DEMI-NUIT DE PRIÈRES
Comment les Salutistes terminent et commencent l’année. — Comptabilité spirituelle. Âmes à la Croix.
C’est le 31 décembre! Pour beaucoup, jour de réjouissances mondaines, de festins, de distractions de tous genres.
Combien nous étions heureux nous salutistes, de pouvoir envisager autrement ce jour et d’avoir en cette fin d’année le doux et précieux privilège de nous rassembler auprès de notre Maître pour communier ensemble avec Lui.
Quelle joie c’était pour nous de pouvoir
– examiner nos voies sous Son regard,
– faire le bilan de l’année écoulée,
– nous rendre compte du chemin parcouru,
– placer sous le précieux sang de Jésus, toutes les faiblesses, tous les manquements
– et reprendre des forces nouvelles pour livrer bataille plus que jamais à l’ennemi de nos âmes.
La réunion s’ouvre par un chant de louanges. Que d’occasions, en effet, de remercier Dieu pour sa fidélité, son amour, sa longue patience envers nous!
La Lieutenante-Colonelle Peyron-Roussel nous exhorte à travailler de telle manière qu’on puisse rendre de nous ce témoignage qu’on rendait des apôtres, que l’on puisse voir «que nous avons été avec Jésus» et alors, le reflétant, nous ferons aussi «tout à merveille».
Le Lieutenant-Colonel laisse à chaque auditeur un double message:
1° Suivre le Seigneur, seul, s’il le faut, en portant son opprobre,
2° être des salutistes, des combattants.
Après un solo de la Capitaine d’État-Major Lourde, la Commissaire s’inspirant des dernières paroles de ce chant, insiste sur ce qu’il y a de glorieux dans cette expérience de quelqu’un qui peut dire: «JE T’APPARTIENS SANS RETOUR.»
À cette époque de l’année les hommes d’affaires examinent leurs comptes pour voir où ils en sont. À combien plus forte raison ne devons-nous pas examiner notre cœur et notre vie pour VOIR OÙ NOUS EN SOMMES AUX YEUX DE DIEU.
La Commissaire bénit l’Éternel pour ces moments où loin de toute agitation nous pouvons tout régler avec Lui si, du moins, nous sommes assez sincères pour lui tout apporter. Qui que ce soit qui porte un fardeau sur son cœur peut terminer cette annnée en le déposant au pied de la croix. Quant à moi, dit la Commissaire, je suis plus déterminée que jamais à donner tout ce que j’ai pour le salut de la France et former un peuple qui servira l’Éternel.
C’est le moment des étrennes.
Dieu en a aussi à nous donner. En tant que peuple, nous pouvons recevoir de Lui le grand cadeau du courage, puis d’autres différents suivant nos besoins personnels (patience; droiture, pureté) et de ces cadeaux nous pourrons à notre tour enrichir d’autres.
Un moment de prière et le Commissaire se lève et nous invite à chanter ce beau chœur de consécration: «Père, Père, je remets à Toi mon esprit, âme et corps.» Il exprime le vœu que nous puissions tous réaliser que l’amour parfait bannit la crainte car, là où est l’esprit de Dieu, là est la liberté.
Entrant ensuite dans toute la solennité de l’heure présenté, le Commissaire nous lit la magnifique vision d’Ésaïe (ch. VI) et commente ce merveilleux passage en l’appliquant à chacune de nos âmes.
Il fait d’abord remarquer qu’Ésaïe avait déjà travaillé pour Dieu mais il en était arrivé dans son expérience à cet état où ce qu’il avait dit et fait le condamnait. Son service pour Dieu venait en partie de lui et en partie d’En Haut. Situation pénible pour un prophète!
Celui qui veut prophétiser doit être entier avec Dieu.
C’est le caractère commun de tous les hommes de Dieu à travers les âges. C’est peut-être la raison pour laquelle quelqu’un ici a un service qui ne lui donne pas de joie, C’EST QUE CE SERVICE N’EST PAS ENTIER.
Or, nous aurons tous à rencontrer Dieu face à face et à lui rendre compte de nos actes, de l’emploi de nos facultés. Notre vocation est une vocation solennelle.
Être chrétien implique un devoir sacré.
Dans cette expérience qui fit époque dans la vie d’Ésaïe il y eut deux parties distinctes: d'abord la conviction de péché, puis le moment où le séraphin toucha ses lèvres avec le charbon ardent, car Dieu est fidèle pour relever, purifier entièrement et instantanément celui qui confesse loyalement son état et s’abandonne entièrement à la grâce qui purifie.
Le Commissaire invite alors chaque auditeur à se laisser toucher par le charbon ardent Moment solennel pour chacune de nos âmes.
Pendant la réunion de prières qui suivit des âmes se livrèrent à Dieu pour une entière consécration.
Tous, du reste, nous avons renouvelé le don de nous-mêmes à Dieu, et nous nous sommes placés tout à nouveau sur l’autel pour être entre Ses mains des instruments utiles et bénis parce qu’ils seront purs et souples à Sa direction.
Que Dieu nous aide à réaliser les promesses que nous lui avons faites et 1904 sera une année de victoires!
En avant 1904 01 16
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