EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UNE VOIX DU CANADA

Montréal, le 45 décembre.

À mes chers Camarades et Amis français:

Bien chers Camarades et Amis, c'est une douce joie pour moi de venir, par ces quelques lignes, m’entretenir avec vous. Vous serez heureux d’apprendre que je suis bien arrivée à Montréal, malgré une traversée assez orageuse. Le Seigneur a veillé sur moi avec tendresse.

J’ai senti le besoin de me consacrer tout; à nouveau à Son service, et seule dans ma petite cabine, j’eus un moment inoubliable avec Dieu. J’ai éprouvé une fois de plus la joie qu’apporte tout vrai sacrifice accompli pour le Maître. Je revoyais parents et amis que j’ai laissés derrière moi, pour obéir à un appel venant d’en Haut. La réponse de mon âme était toujours plus affirmative:

PARTOUT AVEC JÉSUS,

JE LE SUIVRAI PARTOUT.

Une joie profonde inonda mon âme. C’était le calme, la bénédiction et une parfaite confiance en Celui qui m’avait appelée sur ce lointain rivage.

Alléluia! J’ai retrouvé ici mes Soldats, fidèles à la tâche, ayant bien soutenu le combat pendant mon absence. Heureux de nous retrouver ensemble pour la lutte, une cordiale réunion de bienvenue eut lieu — Anglais et Français y prirent part; — ce fut une agréable soirée pour tous.

Me voilà à l’œuvre, pas de temps à perdre, La Fête des moissons est là et, quoique un peu tard, il faut atteindre sa cible: tous à l’ouvrage et la victoire est à nous.

Éternel, tu nous donnes la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l'accomplis pour nous. Alléluia!

C’est avec confiance que nous envisageons la nouvelle année; l’orage peut gronder autour de nous, les difficultés sans nombre peuvent surgir sur notre route, l’ennemi essayera peut-être souvent de nous décourager, mais au travers de tout, nous resterons à notre poste, fidèles à la tâche que Dieu nous a confiée.

Chers Camarades et Amis, recevez l’assurance de mon affection, de mon souvenir de mes prières et des vœux que je forme pour le succès de notre chère Armée en France.

Luttant sous le même drapeau et pour la même cause, je reste votre affectionnée sœur de combat.

Noémie Cabrit.

Montréal.

En avant 1904 01 02