Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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QUE FERAIT JÉSUS À MA PLACE?

Un souvenir de la Capitaine Martin partie en repos

Grenoble, le 27 novembre 1898.


Il fait bien noir; la ville de Grenoble commence à sommeiller. Cependant, une ombre se glisse le long des murs; d’une allure décidée et comme poussée par une force invisible, elle avance résolument. Où va-t-elle? porter l’espoir, le salut aux perdus.

Grâce à la lueur d’un phare, cette ombre nous révèle une âme heureuse, une personne privilégiée retirée d’un monde de souillure, une Officière de l’Armée du Salut. Au tournant d’une rue, des gamins jouaient encore. Et quel jeu! Ils jetaient des pierres sur les devantures. Mais l’Officière était loin de songer à cette impardonnable espièglerie. Sa pensée se portait tout entière aux âmes dont regorgent les cafés, rues et carrefours.

Tout d’un coup, un cri part, celui du désespoir, mais un écho de prière et de supplication retentit: «Ô mon Dieu!»

La figure labourée par une pierre, le sang coulant à flots, l’Officière put rejoindre son poste. Elle déposa les journaux intacts sur sa table, ayant veillé dans cette épreuve à ce que la parole de Dieu ne fut maculée de la moindre tache de sang. Le lendemain, tous les soldats et amis viennent demander de ses nouvelles et l’Officière répond: «Ces enfants, ce n’est pas de leur faute, ils sont bien innocents!»

Cette Officière s’appelle la Capitaine Martin. Deux fortes entailles étaient pratiquées à sa figure, dont la cicatrice restera toujours.

La Capitaine Martin a été durant son séjour parmi nous comme une véritable lumière et un stimulant pour la lutte et la vente du cher En Avant!

Combien je suis heureux de pouvoir, à son exemple, dire à tous mes chers camarades: envions le combat et courons à la bataille sans crainte du danger, au devant de nos Officiers ou Officières. Tel doit être notre légitime orgueil, au lieu d’attendre que ceux-ci succombent à la lutte. Mais nous voulons aller, avec le journal, «En Avant!» — Alléluia!

G. Goguet, SS.

En avant 1899 12 09


 

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