Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA PAIX SUR UN CHAMP DE BATAILLE


C’était après Sedan: la France était vaincue; un officier faisait, à pas lents, la revue de ce champ où gisaient des milliers de soldats. Et son attention fut soudain attirée par un jeune soldat mourant. Il s’approche, se penche, ému, presque en pleurant, et d’une voix qu’en vain il veut rendre assurée:

Que pourrais-je faire pour vous? Lui dit-il.

À ces mots il se met à genoux.

Pour moi? rien; merci, Capitaine. Je sens que je m’en vais mourir.

Voudriez-vous un peu d’eau?

Ne prenez pas la peine, je n’ai pas longtemps à souffrir.

L’officier ajouta:

Mais ne puis-je rien faire Pour vous? N’avez-vous pas quelque secret désir? Voulez-vous que j’écrive un mot à votre mère, pour la préparer à la mort de son bien-aimé fils?

Écoutez ma requête, répondit-il par un suprême effort, ouvrez le sac que j’ai là sous ma tête, vous trouverez un livre, un Nouveau-Testament; lisez-moi ce verset sublime, chapitre 14 de Jean: «Je vous laisse ma paix!»

Quel insondable abîme! Que ton amour, tendre Sauveur! «Je ne vous la donne pas comme le monde donne.» Non, Dieu ne refuse à personne cette paix qui fait mon bonheur. Je vois ouvert le ciel où mon Sauveur m’appelle; Il est à moi, je suis à lui; je quitte ce monde aujourd’hui, pour m’envoler vers la gloire éternelle.

Qu’il m’est doux de mourir ainsi calme et serein! Voudriez-vous accepter de moi ce petit livre? Colonel, je vous offre un guide sûr, divin; Il conduit à la paix, l’âme qui veut le suivre: POUR ALLER AU SEIGNEUR, C’EST L’UNIQUE CHEMIN.


Le spasme de la mort contracta son visage, voila ses yeux, puis étouffa sa voix; mais, avant d’expirer, reprit un peu courage et sourit radieux pour la dernière fois.

Le colonel, le cœur plein d’amertume, n’a jamais oublié ce qu’il vient d’entrevoir. Il presse sur son cœur le précieux volume.

Si vous l’aviez suivi, vous auriez pu le voir, relire en soupirant cette sublime page où le soldat avait puisé tant de courage, à cette heure suprême où l’on perd tout espoir. Que dis-je? ô prodige, ô miracle!


Le même soir, ce vaillant colonel, à genoux dans sa chambre et, les yeux vers le ciel, priait comme un enfant. Quel sublime spectacle!

Le Seigneur l’entendit et l’on vit désormais un nouveau combattant entrer dans la carrière, un soldat devenir un homme de prière; un guerrier inondé d’une ineffable paix.


Voulez-vous éprouver cette céleste joie?

Lecteur, prosternez-vous aux pieds du Dieu d’amour, avec un cœur contrit; c’est là l’unique voie qui conduise à la vie. Entrez-y dès ce jour.

C.M.

En avant 1904 01 16


 

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