Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE GRAND RÉPARATEUR


Rien de plus piteux qu’un ouvrage gâché. Voyez cette matière, ce marbre ou cette argile, qui contenait en elle la possibilité, l’espérance d’une œuvre d’art. L’ouvrier inhabile en a fait une chose disgracieuse qui soulève le rire ou provoque une sorte de dégoût; on aimerait mieux ne pas voir cela.

Quand on passe devant la «croûte» d’un peintre sans talent, quand on jette les yeux sur les vers d’un écrivain qui voudrait être poète et qui ne l’est pas, on se sent pris d’un étonnement mêlé de pitié. On se demande: «Pourquoi a-t-il fait cela? Ne pouvait-il pas se tenir tranquille? Mieux vaut cent fois être un bon maçon qu’un peintre ou un poète manqué,»


Le Péché


Mais que dirons-nous d’une vie manquée?

Que dirons-nous d’une âme souillée, avilie?

Quel spectacle que celui-là! Il ne s’agit plus ici d’efforts stériles, de temps perdu ou de vanité déçue; mais C’EST LE CHEF-D’ŒUVRE DE DIEU COUVERT DE BOUE, c’est l’ouvrage de Ses mains enlaidi, défiguré lamentablement; C’EST LE TRIOMPHE DU MAL SUR LE BIEN dans l’être immortel que le Créateur avait fait à Son image.

Quelle pitié! et quelle horreur! Si on essayait de décrire les ravages du péché dans l’âme humaine, il serait impossible d’exagérer. Loin de là! aucune peinture ne serait assez noire, aucun terme assez saisissant pour montrer, LES CONSÉQUENCES INFERNALES DE LA CHUTE.

Si vous en doutez, ouvrez la Bible, le livre divin qui proclame toute la vérité sans l’ombre d’une atténuation, et à chaque page, vous y trouverez des affirmations terribles comme celles-ci:

«Cieux, soyez étonnés de cela, frémissez d’épouvante et d’horreur, car mon peuple a commis un double péché.

Celui qui sème pour la chair, moissonnera de la chair, la corruption.

Le salaire du péché c’est la mort.»

Et tant d’autres! Mais précisons; quand on parle du péché il faut bien se garder de rester dans le vague.

La Bible aussi va droit aux faits, il y en a, paraît-il, qui s’en scandalisent; ils ignorent que la Parole de Dieu est vivante et «qu’elle pénètre, épée à deux tranchants, jusqu’aux jointures et aux mobiles.»


L’alcoolisme


Que de fois déjà n’a-t-on pas jeté le cri d’alarme contre l’alcool, cet implacable ennemi qui tue les corps, abrutit les intelligences et perd les âmes par millions!

Voyez ce jeune homme superbement doué; il a devant lui ce que le monde appelle un brillant avenir. Mieux encore, il a la bonté de l’âme, avec l’élévation des pensées et la délicatesse des sentiments. Il est appelé à devenir une force pour le Bien..., et voilà qu’il devient un ivrogne!

Vous l’avez vu à vingt ans, beau, florissant de santé, l’esprit et le cœur épanouis dans toute la fraîcheur de sa jeunesse. Si vous le retrouvez dix ans après, vous serez terrifié. En voyant ce visage flétri, vieux avant l’âge, ces yeux hagards à l'expression hébétée, toute cette personne pitoyable, aux gestes saccadés, dont la voix rauque ne prononce plus que des paroles insensées ou odieuses, je vous dis que vous reculerez d’épouvante et que vous maudirez le poison infernal qui a fait du jeune homme plein d’espérance l’être répugnant que vous avez devant vous.

Ah! vous riez, sceptiques, quand on parle du péché; le mot même vous semble puéril, un peu niais. Eh bien! laissez le mot pour regarder la réalité dans toute son horreur, et à moins que vous n’ayez pas d’âme, vous ne rirez plus.

Si toutes les victimes de l’alcoolisme et de la luxure pouvaient passer devant nos yeux, quel lugubre et interminable défilé!

Et pourtant chacune de ces âmes était faite pour connaître Dieu, l’aimer et le servir; chacune d’elles était appelée aux plus hautes destinées spirituelles. Elles devaient être rayonnantes de pureté et d’amour, et les voilà honteusement souillées dans le vice et l’égoïsme; elles devaient vivre dans l'intimité de Celui qui a vaincu le monde, victorieuses par lui, libres par lui, ayant la paix et la joie qu’il donne, et voilà, C’EST LE SOMBRE ROI DU MAL QUI LES TIENT ESCLAVES.

Connaissez-vous rien de plus triste qu’une telle déchéance?


Un Rédempteur


Mais l’œuvre rédemptrice du Sauveur des âmes, qu’en dites-vous?

En connaissez-vous quelque chose, vous qui lisez ces lignes?

Savez-vous qu’il n’y a pas de cas désespéré pour Dieu?

Savez-vous que le cœur le plus troublé peut trouver la paix, que l’âme la plus souillée peut être purifiée?

Ce n’est pas la science qui peut opérer de tels prodiges. À elle d’enrichir l’esprit, à elle de dompter la matière et de préparer des instruments nouveaux à l’activité de l’homme. Mais le domaine de notre for intérieur lui est fermé; elle ne sait rien des choses spirituelles; elle ne pourra jamais régénérer une âme. Dieu seul le peut; c’est l’œuvre glorieuse de Son Esprit.

En Jésus-Christ, le Créateur s’est fait Rédempteur.

L’Homme-Dieu vient nous dire que TOUT N’EST PAS PERDU et que, SI NOUS SOMMES TOMBÉS, IL VEUT NOUS RELEVER.

Ici nous pénétrons dans le surnaturel; c’est la grâce divine qui fait son entrée dans le monde, et dans nos cœurs, si nous voulons ouvrir à Celui qui frappe.


Espoir et Salut


Quand un homme tombe très bas dans le péché apparent, — je veux dire dans le péché qui a des conséquences visibles et matérielles, — les autres hommes, ses frères, disent: Il est perdu. Ils lui témoignent leur mépris, l’horreur qu’ils ont de sa conduite mauvaise, mais ils ne font rien pour le relever.

À ce pauvre être dégradé la société ferme ses portes, elle le traite en paria. On lui fait sentir qu’on le connaît bien, qu’il est disqualifié, déshonoré; on fait tout pour l'enfoncer encore dans l’abîme, et quand il y roule, ou dit: Voyez, ne l’avions-nous pas prévu.

Et quand c’est une femme, une malheureuse pécheresse qui court ainsi à sa ruine, les ricanements redoublent, plus lâches et plus odieux.

Eh bien! ne désespérez pas, vous qui souffrez des conséquences de votre péché.

Peut-être votre vie a-t-elle été à ce point gâtée et assombrie qu’il semble qu’aucune lumière ne puisse plus jamais l'éclairer ni que l’ordre et l’harmonie ne puissent plus y régner.

Espoir! espoir! ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Il veut tout remettre en ordre, Il veut purifier et apaiser votre âme, car sachez-le bien, Il vous aime.

Venez, Il console et pardonne

Le repos, c’est Lui qui le donne:

Il est le grand Réparateur.

Ch. Fleury.

En avant 1899 12 09


 

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