Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA JOIE DE L’ABANDON


Mon corps, mon cœur, mon âme

Ne m’appartiennent plus:

Ton amour les réclame

Ils sont à Toi, Jésus.


Bienheureux état que celui où l'on peut chanter cela en réalité et où notre service pour Jésus est à tout instant un joyeux service parce que notre vie est abandonnée avec tout ce que cela comporte de conséquences de détails.

Qui dira jamais la joie de l’abandon?

Ce calme parfait d’une âme assurée en Christ qui, ayant tout donné à Dieu, s’étant mise sans réserve sur l'autel, peut vivre de minute en minute, sans regret ni frayeur, sachant que tout est bien pour elle et que Celui qui la conduit le fait sûrement.

S’abandonner, c’est ne plus s'appartenir; c’est donc par suite ne plus s’inquiéter puisqu’on ne se met plus en souci d’une chose qui est la propriété de quelqu’un d’autre.

Mais sous cette apparence si simple, l’abandon entendu de cette manière, c’est-à-dire l’abandon absolu, suppose beaucoup.

C’est l’abandon de ses goûts, de ses plans, des détails de son temps.

S’abandonner ainsi, c’est accepter de voir tout bouleversé, transformé et rebouleversé à nouveau. C’est être prêt à tout, à voir tout ce qu’on a pensé faire défait, sans être troublé ou impatienté, mais savoir que c’est justement là ce que nous demandons à Dieu ou ce que nous Lui promettons quand nous lui disons:


«J’abandonne ma vie, sans regret ni frayeur».


La vie est faite de petits détails, des multiples circonstances de chaque minute, circonstances qui semblent insignifiantes parfois.

Abandonner sa vie, c’est donc vivre dans un tel état que l’on pourra à tout moment rester calme, plus que cela, demeurer dans un esprit joyeux, alléluia, si de minute en minute, le Seigneur place sur notre chemin des événements inattendus qui bouleversent nos plans les plus chers.

Vous aviez peut-être arrangé votre journée de telle ou telle manière, et selon ce que vous pensiez être votre devoir ou la meilleure façon de plaire à Dieu (car il va de soi que je parle à des convertis qui n’ont qu’un seul bût, la gloire de leur Maître), et voilà qu’à bien des reprises les circonstances ont été telles, que vous n’avez rien fait de ce que vous aviez projeté, et que toute espèce d’autres choses sont venues se placer devant vous.

Dans quel esprit les avez-vous acceptées?

Avez-vous pu chanter: «C’est mon joyeux service»?

Les avez-vous faites dans un esprit alléluia?

Il y a toujours pour notre âme dans des cas semblables deux alternatives:

ou bien, ennuyé d’être dérangé dans nos plans, NOUS PERMETTONS À L’IMPATIENCE, OU MURMURE, OU MÉCONTENTEMENT D’ENTRER EN NOUS, et nous perdons notre salut; c’est une défaite pour notre âme, une cause de tristesse par suite, tristesse qui vient, non de l’évènement lui-même, mais du sentiment que nous n’avons pas su profiter de l’occasion, et que notre volonté s’est mise au travers de celle de Dieu.

Mais il y a, béni soit son Nom, une autre alternative, celle où nous disons: alléluia! et où alors toute chose, si contrariante qu’elle soit, est une occasion de glorieuse victoire, de joie ineffable, de croissance spirituelle.

Je bénis Dieu du fond de mon cœur de ce qu’il m’a donné de faire tous ces derniers temps, des expériences mille fois bénies à ce sujet.

Je réalise, en effet, que quelles que soient les circonstances qu’il place sur mon chemin, je suis prête de moment en moment, à dire alléluia à tout et à faire joyeusement toute chose qu’il me demande, à le faire de tout mon cœur.

Je ne sais pas assez Le remercier de ce qu’une étape toute nouvelle a commencé dans ma vie à ce point de vue. J’avais bien souvent chanté (et de toute mon âme), ce verset de cantique qui ouvre ce témoignage, mais il s’est fait une lumière plus précise dans mon esprit à ce sujet.


Abandonner sa vie en bloc est une chose, l’abandonner en principe ou pour les grandes circonstances de même, mais l’abandonner dans les détails en est une très différente.

Il fut un temps où j’aurais pu faire tout cela pour faire plaisir à celui qui le réclamait de moi, mais où je ne réalisais pas avec autant d'évidence que c’était UNE OCCASION QUE DIEU M’OFFRAIT DE LUI CÉDER MA VOLONTÉ.

Si ma vie ne m’appartient plus, si vraiment je l’ai donnée à Dieu, cela signifie que les détails aussi ne sont plus à moi et que s’il lui plaît de bouleverser tout ce que j’ai pu projeter pour une journée ou pour une heure même, je dois être prête à le faire et à le faire joyeusement.

J’ai appris que diriger ma vie selon un plan quelconque, si bon qu’il soit, et même dans le but de faire la volonté de Dieu, c’est, encore faire la mienne, car le diable est si rusé qu’il sait très bien s’arranger, surtout chez les âmes qu’il voit le plus consacrées, pour garder dans la place un dernier retranchement qui est sa citadelle.

Donc, faire la volonté de Dieu c’est être prêt à marcher à quelque minute que ce soit dans une direction différente que celle qu’on avait projetée, à interrompre ceci ou cela, à rester dans le calme et la confiance et dans un esprit de joyeux abandon à Son service.

C’est pourquoi je ne puis que remercier Dieu pour cette nouvelle grâce de sa part qui m’a amenée à réaliser une fois de plus une parole que quelqu’un exprimait devant moi l’autre jour:


«L’OBÉISSANCE EST UNE DES FORMES LES PLUS ÉLEVÉES

DE LA CONSÉCRATION»


L’obéissance de tous les instants, obéissance consentie, obéissance volontaire de celui qui ayant compris la haute portée morale du principe auquel il soumet sa vie, veut être chaque jour plus fidèle à cet engagement.

C’est de cette obéissance-là qu’il est dit: «L’OBÉISSANCE VAUT MIEUX QUE LE SACRIFICE», car elle est le plus réel des sacrifices, celui qui coûte le plus, celui de sa propre volonté, celui de son Moi.

En avant 1904 01 23


 

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