Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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INAUGURATION DE LA MAISON DE RELÈVEMENT DE COURBEVOIE


Par les Commissaires

À quelques minutes de la Seine, qu’on aperçoit du reste de l'entrée, se dresse au n° 8 de rue de la Montagne, à Courbevoie, notre nouvelle Maison de Relèvement.

Comme nos amis le savent, elle a remplacé celle de Neuilly devenue trop petite pour répondre aux besoins de l’œuvre, et ceux qui ont vu les deux ne peuvent que se féliciter du changement.

Bien située, l’air et la lumière distribués partout à profusion, cette maison offre vraiment un aspect accueillant. On est heureux de penser qu’elle est la demeure de chères jeunes filles que des circonstances plus ou moins dépendantes de leur volonté y ont conduites, et que dans cette atmosphère pure, gaie, libre, où on ne sent ni la contrainte, ni le laisser-aller, respirant à pleins poumons, elles pourront y renaître à l’espérance, recommencer la vie tout à nouveau, en y prenant des habitudes d’ordre, de travail et de propreté.

Entrons dans cette demeure hospitalière; un large portail y donne accès; à droite s’étend le jardin avec ses dépendances qui seront transformés en buanderie; à gauche, la maison d’habitation. Quelle délicieuse maison pleine de fraîcheur et de vie!

Voici d’abord le bureau de la Directrice où l’on peut lire ces paroles qui sont vraiment l’âme et l’inspiration de celles qui s’occupent de cette belle œuvre de Relèvement: «Nous attendons une terre nouvelle où la justice habitera».

En face, la salle à manger et la salle de couture transformées pour la circonstance, en salles de réceptions. De jolis textes ornent les murs et donnent à ces salles déjà si engageantes avec leurs grandes et larges fenêtres ouvrant sur le jardin, un aspect des plus gais. Sur une longue table, les travaux de lingerie confectionnés par les jeunes filles de la maison sont exposés. Nous notons avec plaisir combien ils sont appréciés des visiteuses qui aiment un travail soigné, bien fini et de bon goût.

Un escalier nous conduit aux dortoirs des jeunes filles et aux chambres des Officières. C’est partout le même air de fraîcheur, de lumière, le même aspect propre et ordonné. L’approbation de tous est unanime.

Pendant que les groupes circulent pour visiter l’établissement, le thé est servi en attendant le moment de réunion qui doit suivre. Celle-ci s’ouvre par le chant d’un beau cantique: «J’ai soif de ta présence». C’était si bénissant et si réconfortant pour nos âmes de voir nos amis chrétiens et bon nombre de diaconesses mêler leurs voix aux nôtres pour adresser à Dieu cette ardente prière:


J’ai soif de ta présence, divin Chef de ma foi.


Nos âmes communient avec Dieu en particulier, pendant que le Commissaire élève vers Lui son âme dans une prière inspirée.

La Commissaire donne ensuite à cet auditoire si sympathique quelques renseignements sur l’œuvre qui s’accomplit dans cette maison bénie. Elle rappelle que la base de notre œuvre est L’ACTION DU SAINT-ESPRIT DANS LES CŒURS, le relèvement par la puissance de Dieu qui trans forme les vies en détruisant le péché.

Les résultats sont là qui prouvent la vérité de cette assertion.

Parmi les jeunes filles qui nous ont quittés et qui sont aujourd’hui en place, beaucoup sont des cas satisfaisants. La Commissaire croit à l’influence du milieu.

Cette maison propre et spacieuse, où l’air et la lumière circulent librement est éminemment propre à agir sur nos jeunes filles qui y respirent surtout une atmosphère morale élevée parce qu’elle est une atmosphère divine. S’inspirant de cette prière de Salomon: Eternel, que les yeux soient nuit et jour ouverts sur cette maison. Exauce du lieu de ta demeure... exauce et pardonne..., la Commissaire croit qu’une grande œuvre va s’accomplir dans cette maison et que beaucoup de celles qui y entrent vont en sortir absolument transformées.

Des exemples frappants donnés par la Commissaire illustrent très bien ce qui vient d’être dit. Du reste, nous attendons de Dieu la sagesse, la patience, l’amour nécessaires pour une œuvre aussi délicate.

Un des points qu’il nous faut le plus cultiver est l’amour du travail.

Sur 28 jeunes filles qui nous ont quittées l’année dernière, 13 ont été des cas satisfaisants. N’est-il pas réjouissant de songer que dans une petite maison comme celle-ci un pareil résultat (soit 50 0/0environ) ait été obtenu?

Que serait-ce si nous pouvions opérer sur une plus grande échelle? Mais pour cela nous avons besoin du concours financier de tous nos amis et de tous ceux qui comprennent la nécessité et la valeur d’une pareille œuvre.

Un appel pressant est fait à nos amis présents.

La Commissaire fait part du projet qui est à l’étude d’établir une buanderie et invite nos amis à nous aider d’une façon pratique en nous donnant leur linge à blanchir qui sera, ajoute la Directrice, blanchi sans être brûlé.

Le Commissaire donne quelques renseignements complémentaires sur le budget de cette œuvre et termine en souhaitant à tous nos amis qui représentent là différentes œuvres chrétiennes la bénédiction du Dieu d’amour qu’ils servent avec tant de dévouement et le succès dans leur travail. Une prière de la Lieutenante-Colonelle Peyron Roussel termine cette délicieuse après-midi qui a laissé dans le cœur de tous de si agréables souvenirs.

En avant 1904 02 13


 

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