Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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TORPILLES ET TORPILLEURS


Par le Commissaire COSANDEY

La guerre russo-japonaise qui, espérons-le, ne dégénérera pas en conflit européen, a révélé la puissance terrible de cet engin destructeur entre tous: la torpille sous-marine.

Un journal du matin parlant de ce terrible duel commençait son récit par ces paroles d’un laconisme puissant:

«La bataille est maintenant engagée sur toute la ligne»; et quelle bataille! on ne parle que de vaisseaux de guerre torpillés, coulés ou saisis! Plusieurs des lecteurs de l'En Avant, EXPERTS DANS LA NOBLE ET BELLE GUERRE DU SALUT, mais peu au courant de celle de la destruction, se sont peut-être demandé ces jours-ci ce que pouvaient être ces terribles torpilles?


La torpille est un engin de guerre qui est préparé de manière à produire dans certaines circonstances une explosion formidable; elle est destinée à détruire les navires, les ponts de bateaux, etc., au moyen d’explosions sous-marines; c’est en effet une mine dont l’explosion se produit dans l’eau.

L’origine de la torpille remonte à plusieurs siècles; pour la défense d’Anvers, en 1585, on se servit de bateaux flottants à poudre appelés brûlots. Pendant la guerre de l’Indépendance en Amérique, un capitaine du génie, David Bushnell, fit le plan d’un bateau sous-marin qui devait porter une torpille chargée de 75 kilos de poudre à canon, dont l’explosion était déterminée par un mouvement d’horlogerie.

En 1777, il fit ainsi sauter un schooner. Vingt ans plus tard, Robert Fulton introduisit en Angleterre et en France ce nouvel engin qu’il fut le premier à appeler torpille. Des ingénieurs français ayant fait sauter, au moyen d’engins sous-marins, les docks de Sébastopol, la question des torpilles fut à l’ordre du jour.

Les Autrichiens s’en servirent à Venise en 1859; on s’en servit aussi beaucoup aux États-Unis pendant la guerre de Sécession.

L’emploi de ce terrible engin de guerre exige des connaissances techniques et de l’habileté dans la manœuvre; il y en a de plusieurs sortes. Les unes sont automatiques; d’autres sont dirigées et modérées par l’électricité; d’autres sont de véritables bateaux sous-marins; un torpilleur a généralement la forme d’un cigare. Ceux employés par l’amiral Courbet en Chine étaient forcés d’aborder le bateau ennemi pour faire éclater la torpille sous son flanc; mais aujourd’hui on emploie des torpilles qui frappent à distance. La torpille, placée dans un tube, comme le boulet dans le canon, s’enfonce dans l’eau à 3 mètres de la surface. Chaque projectile coûte environ dix mille francs (en 1904).


Il faut lire le récit de l’attaque nocturne des vaisseaux russes dans la rade de Port-Arthur, le mal fait à ces superbes cuirassés, le Césarewitch, le Retvisan, pour se faire quelque idée de la puissance destructive d’une torpille.

On a «protégé», «blindé», entouré de «filets» ces montres maritimes coûtant chacun de vingt-cinq à quarante millions de francs (en 1904); mais 4 m. 40 de torpille bien lancée suffit parfois à les couler en quelques instants.


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Ce qu’il faut au monde, ce sont des torpilleurs du Salut!


Il faut des serviteurs de Dieu aussi intrépides que saints qui, AYANT CALCULÉ LE PRIX, mis leur tout SUR L’AUTEL DE LA PATRIE CÉLESTE sont prêts à verser leur sang, s’il le faut, pour la glorieuse cause dans laquelle le Christ les a engagés.


CeuxQuiPerissent

Au secours de ceux qui périssent!


L’Océan de la vie est sillonné de toutes parts:

- par les cuirassés de l’incrédulité,

- par les croiseurs de l’impureté et du vice,

- les canonnières du mensonge sous toutes ses formes;

cette flottille infernale tonne nuit et jour,

- cherchant à détruire la foi,

- à semer le doute sur la divinité du Christ,

- à remplir le cœur des fils des hommes de passions, de haines, de meurtre.


DE TOUS CÔTÉS CET OCÉAN EST SILLONNÉ

PAR LES ÉPAVES D’ÂMES HUMAINES

QUI ONT SUCCOMBÉ DANS LA LUTTE,

DE CŒURS MEURTRIS DANS CE COMBAT INÉGAL ET MEURTRIER.


Le grand ennemi de Dieu et des hommes, Satan, et ses légions de démons en esprit et en chair sont enflammés d'un zèle dévorant pour la destruction de tout ce qui est beau, tout ce qui est bon, tout ce qui est pur et divin.

Qui les arrêtera, ces monstres de l’abîme?

Qui sera assez courageux pour les regarder en face, leur dire halte-là?

Qui sera assez puissant pour les vaincre?

Qui?

Vous et moi, mon camarade, que Dieu a sauvés et choisis; vous et moi — «les choses faibles du monde» que Dieu a suscitées pour «confondre les fortes

Ce qu’il faut à la France, ce sont DES HOMMES DE FOI, remplis d’une sainte hardiesse et qui, ayant tout perdu, n'ont plus rien à perdre, et partant, sont invincibles.


Soldats, croyons au pouvoir invisible

Que le Sauveur a caché dans la Croix.

Saisissons-la comme une arme invincible

Pour triompher au nom du Roi des rois!


En avant 1904 02 20



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