EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA PAILLE ET LA POUTRE

Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? Matth. VII, 3.

Nous connaissons tous ces lunettes qui, prises d’un sens, rapprochent et grossissent les objets qui tombent sous nos yeux, tandis que, tournées dans un autre sens, elles éloignent et rapetissent les mêmes objets.

En vertu de leur état naturel de péché, tous les hommes sont appelés à constater des phénomènes analogues dans les jugements qu'ils portent, suivant qu’il s’agit d’eux-mêmes ou de leurs frères.

Ils voient, avec la plus grande facilité, la paille qui est dans l’œil de leur prochain, tandis qu'ils n’aperçoivent pas la poutre qui est dans leur propre œil.

Ils se scandalisent des plus petits manquements de leurs frères et ferment les yeux sur les convoitises charnelles, les souillures de toutes espèces, les mauvais sentiments qui fourmillent dans leurs âmes et les rendent gravement coupables devant Dieu, le souverain Juge.

Parfois, l’aveuglement va si loin qu’ils n’excusent pas seulement leurs péchés et leurs vices, mais prétendent donner le nom de vertus à des défauts qu’ils condamnent sévèrement chez leurs frères.

– C’est ainsi que l’avarice n’est chez eux qu’une sage économie,

– la jalousie religieuse, l'irritation d’un cœur susceptible,

leurs mouvements de colère, leurs médisances, leurs calomnies ne paraissent à leurs – yeux, que les justes manifestations d’une sainte indignation.

C’est en vue de signaler cette dangereuse disposition que le Seigneur disait à un de ses auditeurs et nous dit à tous, individuellement: «Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil?»

En avant 1903 12 05