Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DE CŒUR À CŒUR - 2


Par la Commissaire

Je crains que mes notes ne soient nécessairement bien courtes cette semaine, ayant eu fort peu de temps disponible ces derniers jours. Maintenant je me trouve reculée au dernier instant pour les écrire, et vous devrez, par conséquent, m’excuser si je n’entre pas dans autant de détails que je le voudrais.

Aujourd’hui, 24 novembre, je suis arrivée à Lausanne pour rencontrer le Général, qui est attendu pour demain. J’y ai trouvé la chère Brigadière Roussel-Schoch et j’ai reçu, comme à l’habitude, un accueil des plus chauds.

La Brigadière est pleine de foi pour une glorieuse campagne en Suisse, et je n'ai pas besoin de dire que je me joins à elle dans ses espérances. Mais avant de dire un mot de ce qui concerne l’avenir, il faut que je fasse mention de ce qui a déjà eu lieu, c’est-à-dire la visite du Général à Paris.

Ce n’est pas mon affaire d’écrire le compte-rendu des réunions; on pourra le lire d’autre part. Mais je tiens à dire que mon cœur est plein de reconnaissance envers Dieu pour les réunions bénies que nous avons eues avec notre bien-aimé Chef. Oui, Dieu a été au milieu de nous; des âmes ont été sauvées et nous avons tous été bénis, encouragés, inspirés. Puissent les résultats de cette campagne de Paris être plus grands encore que nous n’eussions osé l’espérer.


Je suis en train de prier et de croire pour chacun d’entre vous mes chers officiers, je sais de quel grand désir vous êtes tous embrasés en rentrant dans vos corps; je sais quelles brûlantes aspirations ont pris naissance dans vos cœurs au cours de ces réunions; et je sais que vous avez tout à nouveau résolu que ces aspirations ne restent pas vaines. En avant! mes camarades. N’oubliez pas ce que notre Général nous a dit au sujet du courage.


OSONS PLUS DANS L’AVENIR QUE NOUS NE L’AVONS FAIT DANS LE PASSÉ;

osons même lorsque nous sommes en face de difficultés qui nous paraissent insurmontables;

osons, malgré les doutes les plus cruels que le diable peut nous souffler à l’oreille.

Osons et soyons vainqueurs! Dieu vous bénisse! souvenez-vous que je suis avec vous dans le combat, la main dans la main avec vous et mon cœur tout près du vôtre.


Revenons maintenant à la Suisse.

Je serais bien surprise si nous n’avions pas ici la meilleure campagne que nous y ayons jamais eue. Oh! combien je demande à Dieu qu’il en soit ainsi, que les cieux s’ouvrent sur nous, et qu’une puissante vague de salut vienne sur chaque officier, sur chaque soldat, et sur tous les pauvres pécheurs. Je suis sûre que le Général fera sa part; à nous de faire la nôtre. Dieu aidant, nous la ferons.

Ce fut pour moi un grand honneur et une joie indescriptible quand le Général consacra ma chère petite Mildred dans le conseil d’officiers tenu à Paris. Quand il la prit dans ses bras, mon cœur ne put faire autrement que de s’élever jusqu'à la cité céleste où m’attendent mes deux premières petites filles, qui sont maintenant des anges.

Puis, quand mes yeux pleins de larmes se reportèrent vers le petit trésor que j’ai encore ici-bas, je m’écriai du fond de mon âme: «Ô Seigneur veuille la laisser vivre, pour qu’elle bénisse le monde! Quoi qu'il en soit non pas ma volonté, mais la tienne.»

Ce que le Général dit fut si beau? Le petit amour bien que ne comprenant pas le sens de la cérémonie, fut très sage, et pourtant c'était la première réunion à laquelle elle assistait. Merci, bien-aimé Général! si l’enfant vit, je promets de l'élever selon votre propre cœur.


De mes projets de Noël je n’ai pas encore parlé. Je ne vais en dire qu’un mot venant droit de mon cœur; puis-je vous demander de m’envoyer la moindre contribution que le Seigneur vous mettrait à cœur de me donner pour mon Noël dans les Bas-Fonds?

J’ai l’intention d’ouvrir une souscription dans le journal, et la plus petite somme sera reçue avec joie et la plus vive reconnaissance. Puis il nous faut des vêtements, des petits vêtements bien chauds pour mes pauvres enfants grelottants des Bas-Fonds.

Oh! si vous pouviez les voir, ces petites figures toutes pincées et bleuies par le froid! Je vous en prie, faites votre possible pour m’envoyer quelque chose de chaud pour ces bébés.

Quelques jouets aussi seraient bien à désirer pour l’arbre de Noël. Maintenant, ne l’oubliez pas, il n’est pas nécessaire qu’ils soient neufs.

Si votre petite fille a quatre poupées, décidez-la à en donner une aux pauvres petites qui n’ont jamais tenu de poupées de leur vie.

QUELLE JOIE IL Y A À DONNER! Dieu nous donne si richement! et je trouve que souvent nous oublions de lui donner en retour.

Ne l’oublions pas à l’occasion de cette fête de Noël.

En avant 1899 12 02


 

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