MÉLI-MÉLO
La devise de Wesley était GÉNÉROSITÉ:
«Gagnez tout ce que vous pourrez,
économisez tout ce que vous pourrez
et donnez tout ce que vous pourrez.»
C'est ce qu’il a toujours pratiqué. Lorsqu’il n’avait que 750 francs (en 1903) pour son entretien, il en donnait 50. Quand ses ressources augmentèrent, ses dépenses demeurèrent toujours les mêmes et il donna toutes ses économies. Plus tard, lorsque les publications de ses ouvrages lui rapportèrent jusqu’à 500.000 fr. il distribua toute cette somme.
«Je rejette l’argent de ma poche, disait-il, de peur qu’il ne trouve le chemin de mon cœur.»
Ah! si seulement chaque chrétien qui a l’avancement du règne de Dieu à cœur, avait cette devise, il n’y aurait plus de passif dans la caisse du Bon Dieu!
L’Armée du Salut vous invite, lecteur, à l’avoir pendant la Semaine de Renoncement. C’est le moins, me semble-t-il, que vous puissiez faire!
* * *
L’ANCIENNE FOI ET LA NOUVELLE
Klaus Harms, autrefois pasteur à Iviel, se rencontra en chemin de fer avec un riche Suédois, fabricant d’allumettes. Ce dernier racontait, avec une complaisance envers lui-même des plus naïves, combien sa fabrique d’allumettes lui avait rapporté.
«Regardez-moi, disait-il, je suis maintenant un richard. Le bon emploi de mes capacités et mon application infatigable ont fait ma position. Êtes-vous au courant de la fabrication des allumettes?»
— «Fort peu, monsieur, je suis pasteur.»
— «Ah! pasteur, cela se rencontre bien. Depuis longtemps je désirais rencontrer un pasteur pour lui poser une importante question de théologie. On parle beaucoup aujourd’hui d’ancienne et de nouvelle foi. Je vous en prie, qu’entend-on par là?»
Harms se montra disposé à répondre à son interlocuteur. Il demanda seulement de pouvoir le faire par une comparaison.
«Voyez-vous, monsieur, quand le bon Dieu bénit quelqu’un dans sa vocation, et lui permet de faire un beau projet, et que cet homme reste modeste et humble; quand il se dit: «Je n’ai pas mérité que mon Dieu m’accorde cette faveur;» et quand Dieu continue à donner le succès, quand après l’aisance vient la fortune et que cet homme devient toujours plus humble et toujours plus reconnaissant, c’est l’ancienne foi.
Mais quand un homme qui s’enrichit merveilleusement ne comprend pas que c’est un moyen de mettre à l’épreuve son humilité et sa reconnaissance envers Dieu; quand au lieu de devenir toujours plus modeste et plus touché des bontés de Dieu il devient plus vantard et plus glorieux, tellement que dans chaque voyage qu’il fait, il dit à ses compagnons de route: «Regardez-moi!» c’est la nouvelle foi.»
La Semaine de Renoncement, lecteur, te donne l’occasion de montrer quelle foi tu possèdes: la nouvelle qui dit: «JE SERRE», l’ancienne qui dit: «JE DONNE».
* * *
LE RENONCEMENT DE JÉHANNE
Elle avait décidé de renoncer au sucre pendant la S. de R. Le premier matin elle trouva son café au lait très fade. — Je renonce au café au lait, dit-elle. Elle ne voulait pas pour cela renoncer à son déjeuner (le renoncement aurait été sans doute trop grand).
Et elle remplaça le café au lait fade par du chocolat qui l'était moins. Quel renoncement, ma Camarade! !
J’espère que depuis l’année dernière vous avez fait des progrès et que cette année votre renoncement sera plus grand, Camarade!
* * *
ESSAYONS ENCOR .
POUR MES CAMARADES QUI ONT DE LA PEINE ATTEINDRE LEUR CIBLE
C’était la devise fière
Qui brillait en lettres d’or,
Ô Robert, sur ta bannière,
De l’audace coutumière:
Essayons encor!
Cette parole de flamme
Est plus chère qu’un trésor.
Elle met l’espoir dans l’âme, Je suivrai ton oriflamme:
Essayons encor!
Désespérer est d’un lâche.
Encore un viril effort;
S’il ne combat sans relâche.
Le lutteur manque à sa tâche:
Essayons encor!
La victoire est ajournée,
Dites-vous, sonnons du cor!
Et la fin de la journée
Changera la destinée:
Essayons encor!
Allons, grimpeurs, de l’audace!
Aux cieux plane le condor.
Pour suivre de près la trace
De ce vainqueur de l’espace:
Essayons encor!
Essayons! c’est triste chose
Que le rêve où l’on s’endort.
Pour l’effet semons la cause;
Personne n’a rien s’il n'ose:
Essayons encor!
Et du palais de la gloire
S’ouvriront les portes d’or.
Le secret de la victoire
C’est de vouloir et de croire:
Essayons encor!
Daniel Benoit.
En avant 1903 10 31
ELLE RENONÇA À SON CHOCOLAT
Un jour Lili et Babette s’étaient établies près de ma table, causant très sérieusement des pauvres petites filles qui souffraient tant du froid et de la faim. Elles avaient chacune dix centimes pour acheter du chocolat.
Tout à coup Lili cria:
— Oh! Babette a mis ses dix centimes dans ta boîte (boîte spéciale pour les pauvres).
— Tu as fait cela, chérie? demandai-je. (Une pose.)
— Oui, tante, fut toute la réponse.
— Pourquoi?... Ne désires-tu pas du chocolat?
— Oui, dit la petite Babette tandis que de grosses larmes s’amassaient dans ses yeux, mais ze veux que les pauv’ p’tites filles aient du dézeuner, c’est beaucoup plus mieux!...
Va, Junior, et fais de même à l’occasion de la Semaine de Renoncement.
* * *
Les petits péchés sont les plus redoutables:
les fourmis blanches ont plus vite nettoyé une carcasse que le lion, en dépit de sa force.
En avant 1903 10 31
Table des matières |