Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE BERCEAU ET LA CROIX


Très probablement en jetant un regard sur ce titre vous vous demanderez: « Ne vaudrait-il pas mieux laisser nos pensées, notre être tout entier, pendant ce Noël — l’avant-dernier du 19e siècle — se réchauffer aux rayons de Lumière, de foi, d’amour et de paix, qui rayonnent toujours du berceau de notre Seigneur Jésus Christ?

Oh! pourquoi jeter à travers les rayons si purs de cette lumière glorieuse LE TRISTE ET SOMBRE ÉCLAT DU CALVAIRE, et nous éloigner ainsi de la douce chaleur de ce petit berceau pour nous tourner du côté de la Croix où se trouve l’Homme de douleur écrasé par la souffrance?


Par la simple raison que nous ne pouvons les séparer.


Et non seulement sur cet humble berceau, si vite improvisé, du Rédempteur du Monde, mais partout, aussi bien sur de magnifiques atours ornés de dentelles, que sur le plancher si nu des Bas-Fonds, partout planent des visions d’amour et de souffrance.

Ces visions sont toujours là et ont besoin d’y être, car l’âme est plus précieuse que le corps et ce n’est que par la douleur qu’elle peut être purifiée, et, selon le dessein de Dieu, rendue sembable à Lui.

Mais il y en a qui sont assez insensés pour s’efforcer de fermer les yeux sur ces vérités, insensés dans leur attitude vis-à-vis de Celui dont ils fêtent si joyeusement la naissance en cette saison:


oubliant que c’est par SA CROIX SEULE que leur âme trouve la vie.


Ceux-là manifestent beaucoup plus de zèle, d’ardeur et d’intérêt en cette occasion de fête que durant tous les autres mois de l’année, et si dans leur cœur ils éprouvent une sorte de joie ce n’est que la récompense d’une bonne action.

On remercie le berceau de notre Seigneur Jésus pour tant de bienfaits!

On le remercie pour bien des feux qui réchauffent la froide cheminée, pour le pain qui est venu remplir le buffet vide du pauvre, pour le sourire qui a illuminé la figure de l’enfant malade en recevant une petite poupée.

Mais pendant que nous louons Dieu pour ce berceau sacré et pour tout ce qu’il a produit dans le cœur et dans la vie de ceux qui donnent et de ceux qui reçoivent, est-ce que les premiers n’essaient pas de satisfaire leur cœur avec cette sympathie humaine, et ainsi de DÉTOURNER LEUR REGARD DE GETHSÉMANÉ, DE GOLGOTHA, des 33 années de l’Homme-Dieu.

Ils ne veulent pas regarder dans cette direction, car leur vie serait condamnée et leur cœur bouleversé par l’horreur de leur propre péché, pour l’expiation duquel ce sacrifice fut accompli.

Oui, ils contempleront le bébé de Bethléem et voudront bien se rappeler leur devoir vis-à-vis des pauvres et de leurs voisins, mais:

ILS NE VOUDRONT PAS REGARDER À LA CROIX, de peur de devoir se rappeler leur devoir vis-à-vis de Dieu et écouter le cri de leur âme leur demandant de soumettre leur volonté à celle de Dieu, de se laisser conduire à la fontaine qui purifie et de suivre l’Homme de douleur.

Jamais nos aumônes ne sauveront notre âme. LE SALUT NE S’OBTIENT QUE PAR LA CROIX.

Mais ne vous méprenez pas sur le sens de nos paroles. Nous ne méprisons pas l’adoration du berceau, mais par amour pour votre âme, celle de vos bien-aimés et celle de ceux qui sont autour de vous, ne vous arrêtez pas là. Laissez-vous conduire plus loin.

Le berceau vous montre la croix: regardez-la, regardez ces mains et ces pieds percés; c’est là qu’à été cloué celui qui peut vous sauver de vos péchés et là est le seul chemin qui conduit à une paix éternelle et au Ciel.

Le berceau et la Croix!

Combien il est important que nous, qui avons éprouvé les bienfaits de la naissance et de la mort de Jésus-Christ nous nous tenions fermement attachés à ce fondement inébranlable, à cette éternelle vérité qui est pour les siècles des siècles: «DIEU EST AMOUR.»

Il y en a qui chicanent sur la manière dont cette vérité s’est manifestée, ils demandent comment le fini peut tenir l’infini dans ses faibles mains terrestres; d'après eux le mystère ne doit pas avoir de place dans le christianisme, mais les choses spirituelles ne peuvent être discernées que par l’Esprit, et C’EST LA FOI SEULE QUI PEUT NOUS AIDER À VOIR DIEU ET SES DESSEINS À BETHLÉEM ET AU CALVAIRE.

«Mais je n’ai pas de foi» dit quelqu’un. «Comment puis-je croire?»

À CHAQUE HOMME IL EST DONNÉ UNE MESURE DE FOI.

Vous êtes de ceux peut-être qui font leur possible pour l’éteindre.

Toutes vos pensées, vos lectures tendent vers le doute jusqu’au point où son développement devient anormal et étouffe votre foi.

Si vous aviez seulement accordé la moitié de vos pensées à ce «quelque chose» qui réclame Dieu en vous et qui correspond à la grande source de lumière, vous ne seriez pas aujourd’hui la misérable créature avec de telles lamentations sur les lèvres. Mais ce n’est sûrement pas dans un esprit de blâme que nous répondons à votre question.

Non, non, nous connaissons très bien les ténèbres, l’impuissance et la subtilité du doute. Nous voudrions plutôt:


vous attirer près de l’humble crèche

et vous aider ensuite à lever les yeux sur la croix,

en confessant votre péché.


Pour vous, qui que vous soyez, il y a pardon. Quand le doute est parti du cœur, il est bientôt banni de l’esprit. Voilà l’expérience de plusieurs. Pourquoi ne serait-ce pas la vôtre?

Jésus a dit, et cette vérité est incontestable: «Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu

Croyez et votre pauvre âme s’apercevra que les barres de fer que vous avez forgées et mises vous-mêmes autour d’elle, ne sont que des toiles d’araignées. Elles disparaîtront au soleil d’espérance, et dans le cœur de Dieu qui est le seul lieu du repos.

Vous pouvez, en ce Noël, connaître la plus grande des joies, mais laissez-nous jeter un autre coup d’œil sur la scène de la crèche.

Quelle grande attraction ont les bébés sur les enfants!

C’est ainsi sur la terre, pourquoi ne serait-ce pas ainsi au ciel?

Ici-bas, nous voyons les frères et les sœurs se rassembler autour de la bonne avec beaucoup d'intérêt pour voir le nouveau bébé, de même les enfants des pauvres se réunissent autour de la petite Marie, qui pour la première fois, fait prendre l’air au nouveau-né.

Il se pourrait bien que les «anges-enfants» se soient réunis autour de leur gardien dans le monde des esprits, en ce matin de Noël, il y a 1899 ans, et qu’ils aient demandé avec instance d’être conduits dans l’étable sacrée.

Peut-être même leur dirent-ils: «Regarde, est-ce que ce sentier de lumière si doux et si beau ne va pas du ciel à la terre; oh! conduis-nous là-bas, laisse-nous y aller...»

Et devant ce berceau, dans cette humble crèche se fit sentir et se révéla à ces anges l’amour divin à un degré auquel n’avaient pu le leur révéler toutes les gloires du Paradis, et la musique de leurs chants de louange précipitait les pulsations d’amour du cœur de Marie, lorsqu’ils se répétaient les uns aux autres son nom béni, EMMANUEL.

Tiré de All the World.

En avant 1899 12 23



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