PARDONNE
OH! pardonne à celui qui tombe!
Ne le reprends pas rudement.
N’est-ce pas assez qu’il succombe
Sous le poids de l’égarement?
Sais-tu bien ce que fut sa lutte,
Ses désirs pieux, les sais-tu?
Et l’instant fatal de sa chute
À quoi, peut-être, il a tenu?...
Sois doux, envers celui qui tombe!
Et dis-toi bien, dis-toi souvent
Que s’il faiblit et s’il succombe,
Il est ton frère cependant.
Héritier du même héritage,
Du même Père, il est l’enfant:
Il est tombé dans un passage
Où tu marchas chancelant.
Oh! pardonne à celui qui tombe!
Pour lui va fléchir le genou!
Son fardeau l’oppresse:
il succombe Ne lui jette plus ton caillou!
Déjà la paix a fui son âme,
L’innocence a fui son chemin
Épargne-lui ton amer blâme Et sache lui tendre la main.
Sois doux envers celui qui tombe!
Grâce peut-être à ton amour
L’enfant égaré qui succombe,
Prendra la route du retour.
En regardant à ta misère,
À ton cœur au mal obstiné,
Tu pardonneras à ton frère
Ainsi que Dieu t’a pardonné.
B. SAUTTER
En avant 1903 04 11
* * *
PENSÉES
Nous nous plaignons de la route. ; Cette plainte est une lâcheté.
Qu’importe que nous soyons déchirés par les ronces, si nous sommes sûrs d’atteindre le but.
J. Simon.
SE PLAINDRE EST PLUS AISÉ QUE DE SE VAINCRE.
En avant 1903 04 11
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