Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L'IMAGE DE CHRIST


L’Homme taille le marbre ou mélange ses couleurs pour fixer les traits «du plus beau des fils de l’homme», mais Dieu le Père cherche des corps d’hommes dans lesquels II puisse mettre l'empreinte vivante de Son Fils; «car ceux qu’il avait auparavant connus, Il les a prédestinés à être conformes à l'image de son Fils afin qu’il soit le Premier-né entre plusieurs frères.»

Non, la toile de lin la plus fine ne portera jamais l’image du Christ; mais nous, lecteurs, NOUS POUVONS LA PORTER; nous avons même été mis à part, dès les temps éternels, pour cette gloire-là! 


Comprenons-nous notre vocation sainte?

Savons-nous pour quelle haute destinée nous avons été rachetés?

«Nous tous qui contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur à visage découvert, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur», disait saint Paul.

Avons-nous été saisis par la même vision?

Aujourd’hui, où les œuvres risquent de cacher l’œuvre, prenons-nous avec tout le sérieux qu’il mérite cet impératif catégorique du grand apôtre: «Comme nous avons porté l’image de celui qui est terrestre, portons aussi l’image du Céleste.»


On a prétendu que le linceul du Christ avait été un vrai négatif, c’est-à-dire un linge chimiquement sensible, qui se laissa impressionner par le divin corps qu'il enveloppa au Calvaire. C’est là une hypothèse; mais pourquoi ne la considérerions-nous pas comme une invitation à devenir nous-mêmes les vrais négatifs du Christ, des êtres moralement sensibles, ouverts aux rayons de la vision céleste?


Une vieille gravure du XVIe siècle représente toute une assemblée d’évêques penchés autour du Saint-Suaire pour Le vénérer; ils contemplent avec adoration la grossière image, vaguement esquissée sur cette bande d’étoffe. Nous serions frappés d’étonnement si nous pouvions embrasser du regard toutes les créatures qui, dans l’immensité de l’Univers, se penchent sur les abîmes pour chercher l'image vivante du corps de Christ.

La création elle-même attend avec une inexprimable anxiété la révélation des fils de Dieu. Ce qui presse le plus, à l’heure qu’il est, c’est notre conviction la plus profonde, ce n’est pas le son de trompette de nouveaux docteurs, c’est l’apparition de cette troupe de frères rendus conformes à l’image du Fils unique, de ces négatifs portant l’empreinte éternelle de Celui qui a été, qui est et qui sera!

En avant 1903 11 21


 

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