MÉLI-MÉLO
NOS ENFANTS
Un ami à qui je demandais le secret des bénédictions accordées à sa famille, m’a répondu à peu près ceci:
«J’attribue ce résultat que vous mentionnez, à ce fait considérable que mes parents n’ont jamais ambitionné pour nous ce qu’on appelle une position en ce monde, mais qu’EN TOUTES CHOSES ILS ONT ÉTÉ DOMINÉS PAR LA PENSÉE DU SALUT DE NOTRE ÂME.
Leur but constant a été de faire de nous des chrétiens et non pas des heureux de ce monde: «Pourvu qu’ils aillent au ciel, c’est tout ce que nous demandons.»
Telle me paraît avoir été leur constante pensée et tout respirait cette unique préoccupation, c’était le pivot autour duquel gravitait notre existence.»
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LE CONTRAIRE
Je connais, en revanche, pour ne citer qu’un exemple, un jeune homme fort bien doué à tous égards, membre d’une famille pieuse, élevé avec toute l’affection et le soin imaginables et qui, néanmoins, s’enfonce toujours plus dans l’indifférence et l’incrédulité.
Pourquoi?
Parce que ses parents, tout en désirant, cela va sans dire, qu’il fût chrétien, ont mis plus de zèle et plus de sollicitude à lui procurer un bel avenir en ce monde.
Ils ont voulu à tout prix faire de lui un homme distingué en son genre et ils ont réussi, mais il est pour eux une écharde sous le rapport spirituel!
Hélas! ils moissonnent ce qu’ils ont semé: «Je vous dis en vérité qu’ils reçoivent leur récompense.» Ah! que cette parole de Jésus est vraie!
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MORALE
«Quand des parents chrétiens demandent à Dieu en paroles que leurs enfants soient sauvés, et de cœur soupirent pour eux après la gloire ou la fortune, quoi d’étonnant que CE SOUPIR, AUX YEUX DE DIEU, SOIT LEUR SEULE ET VRAIE PRIÈRE? Il leur est fait selon leur foi!» (G. Tophel).
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IL Y A UNE PLACE POUR MOI
Le Commissaire Howard raconte de son fils une histoire fort intéressante.
Ce jeune garçon venait justement de terminer ses études au gymnase quand un jour le directeur de l’établissement le fit venir et lui offrit une place qui lui assurerait une carrière brillante dans le monde. C’était un grand honneur qu’il lui faisait là, le préférant à ses cinq cents camarades. Après lui avoir fait cette proposition, il conclut en disant:
«Il faudra consulter votre père à ce sujet.»
La réponse du jeune homme ne se fit pas attendre:
«Mon père est aux Indes, monsieur, et je crois du reste qu'il est inutile de le consulter... car il y a une place pour moi dans l’Armée du Salut, monsieur.»
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JE VAIS L’ÊTRE
Il y a quelques années, Mme Booth, la mère de l’Armée, se trouvait en voiture avec le fils aîné du Commissaire Railton, David; c’était peu de temps avant la mort de Mme Booth. Chemin faisant, l’attention de l’enfant fut arrêtée par la vue d'un cheval mort qu’on emmenait sur un char. Il demanda à Mme Booth s’il irait au ciel? Sans répondre à sa question, celle-ci lui en adressa une autre:
«Es-tu sauvé, David?»
— «Non, je ne le suis pas», répondit l’enfant, âgé de cinq ans.
— «Mais, lui dit-elle, quand j’irai au ciel, je t’y chercherai partout, et si je ne t’y trouve pas, j’irai voir dans le Livre de vie si ton nom y est. Si je ne l’y trouve pas, j’irai demander à l’ange Gabriel s’il a vu un petit garçon aux yeux bruns et aux cheveux châtains nommé David, et il me dira: «Non, il n’est pas sauvé encore.»
Le petit David eut l’air un peu triste, mais cela ne dura qu'un instant. Se tenant debout, il se tourna vers Mme Booth et lui dit:
«Oh! madame, les anges vous diront: «Non, il n’est pas sauvé, mais il va l’être.»
Depuis, le petit David s’est donné à Dieu et il est réellement bien sauvé aujourd’hui. Que de gens dont la religion peut se résumer en ces quelques mots:
Je ne suis pas sauvé, mais je vais l’être.
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IL N’Y A QUE DEUX ESPÈCES
Comme un des enfants du Président Boosevelt des États-Unis s’amusait avec les garçons de la rue, un des amis de son père le surprit et lui demanda comment il se faisait qu’il aimait à jouer avec eux et à aller à l’école publique?
Le petit Américain répondit sans façon:
«Mon père m’a toujours enseigné que dans le monde il n'y a que deux espèces de garçons, les bons et les mauvais!»
Bravo! Il en est de même pour les hommes, ils sont bons ou mauvais.
Les Salutistes, à l’exemple de leur Maître, doivent, quels que soient leur nom, leur position sociale, fréquenter les mauvais afin de les rendre bons par la puissance du Saint-Esprit. C’est la mission des Salutistes et la raison d’être de l’Armée du Salut. Vous savez maintenant pourquoi ils vont dans les cafés, avec leur journal, et autres endroits sombres où les âmes se perdent.
En agissant ainsi, les Salutistes obéissent aux ordres de leur divin Maître:
Va promptement dans les places, les rues, les chemins, les carrefours et le long des haies, et contrains d’entrer les pauvres, les estropiés, les aveugles, les boiteux, afin que ma maison soit remplie. (Luc. 14, 13.)
Ne veux-tu pas faire comme eux, lecteur?
Marius.
En avant 1904 01 30
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