Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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À PROPOS DE SPIRITISME

LE CRI DE GUERRE!

Samedi 18 Avril 1903


Je longeais le quai de Javel, offrant mon journal dans chacune de ces petites auberges qui bordent le fleuve. Dans l’une d’elles, un monsieur causait au comptoir avec la tenancière. J’allai vers lui.

D’allures étranges, il me regarda un instant puis, à brûle-pourpoint, me posa cette question:

«Faites-vous revenir les esprits?»

«C’est que, ajouta-t-il en fondant en larmes, j’ai enterré ma femme aujourd’hui et deux de mes sœurs cette semaine, et alors... je me sens si seul... j’aimerais causer avec elles...»

«Monsieur, lui dis-je, je n’évoque pas les esprits, parce que JE CROIS QUE CECI EST MAL ET DIABOLIQUE, mais j’ai à ma disposition quelque chose de bien meilleur et de bien plus consolant:

L’assurance de retrouver auprès de Dieu nos bien-aimés disparus et de pouvoir non seulement causer quelques instants avec eux, mais vivre éternellement en leur compagnie dans le ciel, SI DU MOINS NOUS AVONS REÇU DE DIEU LE PARDON DU PÉCHÉ.

Cette assurance, vous pouvez l’avoir aussi bien que moi, et alors l’amertume de votre séparation ne sera plus parce que vous saurez qu’elle n’est que pour un temps et que Dieu lui-même sera votre Consolateur.»

Je quittai cet homme chez qui j’avais eu la joie de faire luire un rayon d’espoir et je poursuivis ma vente le cœur content.



* * *


Depuis lors, à maintes reprises, la question du «spiritisme» est revenue ici ou là dans des conversations diverses. Je ne nie pas que certains faits se produisent. La science peut en expliquer plusieurs très simplement, d’autres relèvent d’un domaine différent, mais je sais une chose que je voudrais dire à tous les chrétiens plus ou moins tentés de se laisser distraire ou entraîner par ces questions funestes:


Toutes sont mauvaises parce qu’elles sont diaboliques.


L’Écriture le dit et notre bon sens devrait aussi nous le dire, du moins à nous, chrétiens. Dieu, lorsqu’il fait une œuvre en nous, la fait de concert avec notre volonté qu’il purifie, qu’il sanctifie, mais qu’il ne détruit jamais. Il fait appel à notre conscience qu’II affine et rend sensible au Divin;

Au contraire, dans toutes ces questions d’hypnotisme, de suggestion, etc., la personnalité individuelle disparaît PARCE QU’UNE VOLONTÉ ÉTRANGÈRE SE SUBSTITUE À LA NÔTRE, et voilà ce qui est mauvais.

C’est tellement vrai que, il y a quelques années, des pédagogues qui ne prétendaient en aucune façon être chrétiens, poussèrent le cri d’alarme. Sollicités de se prononcer sur la grave question de savoir s’il était permis, le cas échéant, de suggérer des actes bons à des enfants vicieux, ils protestèrent avec indignation au nom justement de la conscience qu’on détruirait ainsi, de la personnalité humaine qui s’effondrait pour faire place à une machine.

Que ne dirons-nous donc pas, nous autres chrétiens?

Il faut le dire bien haut!


Toute œuvre qui détruit en nous

ce que Dieu y a mis est mauvaise et vient du Malin.


La preuve, c’est que, dès que des enfants de Dieu se laissent plus ou moins prendre à ces choses, ils perdent leur vie intérieure, la joie du Salut; la communication avec leur Sauveur est interrompue.

Si je n’avais pas été depuis longtemps absolument convaincue de ce que j’avance, je l’aurais été ces jours derniers.

J’aborde une jeune fille dans nos salles.

«Où en êtes-vous dans votre âme? lui dis-je. Vous me paraissez bien étrange.» Quelques minutes d’embarras, puis....

«c’est que.... je m’occupe de spiritisme.»

«Ah! vraiment! Quel bénéfice en avez-vous retiré pour votre âme? Êtes-vous plus pure, plus sainte? Sentez-vous qu’il vous est plus facile d’avoir aujourd’hui la victoire sur le mal qu’auparavant.»

«Oh! non, dit-elle, JE NE PUIS PLUS PRIER.»

C’est bien cela. Cette œuvre est du diable et éloigne Dieu de vous.

N’est-ce donc pas une preuve suffisante qu’elle est mauvaise?

Tout ce qui détruit ou diminue en nous la vie de Dieu est funeste et il faut s’en éloigner résolument.


* * *

Un autre point: l'incarnation.

C’était à la fin d’une réunion; je pressais un groupe de rétrogrades de se redonner à Dieu. Ils m’opposaient cette objection que, d’incarnation en incarnation, ils arriveraient à un état toujours plus pur.

L’objection, comme vous le voyez vous même, n’est pas difficile à réfuter, du moins pour ceux qui savent ce qu’est le salut.

Si je peux posséder la grâce d’un cœur pur dès maintenant, en la réclamant avec foi de Dieu et en m’abandonnant à Lui pour faire Sa volonté, ne serait-il pas insensé de ma part d’attendre d’avoir passé par une série d’existences dans un autre monde pour arriver au même résultat, en supposant pour un instant qu’on puisse y parvenir?

Mais si l’objection est facile à réfuter il est non moins facile de dévoiler l’état d’âme de celui qui la faisait.

Préférant le péché à Dieu, il caressait le mal dans son cœur et faisait taire ainsi les appels de sa conscience. Aussi, quand je lui dis que, même si nous devions passer par plusieurs existences, il n’en resterait pas moins vrai, que LE PÉCHÉ QUE DIEU RÉVÈLE AUJOURD'HUI À NOTRE CŒUR DOIT ÊTRE ABANDONNÉ À CET INSTANT, il ne sut que dire parce que Dieu, dans le fond de son âme, le lui disait aussi et qu’il se dérobait à ses appels.

Avis à ceux qui sont dans ce cas.

En avant 1903 04 18


 

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