Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

BANQUET DES PAUVRES À LA VILLETTE


Il est sept heures et demie et déjà dans la salle de la rue Bouret, bien éclairée et décorée, pour la circonstance, de guirlandes de verdure, de fleurs, de drapeaux, autour des tables bien blanches, le couvert est dressé.

Bon nombre de nos invités, beaucoup d’enfants surtout, ont déjà pris place autour de ces tables. Ouvriers, travailleurs qui gagnent péniblement leur vie et celle de leur famille sont là, pères, mères et tout petits. Cela nous fait du bien de les voir.

C’est le vieillard à tête grise à côté de la femme jeune encore, l'habitué qui sait qu’on est toujours bien accueilli chez les Salutistes, et le nouveau venu, un peu intimidé dès l’abord, mais que l’atmosphère ambiante, chaude, libre et joyeuse, a vite fait de gagner.

Les quelques places vacantes sont vite occupées; on se serre pour les derniers arrivés et la soirée commence.

Un chœur d’actions de grâces et le souper est servi.

Pendant que les plats circulent, les Salutistes donnent la note de fête. Voici d’abord un solo de la Camarade Taurel, des vœux de bonne année du Capitaine d’Etat-Major Lourde, quelques mots de la Lieutenante Colonelle, un nouveau solo, cette fois de la Capitaine d’État Major Lourde.

Le café dégusté, le repas spirituel commence.

La Commissaire fait remarquer que le meilleur progrès qu’on puisse réaliser (même à cette époque qui est pourtant celle du progrès dans bien des domaines) c’est le progrès du cœur, car:


CE QUI GÂTE TOUT ICI-BAS ET REND BIEN DES VIES TRISTES,

C’EST LE PÉCHÉ.


De là la nécessité d’envisager l’année qui s’ouvre en déposant tout vêtement souillé, en recevant une conscience purifiée.

Le Commissaire continue dans cette ligne en y apportant toutefois une telle note de bonne humeur, de joie qu'il a bientôt fait de gagner la sympathie des invités et de les mettre à l’aise; L’invitation à sourire, renouvelée plusieurs fois, établit un courant entre l’estrade et la salle.

Mon désir, dit le Commissaire, est de vous procurer de la joie et il commente alors ces belles paroles de l’Apocalypse sur le ciel: «Rien d’impur, ni de souillé, n’y entrera

Il y a dans le monde deux sortes de personnes; celles qui voient les choses à travers des verres noirs et celles qui les regardent à travers des roses. Mais pour prendre ainsi la vie du bon côté et savoir sourire à la difficulté, voire à l’épreuve, IL FAUT AVOIR DIEU AVEC SOI, car il y des millionnaires qui sont dans la tristesse et des très pauvres qui jouissent de la félicité éternelle et cela PARCE QUE LEURS PÉCHÉS ONT ÉTÉ PARDONNÉS.

Ce soir, Dieu nous invite à un banquet pour vos âmes, banquet de joie et de délices divines, si toutefois vous voulez demander à Dieu de vous délivrer de tout ce qui est mal et si vous êtes bien résolus à l’abandonner.

Le Commissaire termina par un puissant appel aux rétrogrades.

Alléluia! pour les âmes qui se sont avancées ce soir-là et ont ainsi non seulement reçu un repas pour leur corps mais une nourriture pour leur âme qui durera éternellement. Que Dieu les bénisse et les garde fidèles.

En avant 1904 01 16


 

Table des matières