉLI-MÉLO


LE GROS LOT

Ah! si je pouvais gagner le gros lot! Combien de fois n’avons-nous pas entendu ce cri, accompagné d’une expression... impossible à traduire. S’endormir pauvre, quelquefois avec la misère en quatre volumes au logis, et se réveiller riche, bien riche, et sans aucune peine, sans fatigue; voilà un réveil des plus agréables et des plus heureux. Mais est-ce là la bénédiction dont parle, le Sage des sages: Celle qui enrichit et qui n’est suivit d'aucun chagrin!


* * *


Voici de courtes notices biographiques sur quelques gagnants de gros lots qui montrent avec évidence que gagner n’est pas toujours le bon moyen d’améliorer son sort.


* * *


RÉDUIT À LA MENDICITÉ

Le premier gagnant était un jeune homme modeste, laborieux, garçon de recette dans une banque. Quand il s’éveilla un beau matin à la tête de 500.000 francs (en 1904), il lâcha le travail (naturellement), mena la vie à grand train et fut très étonné, deux ans plus tard, de se trouver réduit à la mendicité, n’ayant conservé de sa vie de débauche que de graves infirmités, qui le conduisirent à l’hôpital où il mourut.


* * *


DEVENU IVROGNE

L’histoire du second n’est pas moins significative. Il était un homme d’âge mûr, père de famille, réputé pour sa bonne conduite et occupant une excellente situation. Dès qu'il eut palpé le gros lot, il abandonna sa famille, et une année après sa bonne fortune, il se vit emprisonné pour dettes. Maintenant toute sa famille est ruinée, et lui-même ayant pris goût à la dive bouteille, est devenu ivrogne et est réduit à la mendicité.


* * *


JADIS PATRON AUJOURD'HUI EMPLOYÉ

Le troisième heureux mortel avait un magasin: lorsque la fortune entra chez lui, il eut l'idée d’employer ses fonds pour l’extension de son commerce: mais il eut trop d’ambition, fit de mauvaises affaires, dut vendre sa maison, et aujourd’hui il est simple employé dans le magasin dont il était le propriétaire.


* * *


REMARIÉE ET DIVORCÉE

Elle était une jeune veuve qui pleurait son mari qui l’avait laissée sans fortune. Elle eut la chance de gagner le gros lot; ses larmes cessèrent de couler et elle eut l’idée de se remarier. Mal lui en prit: son mari s’arrangea pour manger en dix-huit mois tout l’argent, et pour laisser sa femme sans le sou après avoir divorcé.



* * *


EXPLOITEURS ET USURIERS

Enfin deux autres qui viennent de gagner tout dernièrement leurs lots, sont encore dans la phase dorée, mais déjà ils vivent séparés de leurs familles et de gens honnêtes et affables qu’ils étaient avant la veine, ils sont devenus de tristes sires qui pratiquent l’usure et exploitent le pauvre monde.


* * *


HUM!

Allons, n’est-ce pas, il faut l’avouer malgré tout l’attrait que peut avoir l’envers de la médaille, il y a l'autre côté qui n’est pas si attrayant. Vous direz sûrement avec moi:

«Et si j'étais plus malheureux et surtout plus mauvais avec le gros lot que sans...»

D’autres diront:

«Moi, je m’en sortirai mieux que ces cinq personnes.»

Vous n’en savez rien: quand on n’est pas habitué à être riche, la fortune grise. Aussi, après avoir réfléchi, au lieu de: «Ah! si je pouvais gagner le gros lot», je vous invite à adresser à Dieu la prière de Salomon:

«Ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m’est nécessaire, de peur que dans l'abondance je ne te renie et ne dise: Qui est l’Éternel? ou que dans la pauvreté je ne dérobe et ne m’attaque au nom de mon Dieu».

Avec une grande confiance, laissez à Dieu le soin de nous donner, ainsi qu’aux nôtres, pour nos corps, nos âmes et nos vies, ce qu’il juge bon. C’est, me semble-t-il, la meilleure et la plus sûre des choses.

Marius.

En avant 1904 02 20


 

Table des matières